Le talent n’attend pas le nombre des années. A seulement 22 ans, Pierre Le Corre (Les Sables Vendée) s’est offert le week-end dernier sa première victoire internationale à l’occasion de la Coupe du Monde de Tiszaujvaros (Hongrie). Déjà médaillé à deux reprises sur le circuit européen (2e à Quarteira cette année et à Brasschaat en 2011), le sociétaire des Sables Vendée semble avoir franchi un cap important cette saison. Conscient néanmoins qu’il lui reste encore beaucoup de travail pour pouvoir rivaliser un jour avec les tous meilleurs du circuit mondial.

Pierre, cette Coupe du Monde est la victoire est la plus prestigieuse de ta carrière à ce jour ?
C’est la plus belle oui et c’est très positif de l’avoir gagné. Quand il y a 75 gars qui la veulent et que c’est toi qui la gagne, tu ne peux qu’être satisfait. Maintenant, il faut reconnaître que le plateau n’était pas énorme. Les meilleurs comme les Brownlee préparent actuellement les Jeux.
Comment s’est passée cette Coupe du Monde un peu spéciale (ndlr : demi-finales le samedi et une finale avec les 25 meilleurs athlètes le dimanche) ?
J’ai essayé de gérer en demi-finale pour garder un maximum d’énergie pour la finale. Mais je me suis retrouvé dans une série, la première, assez relevée. Pour se qualifier, il a fallu courir moins de 15’30 en course à pied ! J’ai forcément laissé un peu de jus même si les sensations étaient très bonnes le lendemain. En finale, on avait prévu avec Aurélien (Raphaël), Anthony (Pujades) et les deux Russes de partir à cinq en vélo. On s’est finalement retrouvés à dix mais comme les garçons qui étaient avec nous roulaient très fort, ce n’était pas plus mal. Au fur et à mesure que l’écart s’est creusé on y a cru. Surtout que derrière il y avait des garçons costauds à pied comme Davide Uccellari, Grégory Rouault… A pied, j’ai tout de suite pris de l’avance mais comme j’avais peur qu’un point de côté me coûte la victoire j’ai ensuite géré mon effort.
A partir de quel moment de la course as-tu senti que la victoire ne pouvait plus t’échapper ?
A un tour de l’arrivée, je savais que ça allait bien se finir si je maintenais le rythme. C’était que du plaisir à la fin surtout qu’il avait énormément de monde pour encourager. Plus que sur un championnat du Monde. C’était vraiment de la folie !
Il y a dix jours tu prends la 3e place sur le Grand Prix de Paris, dimanche tu gagnes ta première Coupe du Monde. Ces résultats te surprennent-ils ?
Cette victoire c’est plus une étape. Il fallait le faire, gagner. C’était important. Maintenant, il ne faut pas se contenter de ça. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour pouvoir rivaliser avec les meilleurs mondiaux. S’ils avaient été là ce week-end, ils nous auraient allumés.
La forme est là et pourtant tu as baissé le pied au niveau des entrainements ces dernières semaines ?
Oui exactement. J’ai eu des partiels vraiment intenses dernièrement donc je m’entrainais moins. J’ai un peu mis de côté le triathlon. A la base, je ne devais pas faire Paris mais il a fallu que j’aille aider mon club. Pour la Coupe du Monde, c’est pareil. J’étais inscrit mais je ne voulais pas la faire. C’est mon coach qui m’a poussé à y aller. Au final, sur du jus et de la frustration d’en avoir marre avec ces partiels… Le fait d’avoir du recul ça fait parfois du bien. Ça permet de voir qu’il n’y a pas que le triathlon dans la vie.
Quels sont tes prochains objectifs ?
Là , je vais déjà aller m’entraîner car les distances Sprint ça va mais je ne suis pas capable de tenir un CD actuellement. Cette année, l’objectif est en tout cas d’aller chercher des médailles sur les championnats que ce soient aux Mondiaux militaires (22 au 26 août), aux Championnats d’Europe U23 (1er septembre) ou peut-être aux Championnats du Monde U23 (20 octobre). On a également un titre à aller chercher sur le Grand Prix avec Les Sables Vendée.
Entrer sur le circuit WTS est-il envisageable à moyen terme ?
Je voulais faire Hambourg le week-end prochain à la place de la Coupe du Monde en Hongrie mais j’ai été refusé car je manquais de points. Toute façon, je ne me bats pas pour le classement ITU. Si je n’ai pas le niveau et que j’y vais juste pour faire de la figuration… Je dois encore m’entrainer.
Donc pas avant 2013 ?
Peut-être celle au Japon (Yokohama le 29 septembre) en fin de saison…

Propos recueillis par Basile Regoli – Photos ITU

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