Ancienne nageuse de niveau national, Audrey Merle (Parthenay), 21 ans, sera à Rio la deuxième représentante féminine de l’équipe de France. Une jeune fille intelligente et travailleuse qui est de nature très perfectionniste avec elle-même. Elle est maintenant depuis quatre ans pensionnaire du Pôle France à Montpellier où elle a construit pas à pas son rêve olympique.

Elle a appris la nouvelle dans la matinée du vendredi 8 juillet via un coup de téléphone de Frank Bignet, le directeur technique national. Initialement désignée comme remplaçante pour les Jeux olympiques, la jeune Audrey Merle, 21 ans, s’est finalement vu réattribuer le dossard olympique dont l’équipe de France féminine disposait au départ (Ndlr : elle en a récupéré un second quelques jours après qui a été attribué à Cassandre Beaugrand) après le forfait pour raisons médicales de sa compatriote Emmie Charayron. Un cas de figure où l’expression ‘le malheur des uns fait le bonheur des autres’ prend tout d’un coup tout son sens. « Je suis sur un petit nuage. C’est un peu comme si je ne réalisais pas encore », ont été ses premiers mots lors de notre entretien quelques heures seulement après l’officialisation de sa participation aux JO. « C’est l’événement le plus important au monde. Quelque chose que l’on prépare sur plusieurs années. Tout sportif rêve d’y participer un jour. »

Ce rêve olympique qu’elle pensait pendant longtemps irréel, l’Auvergnate de naissance l’entretient depuis sa plus tendre enfance. Et ce ne sont pas ses anciennes institutrices qui viendront dire le contraire. Pour preuve, cette anecdote croustillante : « chaque début d’année, on devait remplir une fiche à l’école. A la question qui était posée sur ce qu’on voulait faire plus tard, je répondais que je souhaitais aller aux Jeux olympiques à la place de mettre un métier. » Dix ans plus tard, la demoiselle a fait de ce rêve une réalité. Pour la fidèle sociétaire du club de Parthenay, cette sélection semble aussi inattendue que méritée au regard de son ascension vertigineuse. En l’espace de quatre ans, elle est passée du statut d’apprentie triathlète à celui de spécialiste du triple effort de classe internationale.

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D’abord nageuse de 5 à 17 ans, Audrey a ensuite bifurqué vers le triple effort un peu par hasard. « Comme je faisais des compétitions de natation et aussi quelques cross, on m’a proposé de venir participer au championnat de France d’aquathlon en 2011. J’ai tout de suite bien aimé les enchaînements donc il n’y avait pas de raison que je n’aime pas le triathlon. Le seul problème, c’était de devoir nager en eau libre », se souvient celle qui accusait à l’époque une véritable phobie pour la natation hors des bassins. « Ce n’était pas possible pour moi de ne pas voir le fond. En vacances, je ne m’éloignais pas à plus de cinquante mètres du bord de la plage quand j’allais dans l’eau. » Avec le temps, cette peur a, heureusement pour elle, disparu.

Arrivée au Pôle France de Montpellier en septembre 2012, Audrey a franchi en seulement quatre ans les étapes vers le haut-niveau à une vitesse fulgurante. Une première sélection internationale dès 2012, un titre de vice-championne d’Europe et une troisième place aux mondiaux junior en 2014, puis un titre de championne du monde espoir en 2015. Son palmarès chez les jeunes impose déjà le respect. Une réussite qu’elle explique par sa rencontre avec Stéphanie Déanaz et Pascal Choisel, son duo d’entraîneurs. « J’ai eu la chance de me retrouver tout de suite entre de bonnes mains et avec les personnes qu’il me fallait. On a travaillé assez rapidement dans l’optique de viser des compétitions internationales en seniors, d’autant que la distance olympique correspondait mieux en type d’effort à mon profil. »

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Dans son projet, la jeune tricolore semble savoir ce qu’elle veut mais ne dresse pas de plans sur la comète et ne rêve pas plus qu’elle ne s’endort sur ses lauriers. Avec ces quatre années seulement d’expérience dans le triathlon, elle est bien consciente qui lui sera difficile de rivaliser avec les meilleures filles du circuit. Mais à vrai dire, l’objectif est ailleurs. « Il n’y a pas d’ambition de résultat ou de place en particulier. Le tout est de faire la course la plus complète possible et de ne pas être déçue à l’arrivée, explique-t-elle. J’irai là-bas pour prendre un maximum d’expérience. Car aux Jeux, il n’y a pas que la course. Il faut aussi arriver à appréhender l’ampleur de l’évènement. Autant, donc, que ça soit fait assez jeune pour que l’année où physiquement on a les possibilités de faire une belle place, ça ne soit pas quelque chose qui soit un frein. » Aller à Rio donc, en passant déjà à Tokyo…

Basile REGOLI – (c) ITU

– découvrir le portrait de Vincent Luis (à lire ICI)

– découvrir le portrait de Cassandre Beaugrand (à lire ICI)

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