À un peu moins de deux mois des JO de Tokyo, l’étape de WTPS et de WTCS de Yokohama (Japon) était ce samedi l’occasion pour les paratriathlètes et triathlètes français d’effectuer une répétition générale grandeur nature avec des conditions sanitaires proches de celles du prochain grand rendez-vous planétaire.
Cette étape japonaise était cruciale pour les triathlètes tricolores car elle constituait la dernière course scrutée par la Direction Technique Nationale avant la divulgation mercredi des athlètes mis en position de sélectionnables pour Tokyo.
En raison de la crise sanitaire qui sévit toujours au Japon, les conditions d’avant-course ont été très particulières. Ainsi, les athlètes n’ont pas pu s’entraîner en extérieur, devant se contenter de tapis de courses à pied et de home-trainer.
Avec quatre médailles dont deux en or (Alexis Hanquinquant et Gwladys Lemoussu) chez les paratriathlètes et trois Top 10 chez les triathlètes (Vincent Luis 6e, Léo Bergère 8e et Cassandre Beaugrand 10e), le bilan des Bleus a été considéré comme satisfaisant par la FFTRI.
LA COURSE FEMMES
Le départ de la course sur Distance Olympique a été donné à 10h16 (3h16 heure française). Malgré l’heure matinale, la chaleur (30°) et l’humidité (40 %) étaient déjà bien présentes. Un bon choc thermique en sortie d’hiver.
Malgré l’absence des deux premières des derniers championnats du monde (la Britannique Georgia Taylor Brown et la Bermudienne Flora Duffy), le plateau est royal pour cette première étape de la série championnat du monde. Pour beaucoup de sélections nationales, cette épreuve était sélective pour les JO de Tokyo.
Les temps forts de la course
. La natation ne crée guère d’écarts entre les favorites. Les premières à sortir de l’eau sont l’Américaine Summer Rappaport, la Portugaise Helena Carvalho et la Néerlandaise Maya Kingma. Tandis que Cassandre Beaugrand fait mieux que limiter la casse en ne concédant que 17’’, la tâche se complique pour Émilie Morier et Léonie Périault qui concèdent respectivement 39 et 55 secondes. Victime de crampes aux mollets, cette dernière a beaucoup de difficultés à rejoindre son emplacement, chutant même après être montée sur le vélo.
. La partie cycliste est marquée par la domination d’un tandem constitué de l’Américaine Taylor Knibb et de la Néerlandaise Maya Kingma. Après avoir accru son avance au fil des kilomètres, le duo rejoint T2 avec avec 2’05 d’avance sur un groupe comprenant notamment les Françaises Émilie Morier (bien revenue) et Cassandre Beaugrand, qui posent le vélo, respectivement en 3e et 6e position. C’est fini, en revanche pour Léonie Périault. La course à pied voit une nette domination de Taylor Knibb qui s’est rapidement mise hors de portée de Maya Kingma, qui se fera même rejoindre tout à la fin par une autre Américaine, Summer Rappaport.
. Côté français, Cassandre Beaugrand conserve au courage une place dans le Top 10, sept places devant Émilie Morier.
LA COURSE HOMMES
Malgré l’absence de trois légendes de la discipline (Alistair Brownlee, Mario Mola et Javier Gomez), les meilleurs triathlètes mondiaux sont présents face aux Français en lice pour la sélection Olympique pour faire leur rentrée internationale sur Distance Olympique.
Les temps forts de la course
. Le départ est donné à 13h06 (6h06 heure française). La course démarre bien pour Vincent Luis qui s’extrait de l’eau en tête, avec toutefois une avance minime sur Marten Van Riel (Bel), Richard Varga (Slo) et Pierre Le Corre. Pointé à 9 secondes, Dorian Coninx est à créditer lui aussi d’une excellente natation. Même s’il ne concède que vingt secondes sur le leader, Léo Bergère est assez loin au classement (24e).
. Les meilleurs nageurs sont vite repris à vélo par les poursuivants. Un gros peloton d’une quarantaine de concurrents se constitue dont aucun ne parviendra à s’extraire, avec les Français bien placés.
. Au début de la course à pied, un quatuor, constitué de Jelle Geens, Kristian Blummenfelt, Alex Yee et Jonas Schomburg se détache du reste de la meute. Après un tour, les quatre hommes possèdent 12 secondes d’avance sur un groupe de chasse dont font partie les 4 Français en lice pour la sélection olympique.
. En tête, Jonas Schomburg, puis Alex Yee cèdent sous les coups de boutoir de Blummenfelt et Geens. À la flamme rouge, Blummenfelt porte une attaque qui laisse pantois Geens. Le Norvégien peut filer vers sa 2e victoire en WTS. Tandis que Geens conserve l’argent, le surprenant Américain Morgan Pearson s’empare du bronze.
. À 40 secondes du vainqueur, arrive en 6e position Vincent Luis, qui valide ainsi définitivement son dernier critère de sélection.
Deux secondes derrière Vincent, Léo Bergère s’empare de la 8e place. Les deux autres Bleus, Pierre Le Corre et Dorian Coninx, terminent, quant à eux, respectivement 13e et 17e. À noter également l’honorable baptême du feu sur la série WTCS du jeune Louis Vitiello (34e).
Même si aucune médaille n’a été décrochée, le résultat d’ensemble des Bleus (quatre garçons dans le Top 20) reste satisfaisant.
La prochaine étape de WTCS aura lieu à Leeds les 8 et 9 juin.
Pour le DTN Banjamin Maze, « Cette course représentait la dernière compétition observée pour la sélection olympique. Seul Vincent, avec sa 6ème place, Vincent valide son critère de confirmation pour Tokyo. Pour les autres triathlètes Hommes et Femmes, le choix ne se limite pas au résultat de ce jour. Je vais prendre le temps d’analyser les résultats sur l’ensemble de la période de qualification olympique (mai 2018 – mai 2021) pour sélectionner les triathlètes les plus à même de ramener une médaille pour la France. »
LES MEDAILLES POUR LES PRATRIATHLETES
Catégorie PTS4
Leader de sa catégorie, Alexis Hanquinquant n’a pas déçu ses supporters en décrochant une facile victoire malgré une belle résistance du Britannique Taylor à vélo. Le triple champion du monde a nettement fait la différence sur son rival à pied, s’imposant avec deux minutes d’avance.
Catégorie PTS5
Dans une course délaissée par les ténors de la catégorie, la médaillée de bronze des JO de Rio, Gwladys Lemoussu, a su parfaitement profiter de la situation, s’imposant de toute une classe.
Catégorie PTWC
Au coude-à-coude pour la médaille de bronze presque toute la course, Ahmed Andaloussi et Alexandre Paviza ont réalisé de belles prestations. Le premier nommé a eu le dernier mot (respectivement 3e et 4e). Il leur était difficile de faire mieux car ils sont battus par les deux cadors de la discipline, les Néerlandais Jetze Plat et Geert Schipper (1er et 2e des JO de Rio). Chez les femmes, Mona Francis, encore un peu en manque de watts à vélo, termine aux pied du podium (4e).
Catégorie PTVI
Dans une course digne d’un championnat du monde, le tandem Thibaut Rigaudeau-Cyril Viennot a parfaitement tiré son épingle du jeu, obtenant une brillante médaille de bronze. Frustration en revanche du côté de leurs compatriotes Antoine Perel-Olivier Lyoen qui ont perdu toutes chances de podium en raison de deux sauts de chaîne à vélo. Malgré une belle course à pied, ils n’ont pu remonter qu’à la 6e place.
Côté féminin, la déception était également de mise pour le tandem Annouck Curzillat-Céline Bousrez qui avait pourtant franchi la ligne d’arrivée en tête, malgré un pneu dégonflé à vélo. Les deux femmes ont été malheureusement disqualifiées en raison d’un parcours tronqué au début de la course à pied.
LES REACTIONS :
Vincent Luis, 6ème
« Après une semaine assez spéciale due à la bulle sanitaire, j’ai manqué d’énergie sur la course, j’ai essayé quand même de peser notamment sur la natation, le vélo et la course à pied.
J’étais dans un mauvais jour mais je ne suis pas si loin du podium, 6ème. Il me manquait un petit plus, un peu de vitesse surtout sur le vélo et la course à pied.
Je fais le critère de réitération pour la sélection pour les Jeux, ça fait plaisir même si ce ne n’était pas mon objectif de course aujourd’hui. Pour la suite, je n’irai pas sur la Coupe du Monde de Lisbonne mais peut-être à Arzachena. Je me concentre sur la prochaine WTCS de Leeds. »
Léo Bergère, 8ème
« Bilan un peu mitigé avec une natation un peu compliquée pour moi aujourd’hui. Par contre le reste de la course s’est plutôt bien déroulée. L’objectif était de reprendre mes marques avec le niveau mondial et la distance Olympique et c’est chose faite. Maintenant, on va construire à partir de cette course pour la suite ! »
Pierre le Corre, 13ème
» Pour une course de rentrée, c’est satisfaisant. J’ai fait une bonne natation et un bon vélo aux avant postes avec Léo et Dorian pour éviter les échappées. La course à pied a été un peu plus compliquée mais je finis à mon rythme. »
Louis Vitiello, 34ème
« C’était ma première WTS et la découverte du niveau mondial ! J’ai beaucoup appris et je vais en tirer de nombreux enseignements pour la suite. «
Emilie Morier, 17eme
« C’était un retour à la compétition attendu pour moi. Beaucoup de bons ressentis, à vélo notamment. Je sens que j’ai progressé, que j’ai pris encore plus de confiance et de fluidité dans mes placements. Et surtout je sais que j’ai encore de la marge pour aller chercher plus loin. J’étais vraiment heureuse de retrouver la course car c’est pour ces moments-là que nous nous entraînons tous avec l’Équipe de France au quotidien. »
Source Communiuqé de presse FFTRI – Photos Tommy Zaferes/World Triathlon