C’est une première qui sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du triathlon français. Pour la première fois, quatre triathlètes français ont réussi l’exploit de se hisser dans le top 10 d’une manche WTS. Cela s’est produit dimanche, à Stockholm (Suède), à l’occasion de l’avant dernière étape de la saison : Aurélien Raphaël (4e), Vincent Luis (5e), Laurent Vidal (8e) et Pierre Le Corre (9e). Le pari pris de passer tout le mois d’août en altitude, du côté de Font-Romeu, a donc porté ses fruits. Retour avec les différents protagonistes sur ce formidable exploit à trois semaines de la finale des Championnats du monde du côté de Londres (Royaume-Uni).

Aurélien Raphaël (4e) : « C’est ma meilleure place sur le circuit WTS, je suis vraiment très content. Après, il faut reconnaître qu’on a bénéficié d’une échappée vélo. On était bien organisé, tout le monde a joué le jeu. C’est bien pour une fois que les nageurs aient pu tirer leur épingle du jeu et je suis satisfait de ma course à pied. Ça s’est bien passé avec Vincent (Luis), on ne s’est pas tiré dans les pattes. On a essayé d’avancer le plus vite possible à deux pour pas que ça revienne derrière et à la fin j’arrive à m’extraire légèrement. On était sur Font-Romeu pendant trois semaines, je pense que l’altitude a joué un petit peu. C’est de bon augure pour la suite. On sera sûrement moins bien sur le prochain Grand-Prix après le stage en altitude, mais l’objectif est de préparer la finale de Londres. On doit atteindre notre pic de forme à ce moment-là . »
Vincent Luis (5e) : « Après l’hiver que j’ai eu, je suis content d’arriver à revenir à ce niveau-là . Maintenant il ne faut pas se leurrer, on a bénéficié de circonstances de course vraiment favorables en prenant de l’avance à vélo sur un circuit qui nous convenait. On ne va tout de même pas cracher dans la soupe, c’est une bonne place, il faut la prendre. On remonte bien au ranking, c’est encourageant dans la perspective de la finale de Londres. On est tous contents, le stage à Font-Romeu a bien soudé l’équipe et on fait un tir groupé au final. Personnellement, je me sens un peu fatigué, mais je pense que ça ira mieux dans trois semaines à Londres. J’ai eu du mal en natation, ça m’a un peu perturbé sur le début de la course, mais j’étais confiant pour le vélo. Un circuit technique comme celui-ci m’avantage pas mal, avec de nombreuses relances. C’était une bonne course, avec du bon et du moins bon. Il va falloir bien étudier tout ça avant Londres. »
Laurent Vidal (8e) : « Ma natation était un peu fébrile, mais c’est déjà mieux qu’à Hambourg, où j’étais un peu malade sans trop savoir ce que j’avais. Après le stage à Font-Romeu, on ne se posait pas trop de questions en venant ici. Cette course ne me convenait pas spécialement en termes de parcours. On fait 4-5-8-9, il faut savoir se satisfaire de ça aujourd’hui en gardant de faire encore mieux sur les prochains objectifs. Les sensations étaient bonnes à pied sur les six premiers kilomètres. J’ai manqué un peu de fraîcheur sur la fin, mais quand on court avec un gars comme Richard Murray c’est que ça ne va pas trop mal. Maintenant il va bien falloir gérer l’entraînement jusqu’à la grande finale à Londres dans trois semaines. C’était bien d’aller en altitude tous ensemble et Andrea (Hewitt, sa compagne néo-zélandaise) qui était là aussi. Normalement le rebond vient trois semaines après. On croise les doigts maintenant et on va faire ce qu’il faut pour être fort sur ce gros objectif de la saison. Je pense que Pierre (Le Corre) a vraiment quelque chose à jouer en U23. Moi j’aimerais bien faire mieux que ma place des JO (5e). Je sais que ça va passer par une natation solide. J’avais l’impression de nager pas mal ici, mais ce n’est pas assez, je ne suis pas assez rapide pour m’extraire. Je vais retourner en piscine enchaîner les bornes. »
Pierre Le Corre (9e) : « C’est mon meilleur résultat sur le circuit WTS, je fais une très bonne course à pied. Mais j’ai une pointe de frustration puisque je sors de l’eau devant Aurélien (Raphaël) et Vincent (Luis) et je tombe par terre lors de la transition. Je monte en même temps que Vincent sur le vélo. Lui a l’expérience, il met les chaussures direct, moi je n’arrive pas trop à enchaîner. C’est un peu mon point faible. J’aurais pu me retrouver dans le premier groupe à vélo et m’amuser encore plus. Ce n’est pas tout à fait la même chose quand on est devant. Mais bon, ce n’est pas l’objectif de l’année. Il faut croiser les doigts pour que la forme tienne jusqu’à Londres et les championnats du monde U23. C’est ma dernière année et j’espère un podium après être tourné autour les deux dernières années. Je ne me prends pas la tête, on verra. »

Texte et photos Sébastien Duval

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