Dimanche, à Calvi, Sylvain Sudrie (Wapiti Triathlon Larmor Plage) a conservé avec la manière son titre de champion de France Longue Distance. Après ceux de 2009, 2011 et 2012, un quatrième est donc venu se rajouter à son palmarès. Mais pas le temps de savourer puisque se profile dans 10 jours le Championnat du monde LD à Belfort. Déjà médaillé à trois reprises au niveau mondial (l’or en 2010, l’argent en 2009 et le bronze en 2011), le Français aura à cœur de briller de nouveau… devant son public. Entretien.

Sylvain, que représente pour toi ce 4e titre de champion de France Longue Distance ?
Il permet une mise en confiance pour les Championnats du monde. Après toutes ces blessures, ça fait plaisir de revenir en forme. Et puis revenir par une victoire, c’est intéressant.
S’échapper à vélo, c’était la tactique que tu avais prévu pour aller chercher un nouveau titre ?
Je suis allé chercher ce titre à l’expérience car je n’avais pas forcément des bonnes sensations. Ça a été dur en natation et à vélo. J’ai été patient et j’ai attendu la fin de la course pour me découvrir. Hervé Faure a bien roulé à vélo. Je pense même que c’est lui qui était le plus fort sur les deux premiers tiers du parcours. Moi, ça m’a un peu énervé que Nicolas Fernandez et Karl Shaw restent dans nos roues donc je me suis dit que j’allais accélérer, un peu au bluff, pour voir ce qu’ils avaient dans les jambes. Je pensais qu’Hervé allait suivre mais non. J’ai fait ensuite la descente à bloc pour essayer de creuser un écart. Finalement, c’est en course à pied que j’ai vraiment eu des bonnes sensations. C’est encourageant après mes arrêts pour blessures.
A partir de quel moment as-tu senti que le titre ne pouvait plus t’échapper ?
Dès que la tendance était en ma faveur, j’ai commencé à y croire. Quand on entend les écarts monter au fil des kilomètres, c’est bon signe. Ça veut dire que derrière ça ne court pas plus vite. A la fin de mon premier tour, je me sentais bien pour faire le deuxième dix kilomètres à un bon rythme. J’ai essayé de garder l’allure dans la montée, la partie la plus difficile du parcours, avant de dérouler ensuite.
C’est la deuxième fois que le Championnat de France avait lieu à Calvi. Comment trouves-tu ce parcours ?
C’est un parcours accidenté et délicat. Il est très difficile, notamment cette année à cause du vent. Dans le deuxième col, on a eu droit à de la pluie aussi qui a joué un rôle important dans la gestion de la course.
Dans 10 jours aura lieu le Championnat du monde à Belfort. Quel objectif te fixes-tu pour ce rendez-vous mondial ?
Je l’ai déjà fait quatre fois et je suis déjà monté à trois reprises sur le podium. C’est plutôt pas mal. En 2012, je n’ai pas eu de chance car la blessure m’a handicapé pour faire un podium. Cette année, c’est en France, sur une course que je connais bien car c’est là -bas que j’avais gagné mon premier titre de champion de France Longue Distance en 2009. C’est une course qui me va bien. L’objectif sera d’essayer d’accrocher un podium mais surtout de n’avoir rien à regretter.
Ton objectif en début de saison était de marquer suffisamment de points pour aller à Hawaii en octobre. Où en es-tu dans ce projet ?
J’ai un peu changé mon fusil d’épaule depuis. Le KPR, c’est une vraie usine à courses. Ça demande beaucoup d’investissements personnels et financiers. Même quelqu’un qui fait un top 15 à Hawaii n’est pas certain d’y retourner l’année d’après. Je ne veux pas tomber dans cette stratégie donc je me dis que le jour où j’ai le potentiel pour y arriver, je me lancerai vraiment dedans.
Quelle sera donc la suite de ton calendrier de courses après les Mondiaux ?
Une semaine après Belfort, j’irai participer au Longue Distance de Deauville. Après, je compte faire un petit break pour bien m’entraîner et préparer le Championnat d’Europe Half Ironman qui aura lieu à Wiesbaden le 11 août. C’est un parcours pour moi là -bas. J’irai ensuite à Gérardmer avant de commencer à faire les courses qui comptent à partir de septembre : le 70.3 d’Aix (22 septembre), l’Half de Miami (28 octobre) et l’Ironman de Cozumel (1er décembre). Autant utiliser toute la période pour marquer des points plutôt que de se précipiter sur une demi-saison à vouloir enchaîner les courses. Je préfère espacer mes courses et bien récupérer.
Pour finir, un petit mot sur le titre national de Delphine Pelletier qui disputait son dernier Championnat de France à Calvi ?
Avec Delphine, on a été plusieurs années dans le même club à Beauvais. Ça fait plaisir pour elle. C’est une grande dame du triathlon français qui a toujours été fidèle aux premières places. C’est un nom qui restera gravé dans le palmarès du triathlon français.

Propos recueillis par Basile Regoli – Crédit photos Thierry Sourbier

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