A 18 ans, Raphaël Montoya est devenu champion d’Europe juniors, ce week-end, à Kitzbühel (Autriche). Une première pour ce garçon pétri de talent à qui l’on promet un avenir doré dans la discipline. Le triathlète de l’EC Sartrouville a désormais le regard tourné sur le championnat du monde dans deux mois à Edmonton (Canada).

Ce titre de champion d’Europe doit te combler ?

« C’est un soulagement. Ça faisait un an que je l’attendais. Un jour après ma course au championnat d’Europe en 2013, je pensais déjà à ce rendez-vous en Autriche. L’objectif était de faire mieux que l’an passé donc finir premier.

Que représente ce titre à tes yeux ?

C’était l’année ou jamais. J’ai toujours été dans le coup les années précédentes mais j’ai échoué pour quelques places. Là, tout le monde savait que je visais le titre. Je me suis mis la pression d’ailleurs. Le triathlon nous oblige à faire des sacrifices mais c’est génial quand ça mène à des résultats comme ça. J’étais très ému après ma victoire.

Comment t’es-tu senti sur cette course ?

C’était génial ! Mon coach avait tout prévu pour que je sois au sommet de ma forme le jour de la course et, pour ça, je ne peux que le remercier. J’ai tout de suite senti que j’avais des bonnes jambes. Dès les premiers hectomètres en course à pied, j’ai d’ailleurs compris que j’étais dans un bon jour. Il n’y avait plus qu’à faire ce qui était prévu.

Tu étais donc sûr de tes forces ?

J’arrive très vite à savoir si je suis bien sur une course. Je n’avais pas envie d’attendre le sprint final car je trouve que c’est trop indécis. J’ai donc tenté ma chance à 300m de l’arrivée et ils n’ont pas répondu. J’ai poursuivi mon effort jusque dans la dernière ligne droite pour être sûr. J’ai pu profiter les dix dernières mètres.

Le plaisir a donc été total pendant toute la course ?

Je me suis régalé ! Je n’avais jamais fait une course en montagne et j’ai trouvé les parcours géniaux. Ça n’a été que du plaisir pendant une heure.

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Quatre tricolores dans le Top 8, c’est un résultat assez exceptionnel pour l’équipe de France ?

On a tous fait une superbe course. Tout le monde a parfaitement tenu son rang. Il y a là une superbe génération. Dommage qu’il n’y ait pas quatre dossards pour le championnat du monde… En tout cas, ils m’ont impressionné car ils ont enchaîné les épreuves du bac et la course dans la même semaine. On sait qu’on laisse du jus en passant des examens juste avant.

Le championnat du monde à Edmonton (Canada) a lieu dans deux mois. Y penses-tu déjà ?

Oui, j’y pense maintenant que le championnat d’Europe est passé. C’est le deuxième gros objectif coché cette année. Les gens me parlent déjà de triplé. Moi aussi, j’ai envie de faire ce triplé comme l’avait fait Vincent Luis en 2008. Maintenant, il y aura de sérieux adversaires comme ceux qui étaient au championnat d’Europe. Il y a aussi deux Australiens vraiment forts. Il va falloir y aller avec le couteau entre les dents. J’ai hâte d’y être pour me frotter au gratin mondial.

Te frotter aux meilleurs mondiaux sur le Grand Prix doit déjà te permettre de prendre en expérience ?

C’est très formateur. C’est une chance car peu de juniors ont l’opportunité d’y participer. Le fait de faire les deux premières manches m’a permis de faire du rythme. Ça n’a en rien perturbé mon entraînement pour le championnat d’Europe. Courir contre plein de gars plus forts me tire vers le haut.

On te sent heureux et épanoui dans ta pratique du triathlon ?

Dès que je suis dans un bassin, sur une piste ou sur mon vélo, je suis heureux. C’est une passion. J’ai vraiment envie de continuer le plus longtemps possible et d’en faire mon métier. J’ai trouvé ma vocation. »

Basile Regoli – (c) ITU

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