Elles fleurissent comme les prairies au printemps : les injonctions à suivre une ou des cures détox pullulent comme les pissenlits dans les pelouses. Eliminer, nettoyer, purifier : les promesses embaument le bien-être… ou peut-être l’arnaque ?

Par Marie Paturel

 

  • La détox, c’est naturel.

OUI, la détox est un phénomène incessant dans l’organisme : le corps élimine en permanence des déchets qui sont détruits et évacués par les organes dits émonctoires (foie, reins, intestins, poumons, peau).

 

  • L’aliment incontournable de la détox : le citron.

OUI. Le citron est indéniablement un allié de la santé… et pas seulement au cours d’une cure détox ! Le jus de citron stimule le foie et contribue à la restauration de l’équilibre acido-basique. Un verre de jus de citron frais chaque matin à jeun est une excellente habitude à adopter toute l’année. Ceci dit, il existe bien d’autres aliments et plantes dont les vertus ne sont plus à démontrer pour accompagner le foie, booster l’élimination rénale et évacuer les toxines : radis noir, pissenlit, artichaut, chardon-marie, romarin, piloselle…

 

  • La détox est un régime.

NON. Le but premier d’une cure détox n’est pas de perdre du poids, mais bien d’éliminer les déchets de l’organisme. L’idée n’est donc pas de se priver d’un point de vue alimentaire, mais d’adopter de saines habitudes : plus de fruits et légumes frais, moins de sucres et de graisses, moins (voire pas) de produits transformés… Accessoirement, ces modifications alimentaires peuvent entraîner une perte de poids.

 

  • Une cure détox au printemps et à l’automne, c’est efficace.

OUI et NON. Si la publicité vante les mérites des cures détox au printemps et à l’automne, les scientifiques émettent des doutes quant à leur intérêt. Avant tout, qu’appelle-t-on « toxines » ? On place derrière le terme un vaste ensemble composé de polluants, médicaments, métaux lourds, aliments industriels… Sans savoir exactement de quoi on parle – et donc de quelles toxines on veut se débarrasser – il est bien difficile d’évaluer l’efficacité d’une cure. Le corps humain étant bien fait, il possède naturellement les moyens d’évacuer les déchets indésirables : par exemple, le foie convertit les substances « toxiques » en déchets hydrosolubles éliminés par la bile ou les reins, tandis que ces derniers filtrent environ 600 mL de sang par minute afin de l’épurer. Il n’est donc pas indispensable de s’astreindre à une cure détox une ou deux fois par an, sauf lorsque des symptômes témoignent, par exemple, d’une surcharge hépatique (fatigue chronique, migraines, réveils nocturnes, nausées, mauvaise haleine…).

 

  • La détox permet d’améliorer les performances sportives.

NON. Aucune étude ne permet d’affirmer qu’une cure détox entraîne une amélioration des capacités physiques. Si l’élimination des déchets permet de combattre une certaine fatigue (liée à l’accumulation des fameuses toxines dans l’organisme qui peuvent nuire à l’assimilation des vitamines, nutriments et minéraux), elle ne contribue pas directement à la performance. Un mieux-être est possible, mais pas une explosion de tous vos records personnels !

 

  • Les cures de jus et bouillons sont les meilleures solutions détox.

NON. Les jus, bouillons et eaux dites détox répondent surtout à des stratégies marketing. Bien souvent, ces boissons apportent trop de sucres et de sel, tout en étant dénuées de fibres. Une cure détox ne doit pas affamer l’organisme en ne lui proposant que des boissons. Cependant, il est essentiel de boire suffisamment (1,5 litre par jour) pour permettre aux émonctoires de jouer pleinement leur rôle.

 

  • Les plantes sont indispensables à la détox.

OUI et NON. Il est tout-à-fait possible d’entreprendre une démarche détox sans se gaver de tisanes et de gélules. Une alimentation saine, riche en antioxydants, permet de booster les fonctions d’élimination de l’organisme en restaurant le fonctionnement satisfaisant des émonctoires. Il est toutefois possible – et conseillé, compte tenu de l’environnement moderne dans lequel nous vivons – d’accompagner le corps en suivant une cure ponctuelle de plantes adaptée aux besoins individuels, une fois par an. L’idéal est de se faire accompagner par un professionnel (nutritionniste, herboriste…).

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