Le Cross National de Rennes, qui aura lieu demain à Pacé (Ille-et-Vilaine), servira de sélectif pour le Championnat d’Europe Junior de la discipline à Belgrade (Serbie) le 8 décembre. Les deux premiers de la course seront automatiquement qualifiés tandis que les quatre suivants sont susceptible d’être retenus si une équipe est formée. Quelques triathlètes tenteront leur chance et essayeront de faire aussi bien qu’Emmie Charayron et Etienne Diemunsch, les deux derniers triathlètes retenus en Equipe de France de cross-country (en 2010).

• MAXIME HUEBER-MOOSBRUGGER (17 ans)
Double champion de France cadet de cross-country (2012 et 2013), Maxime Hueber-Moosbrugger (Alsace Nord Athlétisme) sera incontestablement l’un des grands favoris pour ce cross de sélection. Et ne cache pas ses ambitions. « Mon objectif est d’aller chercher une qualification pour le Championnat d’Europe. Ça ne va pas être facile car il y aura du niveau. Je m’attends à une course très rapide car il y a beaucoup de coureurs de 3 000m steeple/5 000m d’inscrits. » Crédité d’un record à 8’30’’16 sur 3 000m cet été et détenteur du record de France du 10 km (30’45’’) depuis un mois, l’Alsacien semble posséder en tout cas toutes les armes nécessaires pour jouer les premiers rôles. Et pour briller cette saison encore dans les labours.
== Qu’est-ce que la pratique de cette discipline t’apporte pour le triathlon ensuite ? « Les cross, ça m’a toujours plu. Depuis que je suis tout petit je l’ai fait. J’ai d’ailleurs commencé par ça. Faire du cross l’hiver me permet d’être déjà en forme lorsque les duathlons commencent. C’est une bonne préparation. »

• ARSENE GUILLOREL (19 ans)
C’est un jeune qui monte et qu’il va falloir sérieusement surveiller cette saison. Dans le top 15 du Championnat de France junior de cross-country en 2013 (14e), mais également vice-champion de France sur 5 000m (15’08’’10) en juillet dernier, Arsène Guillorel (Stade Brestois) a également une belle carte à jouer demain. Sa récente performante sur le 10 km de Taule-Morlaix (30’52’’), le 3 novembre, confirme son bon état de forme du moment. « Je me suis préparé comme un athlète. Cette année, je mets une priorité sur l’athlétisme, donc je nage et roule beaucoup moins, explique le Breton. Ça risque d’être très compliqué de finir dans les deux premiers mais je peux espérer la sélection équipe, en étant dans les six premiers. »
== Qu’est-ce que la pratique de cette discipline t’apporte pour le triathlon ensuite ? « Pour moi, les avantages du cross c’est qu’on peut se faire très mal, beaucoup plus qu’en triathlon. En plus, dans un cross, il y a une phase de départ rapide, ensuite un temps où on soutient une allure assez élevée, et enfin un dernier 1000/1500 m très rapide, ça représente bien une course à pied en triathlon. On oublie les chronos, on ne pense qu’à finir devant, ou le mieux possible en tout cas. Et enfin, les différents terrains permettent de travailler sur des changements d’appuis. En plus de ça, j’ai commencé la course à pied par le cross, donc je ne me vois pas faire un hiver sans. »

• LEO BERGERE (17 ans)
Contrairement aux deux autres triathlètes précédemment cités, Léo Bergère (Fréjus/Saint-Raphaël) s’apprête à remettre pour la première fois de la saison un dossard sur son maillot. De retour à l’entraînement au pôle de Boulouris il y a seulement trois semaines « avec en majorité du travail en aérobie », Léo prendra le départ demain sans préparation spécifique. A l’occasion donc d’un cross de sélection qui aura pour objectif de lui permettre de « faire le point sur mon niveau actuel et me mettre une petite motivation supplémentaire pour le début de l’hiver. »
== Qu’est-ce que la pratique de cette discipline t’apporte pour le triathlon ensuite ? « Les cross servent d’évaluation tout au long de l’hiver et permettent d’aller toucher des intensités assez élevées où je ne suis pas encore très à l’aise. »

• CASSANDRE BEAUGRAND (16 ans)
Véritable révélation de la saison, la cadette Cassandre Beaugrand (Monaco) a brillé dans toutes les disciplines en 2013. En triathlon, en duathlon mais aussi en athlétisme. Championne de France de cross-country en mars dernier, elle a aussi montré qu’elle possédait de grandes qualités de vitesse. Comme en atteste ses chronos sur 800 m (2’11’’89) et 1 500 m (4’27’’86) durant la saison estivale. Mais demain il s’agira surtout de rivaliser avec des filles âgées de deux ou trois ans de plus qu’elle. Un véritable test grandeur nature, bien que tôt dans la saison, pour celle qui a remporté tous ses cross depuis ses débuts en 2006 (22 victoires !).

• AUDREY MERLE (18 ans)
Toujours très bien placée lors des Championnats de France de cross-country (3e cadette en 2011 et 5e junior en 2013), Audrey Merle (Montpellier Athletic) tentera, elle aussi, sa chance sur ce cross de sélection. Tout d’abord, pour « emmagasiner de l’expérience car ce n’est pas souvent que l’on a l’occasion de participer à des cross aussi relevés donc c’est une superbe opportunité » mais aussi car il y a une sélection en Equipe de France au bout « donc je ne peux m’empêcher de penser à la qualification au Championnat d’Europe. » Après la traditionnelle coupure post-Coupe de France, la pensionnaire du pôle de Montpellier a véritablement repris l’entraînement en triathlon cette semaine. Sans réellement tenir compte de ce cross. « Je compte donc d’avantage sur la décontraction et le plaisir pour réaliser une bonne course », conclut-elle.
== Qu’est-ce que la pratique de cette discipline t’apporte pour le triathlon ensuite ? « Le cross est une très bonne préparation pour la saison de triathlon. Il exige de la puissance, de la tactique et du foncier. C’est une discipline très complète et complémentaire de la préparation du triathlète. D’autre part, il me permet de garder contact avec la compétition durant cette période plutôt creuse pour nous et de voir où nous en sommes. »

Texte Basile Regoli – Crédit photos Julien Crosnier/FFA

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