Après Lanzarote en mai dernier, le Montpelliérain Arthur Horseau a tout raflé sur l’Embrunman : la victoire sur la 39e édition courue sous une forte chaleur, et le record de l’épreuve, en 9h14:09. Chez les dames, la Stéphanoise Jeanne Collonge inscrit son nom au palmarès de l’épreuve pour la troisième fois, après 2012 et 2013, en11 heures. 

C’est bien connu, les records sont faits pour être battus. À ce titre, la 39e édition de l’Embrunman restera dans les annales. Couru sous une chaleur intense ce mardi 15 août, le mythe haut-alpin a sacré un Arthur Horseau supersonique, qui s’est imposé de façon impériale, se permettant de battre deux records. D’abord celui du parcours vélo : il a bouclé les 188 kilomètres, avec ascension de l’Izoard (2360 m d’altitude) et 3000 mètres de dénivelé, en 5h30’18 ». Soit sept minutes de moins que l’ancienne marque, établie par Félix Pouilly en 2021.

Arthur Horseau à vélo

Sur sa lancée, le jeune trentenaire (licencié au Stade Français) a survolé la partie course à pied (2h49’13 »). Ce qui lui permet d’exploser le record total de l’épreuve, en mettant quatorze minutes de moins que Léon Chevalier, voilà deux ans.

Il devance le vainqueur 2022, le Néerlandais Niek Heldoorn, qui était sorti en tête de l’eau, et le Croate Andrej Vistica. À 40 ans, ce dernier monte pour la 7e fois sur le podium de l’Embrunman en neuf participations, 3e pour la troisième fois d’affilée (victoire en 2015).

7e podium pour Vistica

Chez les dames, Jeanne Collonge s’est à nouveau imposée à Embrun, dix ans après son dernier sacre. Partie prudemment, elle a doublé la Provençale Julie Iemmolo au pied de l’Izoard, au kilomètre 83 de la partie vélo. Elle a creusé un écart conséquent sur le géant des Hautes-Alpes (cinq minutes) et n’a plus jamais lâché la tête de la course. Elle s’impose, au terme d’un marathon maîtrisé, devant la Suisse Emma Bilham et Julie Iemmolo. Cette dernière, à 23 ans, est la sensation de la journée : l’ancienne nageuse est sortie de l’eau la première et a longtemps mené la course de vélo, pour son tout premier triathlon XXL. Elle s’est accrochée, au courage, pour rester sur le podium.

Jeanne Collonge

ILS ONT DIT

Arthur Horseau (France / Stade Français triathlon), nouveau recordman de l’épreuve (9h14’09 ») : « C’était une journée quasi parfaite. J’ai été offensif, ça a payé, ce n’est pas le cas tous les jours. Il faut croire que la préparation que j’ai lancée après Nice fin juin a fonctionné. J’avais vraiment à cœur de faire cette course, c’était mon plan de début de saison. Je ne m’attendais pas à cette performance, c’est exceptionnel, je n’ai pas vraiment les mots, j’ai été encouragé du début à fin. Même durant la natation, j’entendais des « Arthur, Arthur », c’était vraiment dingue. Il y avait du monde sur tout le parcours, les bornes défilent beaucoup plus rapidement comme ça, et on a à cœur d’appuyer plus fort sur les pédales ou de courir un peu plus fort. »

Niek Heldoorn (Pays-Bas, Team EBS), 2e en 9h35’55 » : « Mille fois félicitation à Arthur parce qu’il était vraiment très au-dessus aujourd’hui. En bas du col d’Izoard, j’ai vomi toutes mes boissons, alors j’ai perdu énormément d’hydratation, j’ai eu du mal à finir… C’était vraiment l’épreuve la plus dure de ma vie. Il faisait bien plus chaud que l’an dernier (il avait gagné en 9h30’00 »), c’était très dur. »

Andrej Vistica (Croatie, Swibir), 3e en 9h56’53 » : «  Aujourd’hui, que c’était dur ! Je viens d’avoir 40 ans, alors quand j’ai su que j’étais seulement 15e au sommet de l’Izoard, je me suis dit qu’il était vraiment temps pour moi de prendre ma retraite. Mais maintenant, avec ce podium à nouveau, je pense que je vais prolonger d’une année supplémentaire. Je serai là pour la 40e édition !

Jeanne Collonge (France / Stade Français Triathlon), lauréate en 11h05’00 » : « C’est énorme, je ne réalise pas du tout. J’ai trouvé que le parcours vélo était particulièrement difficile parce qu’il y avait beaucoup de vent, plus que l’année dernière par exemple. Ça a rendu le retour très difficile. J’ai eu du mal au début du marathon parce que j’ai laissé des plumes sur le vélo. Finalement, c’est revenu petit à petit. C’est vraiment du plaisir ! Je remercie tout le monde, le public m’a portée, sans lui je ne serai pas là. J’espère être là l’an prochain, c’est vraiment une course mythique, j’aimerais pouvoir la disputer chaque année tellement je l’aime. »

Emma Bilham (Suisse / Triviera), 2e en 11h18’57 » : « Chaque année, je me dis que ça va peut-être être plus facile… Et non, c’est une course qui te fait sortir les tripes, on n’a pas le choix. C’est magnifique, on ne peut pas se cacher. Cette année, j’avais un manque de kilomètres assez conséquent, je l’ai payé cash. On ne peut pas faire semblant à Embrun. »

Emma Bilham

Julie Iemmolo (France / TCG 79 Parthenay), 3e en 11h32’57 » : « C’était une bonne journée, très longue. Je me suis surprise à ne pas beaucoup penser, alors que sur les 70.3, je réfléchis à 20 000 trucs. Là, j’avais la tête froide. J’étais devant jusqu’à ce que Jeanne (Collonge) me rattrape dans l’Izoard, j’étais assez calme, je ne me suis pas trop emballée. Sur la course à pied, j’avais des sensations géniales durant le premier tour (14 km), et au fur et à mesure je suis devenue un zombie. Je n’y croyais plus trop, mais je ne voulais pas lâcher le podium après tout ce que j’avais fait. Il y avait une ambiance de dingue, je n’ai jamais eu autant d’encouragements de toute ma vie, c’était formidable ! »

Julie Iemmolo

Communiqué de presse- Photos F. Boukla/ActivImages

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