WTS Kitzbühel – Brownlee et Stimpson ont dompté la montagne

La 5e étape des World Triathlon Series, disputée hier du côté de Kitzbühel (Autriche), a vu la victoire des Britanniques Alistair Brownlee et Jodie Stimpson. L’ascension à vélo avec des pentes à 22% et la course à pied avec 136m de dénivelé a donné quelques surprises au classement. Côté français, seul Vincent Luis (8e) a réussi à tirer son épingle du jeu.

• HOMMES
Alistair Brownlee a confirmé une fois encore, si cela était nécessaire, qu’il est bien le meilleur triathlète au monde actuellement. Pour son grand retour à la compétition depuis sa blessure à la cheville, le Britannique a survolé la course de la tête et des épaules. Sorti en 8e position de l’eau, le champion olympique en titre s’est envolé à vélo avec une facilité déconcertante pour creuser un écart allant jusqu’à 1’02’’ à l’entrée du parc. Malgré une énorme avance, Alistair Brownlee a continué à maintenir un rythme soutenu à pied avant de profiter de la dernière ligne droite pour partager sa victoire avec le public présent en masse sur la zone d’arrivée. Il s’agit de sa 14e victoire sur le circuit WTS. La médaille d’argent est revenue à l’homme en forme de ce début de saison, l’Espagnol Mario Mola. Sorti de l’eau à une vingtaine de secondes des meilleurs, l’Ibérique a réalisé un gros vélo pour revenir aux avant-postes avant de signer une fois encore le meilleur temps à pied. Image insolite, sa transition vélo où il est descendu du vélo pour enlever ses chaussures à l’arrêt avant la ligne de descente. Le dénivelé de la pente (22%) expliquant cela. Le bronze est décroché par le Suisse Sven Riederer qui obtient son premier podium de la saison. Au classement mondial, Javier Gomez est toujours en tête devant Mario Mola (2e) et Joao Silva (3e).
Du côté des français, Vincent Luis, pour sa première WTS de la saison, décroche une très belle 8e place. De bon augure pour la suite de la saison pour celui qui s’entraîne depuis l’été dernier du côté de Reims. Les autres français ont un peu plus souffert sur ce parcours montagneux : Aurélien Raphaël termine (19e), Tony Moulai (23e), Laurent Vidal (41e) et Pierre Le Corre (52e). Pierre Houseaux, entraineur national, tire un bilan plus que mitigé de cette étape : « Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes pour la plupart des athlètes. Vincent pensait faire mieux à vélo mais il remonte une pente difficile après ses blessures et est sur le bon chemin. Aurélien aurait dû faire quelque chose sur ce type d’épreuve mais il n’a pas fait une course pleine et s’en veut. Pour Pierre, on s’y attendait, il a été malade et est très fatigué. Pour Laurent et Tony, c’est loin d’être suffisant. »
Classement : 1. Alistair Brownlee (Gbr) 55’23’’ 2. Mario Mola (Esp) 56’00’’ 3. Sven Riederer (Sui) 56’46’’… 8. Vincent Luis (Fra) 57’41’’ 19. Aurélien Raphaël (Fra) 59’12’’ 23. Tony Moulai (Fra) 59’59’’ 40. Laurent Vidal (Fra) 1h01’58’’ 51. Pierre Le Corre (Fra) 1h03’39’’

• FEMMES
Souvent placé mais jusque-là jamais gagnante (3e à Yokohama et Madrid), Jodie Stimpson a remporté hier la toute première WTS de sa carrière. Echappée à vélo avec trois autres filles – Haug, Samuels et Jackson – l’élève de Darren Smith a pris la poudre d’escampette à deux kilomètres de la fin de la partie vélo, au moment où la pente devenait la plus pentue (20 à 22%). Dans un grand jour, Jodie Stimpson a remis une couche à pied pour s’offrir un succès sans contestation. Sa dauphine à l’arrivée, l’Australienne Emma Jackson, pointe en effet à 59 secondes alors que l’Allemande Anne Haug est, elle, reléguée à 1’12’’. Jessica Harrison, seule française engagée, a terminé à la 26e place à 8’10’’ de la vainqueur du jour. Auteur d’une bonne natation, elle a en revanche beaucoup souffert à vélo sur ce parcours alpin. Au classement mondial, Anne Haug est désormais en tête avec 102 points d’avance sur Jodie Stimpson. L’Américaine Gwen Jorgensen (3e) a donc perdu deux places.
Classement : 1. Jodie Stimpson (Gbr) 1h03’22’’ 2. Emma Jackson (Aus) 1h04’21’’ 3. Anne Haug (Ger) 1h04’34’’… 26. Jessica Harrison (Fra) 1h11’32’’

Texte Basile Regoli – Crédit photos ITU