C’est une équipe de France ambitieuse qui s’apprête à disputer dans quelques jours le championnat du monde de triathlon à Edmonton (Canada). Cette année, ils sont au total 23 tricolores à être du voyage pour ce grand rendez-vous international de la saison. Les résultats du dernier championnat d’Europe ont laissé présager de belles promesses, reste désormais à les concrétiser. Durant toute cette semaine, vous allez pouvoir découvrir une présentation de chacun des triathlètes français engagés et ainsi tout savoir sur leurs ambitions. Premier volet avec les juniors filles qui rentreront en piste vendredi à 15 heures (23 heures en France).

La question s’est évidemment posée juste après les Jeux olympiques de Londres. Qui pour succéder à des filles comme Jessica Harrison ou Carole Péon alors en fin de carrière ? Hormis Emmie Charayron et Léonie Periault, révélée en 2012 par son titre de vice-championne du monde junior, pas grande monde ne semblait pointer le bout de son nez dans l’Hexagone. Deux ans plus tard, on peut s’apercevoir que la relève est finalement bien là. Bien présente au rendez-vous. Avec les Etats-Unis, l’équipe de France est l’une des deux seules nations à présenter quatre filles sur ce championnat de monde. Et toutes semblent avoir les capacités pour terminer dans le top 10, voire (beaucoup) mieux…

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BEAUGRAND Cassandre (Poissy) Encore cadette deuxième année, Cassandre sera la benjamine de cette équipe de France. Comme cela était déjà le cas il y a tout juste un mois lors du championnat du monde d’athlétisme aux Etats-Unis (10e du 1500m avec à la clé un nouveau record de France : 4’17’’04). Bref, la sociétaire de Poissy a l’habitude depuis deux ans maintenant d’être souvent la plus jeune – mais pas la moins talentueuse – dans les sélections. En atteste sa prometteuse médaille de bronze, en juin dernier, lors du championnat d’Europe. Une médaille qui lui a pourtant laissée un goût amer puisque la jeune fille ne se satisfait que très difficilement des places d’honneur sur un podium. En résumé, Cassandre aime gagner et c’est tout. A seulement 17 ans, elle s’apprête à participer à son deuxième championnat du monde (6e en 2013) et rêve – secrètement – de lever les bras en passant la ligne d’arrivée, vendredi, à Edmonton. Un rêve qu’elle pourrait bien réaliser tant son talent est indéniable.

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BREMOND Célia (Sartrouville) Dans la vie comme dans le sport, il y a ceux qui baissent les bras après un échec et ceux qui décident de rebondir au plus vite. Célia Bremond fait partie de ces derniers. Car s’il y a bien une chose qu’on ne peut pas retirer à la sociétaire de Sartrouville, c’est bien sa détermination. Une vraie petite ‘’guerrière’’. Des exemples ? Complètement passée à travers sa Coupe d’Europe de rentrée à Quarteira (22e), en avril dernier, elle a pris un mois après sa revanche en remportant celle de Vierzon. Nouvelle déception ensuite lors du championnat d’Europe (39e) où elle est victime d’une chute en vélo, ruinant ainsi tous ses espoirs de bien figurer. Et pourtant, Célia n’a pas cherché à s’apitoyer longtemps sur son sort. « A mon retour, je n’ai même pas cherché à culpabiliser ou à me prendre la tête. Les chutes en vélo arrivent à tout le monde et il y a des jours où nous ne pouvons y échapper. Ce championnat d’Europe m’a tout de même servi. C’était une expérience supplémentaire très enrichissante », confie-t-elle avec le recul aujourd’hui. S’il lui sera évidemment compliqué de jouer une médaille, elle pourrait bien créer une petite surprise si tout se passe bien cette fois-ci. Son ambition affichée est de terminer vendredi dans le top 15, tout en précisant qu’elle ne souhaite pas « se prendre la tête avec le résultat final » étant donné qu’il s’agira de son premier championnat du monde. Interrogée il y a quelques jours sur son état physique en fin de préparation, Célia nous a confié que « la forme est là pour le moment. Je reste confiance et continue à m’entraîner dans de bonnes conditions pour être en forme le jour J. »

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GARABEDIAN Margot (Autun) A l’instar de son camarade d’entraînement, Lucas Jacolin, Margot Garabedian n’a appris que très tardivement sa sélection pour le championnat du monde. Pour la simple et bonne raison qu’elle ne figurait pas dans la première liste des sélectionées mais la France a réussi à obtenir par l’ITU deux dossards supplémentaires pour les courses juniors. La sociétaire d’Autun, vice-championne de France cette saison et lauréate de la Coupe d’Europe d’Holten début juillet, en a été l’heureuse bénéficiaire. « Sébastien Poulet m’avait parlé de cette possibilité que je sois retenue. C’était une chance sur deux (que la demande soit acceptée). Avec Lucas, on appréhendait un peu que l’un soit qualifié mais pas l’autre », explique Margot, finalement ravie d’être du voyage au Canada avec ses deux partenaires d’entraînement (Lucas Jacolin et Dorian Coninx). « C’est vraiment cool d’aller là-bas tous les trois. On est dans la même galère toute l’année ensemble et là je vais participer à mon premier championnat du monde avec eux. C’est génial !» Des quatre filles sélectionnées, Margot est celle qui compte le moins d’expérience internationale puisqu’elle n’a participé qu’une seule fois à un championnat d’Europe junior (17e en 2013). Cette saison, elle avait préféré faire une croix sur le rendez-vous continental, en juin dernier, pour privilégier ses épreuves du baccalauréat. Au Canada, Margot s’y rend pour « prendre du plaisir et de l’expérience » mais aussi jouer évidemment « la meilleure place possible » pour ne pas avoir de regrets.

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MERLE Audrey (Parthenay) C’est certainement l’une des très belles révélations de la saison. En l’espace d’un an, Audrey Merle a réussi à franchir un cap important et surtout à concrétiser tout le travail réalisé au quotidien au sein du Pôle de Montpellier où elle s’entraîne. Elle a ainsi décroché en 2014 son premier titre de championne de France. Mais son plus beau coup reste pour l’instant sa médaille d’argent lors du championnat d’Europe, en juin dernier. De quoi lui donner légitimement le droit de rêver avant ce championnat du monde. « Je veux jouer le podium et même la première place. Jouer devant tout simplement, annonce-t-elle avec le sourire. Après, il se passera ce qu’il se passera le jour même. Il ne faudra pas avoir de regrets à la fin de la course en tout cas. » De qui pense-t-elle qu’elle doit se méfier en particulier parmi ses adversaires ? « Je ne connais pas encore tout le monde. Je connais seulement les filles européennes et quelques autres étrangères parce que j’ai suivi un peu leur résultat. Mais ça reste mon premier championnat du monde donc je ne vais pas parler avant de faire la course. » Il faut dire que la jeune sociétaire de Parthenay a plutôt l’habitude ces derniers temps que ce soit les autres qui parlent d’elle, que l’inverse. Sa brillante performance sur le Grand Prix d’Embrun début août (4e de la course devant des filles comme Emma Jackson, Aileen Reid ou encore Rebecca Robisch) a ainsi été soulignée à sa juste valeur. « Cette quatrième place était un peu au-delà de mes espérance, il faut le reconnaître. J’ai réussi à tirer mon épingle du jeu sur un parcours fait pour moi. » Ça tombe bien, celui d’Edmonton semble également un peu casse-pattes en vélo…

Basile Regoli

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