Ce dimanche, Cyril Viennot a triomphé sous une chaleur écrasante lors du triathlon L du Lac de la Forêt d’Orient, près de Troyes. A l’issue de cette victoire, nous avons échangé avec le Beauvaisien, dont c’était le retour après son terrible accident de janvier dernier sur les routes de Lanzarote.

 

Cyril, un premier bilan après cette victoire ?

« Très franchement je suis satisfait de ce résultat ; j’avais envie de faire un gros vélo, c’est ce que j’ai fait, c’était mon but principal. Même si mes sensations reviennent en course à pied, j’ai coincé un peu pour tenir le rythme sur 20km. Après 2 semaines d’entraînement, j’ai tout de même « ramassé » un peu. Je courrais sur des allures marathon entre 14 et 15 k/h, pas plus. En natation je suis satisfait ; sans avoir trop de sensations, je sors à 2’10’’ de la tête, franchement j’étais étonné. »

 

Comment as-tu géré ta convalescence ?

«  A vrai dire, les jours après l’accident, je ne me suis pas rendu compte que c’était si grave que cela, je pensais surtout à mes fractures, je me disais il faut 6 semaines, je n’avais pas compris que mes poumons avaient « explosé ». C’est plus en rentrant en France que le chirurgien m’a dit que j’avais eu beaucoup de chance etc.. C’est clair que j’ai pris un très gros coup au moral. J’ai arrêté de travailler en septembre pour être Pro, j’attendais autre chose que ça ! Cela devait être une grosse saison pour moi, et pendant les 2 premiers mois après l’accident, les médecins m’ont dit de reprendre par de la marche ; je n’avais même pas envie, j’avais grossi, psychologiquement je n’étais pas bien.

Du coup, j’ai pu rouler sur Home-trainer, mais je n’avais pas le droit de dépasser 130 pulsations.  Au bout d’une semaine, j’en avais marre, je n’avais pas le droit, mais j’ai refais de la route avec un ami qui veillait sur moi ! Que du plat.  Je faisais une quinzaine d’heures par semaine en vélo, cela m’a permis de refaire une grosse base foncière.

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As-tu encore des séquelles de cet accident ?

J’ai fait des examens des poumons le 17 avril, il reste encore un hématome à droite. Mais ça peut se résorber ou se recalcifier seul ; ce n’est plus dangereux, on m’a dit que je pouvais reprendre, mais oui j’ai encore des séquelles ; par exemple ma cage thoracique prendra 1 an avant de se remettre en place. Heureusement que je fais du long car sur du court, les efforts demandés seraient trop intenses. Mais sur du long ça passe bien. En avril je suis reparti en Espagne, et j’ai fait des grosses séances vélos. Depuis le 10 mai., tout revient pas mal ; mes séries de VMA sont pas si mal. C’est musculairement que je souffre le plus, je m’aperçois que pour le long il y a encore du boulot !

 

Ton prochain objectif ?

« Je nage à bloc pour retrouver un meilleur niveau, sans non plus en faire trop. Les France LD de Gravelines sont vraiment un objectif pour faire les Monde par la suite. Si je sors de l’eau comme aujourd’hui, cela sera parfait pour moi, en vélo j’envoi bien, j’ai passé un cap. Il faut que je m’affûte. Et je pense que pour les Monde je serais au TOP ». Même si cette année va être plus compliqué que prévue, mes sponsors ne m’ont pas lâché et je les remercie. Avoir gagné ce triathlon des lacs est pour moi une grosse satisfaction et une première étape de mon retour. »

Recueilli par Rodolphe Retrain

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