Après une saison 2012 où elle a privilégié les études (concours de professorat de sport) au triathlon, Julie Nivoix (Châteauroux) est de retour au premier plan. Une semaine après sa victoire sur la Coupe d’Afrique de Larache au Maroc, la jeune française a décroché lors du Grand Prix de Dunkerque le premier top 10 de sa carrière (9e). Un résultat qui sonne comme le début d’un nouveau projet sportif qui pourrait l’emmener rapidement vers le circuit international. Entretien.

Que représente pour toi cette 9e place au Grand Prix de Dunkerque, juste derrière certaines pointures mondiales de la discipline ?
Pour moi, cette 9e place signe mon retour dans le monde du triathlon. L’année dernière, je me suis consacrée à mon avenir professionnel et je ne m’étais donc pas entraînée. C’était difficile de s’y remettre avec le travail et tous les changements qui vont avec. Cette place me permet aussi de revenir sur mes objectifs à long terme. Je ne m’y attendais pas du tout. Le fait de revenir à ce niveau si rapidement me motive vraiment pour la suite et me donne envie de fournir le meilleur de moi-même pour atteindre mes objectifs. De plus, ces manches de Grand Prix sont vraiment intéressantes car le niveau est très élevé et on peut se mesurer aux pointures mondiales de la discipline.
Après ta saison 2012 où tu as mis un peu de côté le triathlon, pensais-tu revenir aussi vite au premier plan ?
Non, vraiment je pensais qu’il allait falloir plus de temps. Quand tu retournes dans l’eau ou sur la piste et que tu sens que tu n’as aucune sensation, dans la tête c’est dur de se dire qu’il faut tout recommencer. Pour la natation, j’ai un groupe (l’ASPTT Toulouse) mais pour le reste il fallait repartir de zéro avec Pierre Pompili, mon entraîneur. J’ai alors décidé de d’abord axer mon entrainement sur la natation. Par la suite, et grâce à TRI MAX, j’ai pu partir en stage aux vacances d’avril et travailler mon vélo. Je tiens aussi à préciser que mon entourage (famille, amis, entraîneur…) m’a également beaucoup soutenu et c’est aussi grâce à eux et à la confiance de mes partenaires (Powerbar, Compressport, Northwave, Mako…) que je suis repartie du bon pied.
Aujourd’hui, ton niveau natation te permet de sortir avec les meilleures. C’est une discipline sur laquelle tu as donc mis l’accent durant ta préparation hivernale ?
Aujourd’hui, je pense qu’en triathlon il faut être capable de sortir devant pour pouvoir être dans le bon groupe dès le départ à vélo. En cas de petit problème à la transition, tu peux également toujours attraper le bon wagon. Si en vélo ça s’organise correctement, tu peux prendre de l’avance sur le groupe de chasse et, dans ce cas, même si tu es un peu moins forte à pied, tu peux assurer des bonnes places à n’importe quel niveau. C’est pour ces raisons que j’ai mis l’accent sur la natation cet hiver. Il fallait tout recommencer niveau entrainement alors autant reprendre étape par étape en réfléchissant à ce qui peut être le plus efficace pour moi en tout cas. Maintenant, rien n’est acquis et il reste encore du travail.
Quels secteurs te restent-ils encore à travailler d’après toi ?
Je sais qu’il faut encore que je travaille à pied. La course à pied, que je suis capable de faire sur ces premières courses, est quasi identique à celle que je faisais il y a deux ans quand je faisais mes meilleures places sur Grand Prix. C’est déjà un bon départ d’avoir été capable de revenir à ce niveau. Maintenant, le niveau est tellement élevé à pied qu’il me reste beaucoup de travail de ce côté. Encore une fois, je n’ai pas mis l’accent là -dessus pour le moment mais ça va venir. Pour le vélo, j’ai repris l’entrainement en avril vraiment sérieusement donc je pense que si je travaille un peu plus à vélo et que je fais plus kilomètres je vais vraiment me sentir mieux et moins entamée à la pose du vélo.
Quels sont tes objectifs pour cette saison et les prochaines ?
On a toujours plein d’objectifs en tête et j’en ai depuis que j’ai commencé le triathlon. Après, il faut aussi savoir gérer sa vie professionnelle donc mes objectifs vont se construire au fur et à mesure de ce que je vais être capable de faire. Néanmoins, pour cette saison, j’aimerai confirmer mon niveau natation sur toutes les autres manches du Grand Prix et les Coupes d’Europe. Et pourquoi pas s’aligner sur une Coupe du monde en fin de saison si mon niveau à pied devient meilleur. Le but est d’aller chercher des points ITU pour rentrer sur des Coupes du monde les années suivantes. Pour les saisons prochaines, si tout se passe bien, se serait mentir de dire que je ne pense pas aux Jeux de Rio. Mais avant de penser à cela et de s’avancer là -dessus, il me reste du chemin à parcourir, du travail à fournir et ma vie professionnelle à organiser pour y parvenir.
Aujourd’hui, comment fais-tu pour concilier ta vie professionnelle et ta carrière d’athlète ?
Je fais comme je peux en fait. J’adore mon métier et je reste, en plus, dans le monde du sport même si c’est avec un public scolaire. J’ai besoin d’un certain équilibre pour gérer le côté sportif. Du coup, je m’investis beaucoup à l’UNSS et j’aimerai guider une section sportive triathlon dès que j’en aurai l’occasion. Il y a des journées très fatigantes où les entraînements sont plus difficiles et des journées un peu plus calmes où je peux m’entraîner d’avantage et donc être dans de meilleures conditions. Au fur et à mesure de mes résultats, je vais également voir s’il est possible pour moi de me mettre en disponibilité ou à mi-temps pour mettre toutes les chances de mon côté afin d’atteindre mon meilleur niveau.

Propos recueillis par Basile Regoli

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