Préféré à Tony Moulai pour le troisième et dernier billet tricolore aux JO, malgré une blessure qui l’a privé de compétition depuis le début de l’année, Vincent Luis ne cache pas son soulagement et déborde d’envie de réussir à Londres.

Tu es officiellement sélectionné pour les Jeux olympiques. C’est un rêve qui se réalise ?
C’est un rêve de sportif qui se réalise mais surtout beaucoup de pression qui redescend d’un coup. Cette qualification est un peu la concrétisation de deux années de travail dédiées entièrement au triathlon. Il y a trois ans, je ne pensais vraiment pas pouvoir me qualifier mais au fil du temps c’est devenu un objectif.
Ces JO, auxquels tu vas participer pour la première fois, que représentent-ils pour toi ?
C’est une compétition impressionnante et unique car elle n’a lieu que tous les quatre ans et qu’il n’y aura que 55 athlètes au départ de la course. C’est la course que tout le monde rêve de remporter. On y va pour la gagner. Tous les jours, je pense à cette course dans ma tête.
Penses-tu pouvoir y jouer les premiers rôles ?
Avant ma blessure, j’avais pour objectif de faire un top 5 aux Jeux car j’étais vraiment confiant dans ce que je faisais à l’entrainement. J’étais très fort à pied. Maintenant, après ces semaines d’arrêt à ne pas pouvoir courir, je ne sais pas ce que je peux viser mais je sais qu’il faudra être à 110 % le jour de la course pour espérer quelque chose. Je ne me fixe ni objectif, ni limite.
As-tu douté à un moment de la saison en tes chances de qualification ?
Quand on m’a annoncé ma fracture et que je devais déclarer forfait pour les championnats d’Europe, j’ai pris un gros coup au moral. Je me suis dit que c’était fini pour moi, que ce n’était plus la peine d’espérer et que je ne réussirai jamais à me remettre de cette blessure. Et puis, je suis reparti m’entrainer et j’y ai cru de nouveau. Le fait qu’aucun français ne remplisse le critère de sélection aux Europe m’a redonné ensuite encore un peu plus de motivation.
Cette blessure qui t’a éloigné de la compétition pendant plus de deux mois t’a-t-elle rendu plus fort ?
C’est sûr que ça a été vraiment dur. J’ai vécu les trois semaines les plus compliquées de toute ma carrière. Dans ces moments-là , on a du mal à voir le bout du tunnel. J’en ressors en tout cas vraiment grandi avec l’impression d’avoir bien travaillé en natation et à vélo, au point d’avoir retrouvé mon tout meilleur niveau, et d’avoir encore une bonne marge de progression en course à pied.
D’après-toi, qu’a-t-il pu bien faire la différence dans ce choix entre toi et Tony Moulai pour le troisième dossard ?
A la fin de l’année 2011, il n’y avait pas trop de suspense sur le nom du troisième sélectionnable pour les Jeux même si je n’avais pas rempli les critères de sélection. Durant ma rééducation, j’étais en étroite collaboration avec la Direction Technique Nationale qui avait ainsi un regard sur tous mes entrainements. Le fait de voir ce que je faisais en séances, ainsi que les résultats positifs des derniers tests médicaux, ont dû les rassurer sur mon état de forme.
Comment envisages-tu désormais ces dernières semaines avant l’échéance olympique ?
Je vais reprendre la compétition ce week-end sur le Grand Prix de Toulouse où l’objectif sera de travailler un peu la vitesse. Je partirai ensuite sur un cycle de travail de six semaines avec les étapes des World Series de Kitzbühel (24 juin) et d’Hambourg (22 juillet) et le Grand Prix de Paris (7 juillet) comme courses de travail pour les Jeux.

Propos recueillis par Basile Regoli

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