À Koh Samui, Gérald Iacono est « l’homme de la situation ». La course aura lieu dans quelques heures. L’organisation de celle-ci a pris des mois. De successives rencontres et préparations. C’est toute une culture d’Asie qui se met à l’heure du triathlon. Gérald n’a pas hésité à inviter le Maire de Koh Samui et sa délégation pour la découverte du triathlon à Embrun. Les Thaïlandais ce sont déplacés à deux reprises en 2010 et 2011. Cela a abouti au jumelage des villes : Embrun et Koh Samui. Il y a un an, la course devait avoir lieu. La nature en avait décidé autrement. Koh Samui fut frappé par une tempête dévastatrice, les routes ont été endommagés. Enfin demain sur l’île paradisiaque, le peuple ouvrira ses bras aux triathlètes pour fêter cette première édition. Gérald Iacono nous dévoile la face cachée de l’événement.« On fait tout pour rattraper le coup de l’année dernière… Ce n’est pas très facile. Leur culture, très différente de la nôtre, pose quelques problèmes organisationnels. Leur rapport au temps n’est pas le même. Je travaille avec Koh Samui depuis longtemps. Sur un autre domaine. C’était donc une évidence d’organiser une course ici, plutôt qu’ailleurs. Lorsque j’ai proposé le projet pour ce triathlon aux autorités de l’île, ils ont d’abord été réticents. Ils ne connaissaient rien au triathlon. J’ai donc proposé au maire de venir à Embrun assister à l’Embrunman. Il est venu a deux reprises avec des délégations (14 personnes en 2010 et 21 personnes en 2011). C’est à partir de ce moment-là (2010) que le projet est devenu possible. Le jumelage des deux villes aussi. Leur enthousiasme se traduira demain, lors de la compétition. Mais à vrai dire, les Thaïlandais découvriront vraiment l’événement demain, eux aussi. La Municipalité a fait un gros travail d’information, une belle campagne de communication sur l’île. Il y a les affiches partout dans l’île. Ils ont fait des rencontres avec les différents responsables des villages et la télé locale a diffusé le triathlon d’Embrun afin de sensibiliser le public. Ils ont même organisé des répétitions dans certains villages ! L’équipe médicale s’est mobilisée pour l’événement. Les cinq hôpitaux de l’île se sont regroupés pour former une équipe massive. Je suis surpris par leur degré d’investissement, générosité. Les partenaires hôteliers (4 et 5 étoiles) gèrent les ravitaillements, organisent la pasta party, accueil, hébergement des VIP, la presse et des personnes invitées. À côté de l’engouement, toujours un souci : le rythme. C’est au niveau d’applications des consignes sur le terrain (technique) que le problème se révèle. Par exemple hier, (avant-veille de la course) le parc à vélo n’était pas prêt, des personnes attendaient… C’est ça qui est angoissant. Mais l’on reste confiant ! Les routes sont balisées, la population est informée, les bouées sont mises… Et tout s’explique en partie par leur méconnaissance du triathlon encore aujourd’hui. Ils comprendront sans doute mieux après les courses. Le duathlon a été mis en place notamment pour toucher les Thaïlandais. Ils ne sont pas de grands fans de natation. Pour eux, la mer, c’est fait pour pêcher. C’était donc difficile de compter sur la mobilisation des Thaï sur le triathlon. Le nombre de participants (environ 80 personnes sur chaque course) des deux épreuves est le même. On a donc fait le bon choix. Et peut-être qu’une partie des participants au Duathlon essayeront le triathlon plus tard. On espère pérenniser l’événement avec cette identité thaïlandaise qui leur est propre. Pas question (tout comme à Embrun) qu’un label vienne s’immiscer chez eux. Les objectifs futurs sont de faire un challenge entre Embrun et Koh Samui. Prouver que l’on est capable de faire quelque chose de bien ici aussi, en vue de façonner à terme un championnat, une coupe longue distance. Le choix de la date (fin avril) correspond à la possibilité d’une organisation commune (or on doit préparer Embrun en août) et c’est également le moment des vacances scolaires pour les Thaïlandais. Il y a aussi l’effet de « migration » des courses qui quittent l’hémisphère sud vers le nord, notamment en cette période. Pas de pronostic ! On connaît bien l’aisance de Zamora sous la chaleur, mais nous avons de beaux plateaux masculins et féminins. Les conditions sont difficiles, la chaleur intense… On verra bien demain ! »Par Juliana Frechin à Koh Samui.

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