Souvent placé mais jamais gagnant, Laurent Vidal a enfin vu son travail récompensé par une victoire en Coupe du Monde le week-end dernier en Australie. Une première qui vient valider le très bon cycle hivernal réalisé par le néo-sociétaire du Beauvais Triathlon en Nouvelle-Zélande. A quatre mois des Jeux, c’est donc avec une confiance et un moral à son paroxysme qu’il aborde la dernière ligne droite de sa préparation olympique. Tu n’avais jusqu’à présent jamais remporté une Coupe du Monde. Que représente pour toi cette victoire en Australie ?C’est 1h52min de course mais des années d’entraînement ! Par le passé, j’ai eu tellement de places d’honneur qu’en gagner une est vraiment un coup de booster. Il y a une différence entre être capable et le faire, aujourd’hui c’est fait ! Place à la prochaine étape.Et, même si les trois premiers du ranking mondial avant l’épreuve (ndlr : Gomez, A. Brownlee, Brukhankov) n’étaient pas présents, c’était une course vraiment relevée de début de saison. Battre Brad Kahlefeldt, au finish chez lui, c’est plutôt sympa pour la suite. Pour couronner le tout, je partage le podium avec David Hauss avec qui je cours depuis mes 15 ans et avec qui je me suis entraîné ces six dernières semaines.La course s’est-elle déroulée idéalement pour toi et notamment la partie pédestre ?Mooloolaba ce n’est jamais idéal ! C’est une course sans répits et certainement la plus exigeante physiquement car tout le monde est extrêmement motivé à la sortie des mois de préparation. Dans le passé, je n’avais jamais réussi à finir la course sans exploser alors, dans ce sens, c’est vraiment de bonne augure.À y repenser, c’était une course d’usure. Chaque tour, le groupe de tête diminuait et, dans les derniers kilomètres avec David, nous avons mené chacun à notre tour pour continuer d’écrémer. C’est à 1000 m de l’arrivée que ça a fait mal sur une violente accélération de David. Au début, j’ai même cru que nous allions partir à deux mais c’est rentré et j’ai compris que ça se jouerai au sprint.En partant à 400 m de l’arrivée, j’ai pris un risque. J’ai eu l’impression que ça a duré une éternité mais j’ai uniquement gardé la ligne d’arrivée en point de mire et j’ai résisté!Où en es-tu dans ton plan de marche pour Londres ?Cela fait quatre ans que je prépare ces Jeux. Chaque année est importante dans ma progression et dans l’agencement de ma montée en puissance et du contenu de mes séances. L’année passée, j’ai validé ma sélection du coup cela me permet de vraiment coller au plan que j’ai prévu. Et gagner mes trois dernières courses n’est pas le fruit d’un pic de forme. Ces courses me servent comme indicateur pour confirmer mes sensations.J’ai encore pas mal de boulot d’ici les Jeux mais en ce moment je suis en train de finir mon entraînement de base. Le socle sur lequel je vais pouvoir m’appuyer tout au long de la saison et particulièrement dans ma préparation spécifique pour Londres. Je m’entraîne beaucoup, on n’a rien sans rien.Avec la 3e place de David Hauss en Australie, l’émulation de vos entraînements ces dernières semaines semble avoir été bénéfique pour vous deux ? Oui tout à fait, c’était vraiment top de s’entraîner ensemble. On a fait de bonnes semaines et on s’est aidé mutuellement. David m’a poussé dans les intensités de travail alors que je pense avoir été utile dans le maintien des hauts volumes hebdomadaires. Ce qu’il y a de positif aussi c’est que l’on se connaît bien et qu’on est resté sur le fil du rasoir. Il aurait été facile de trop en faire ou de mal le faire mais cela n’a pas été le cas. Nous en étions persuadés dès le début.Et puis, deux Français sur le podium pour une épreuve de début de saison en Australie, ce n’est pas tous les jours que ça arrive alors on peut être content. Je sais que l’objectif est devant moi mais je pense que je risque d’être un peu plus surveillé maintenant.Propos recueillis par Basile Regoli

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