Incroyable retour sur le devant de la scène pour Cyril Viennot (Beauvais) qui, six mois après son accident à vélo, a remporté ce dimanche l’Ironman Royaume-Uni en 8h44’10. Une histoire qui force l’admiration et le respect.

Un stage à Lanzarote (Espagne) qui se transforme en cauchemar. Ce mardi 7 janvier 2013, la vie de Cyril Viennot aurait pu basculer de manière tragique. Parti avec des amis pour une sortie vélo de trois heures, le français s’était fait renverser par une voiture. Bilan : plusieurs côtes cassées, la clavicule également et un poumon droit touché. Cruel pour celui qui venait de se mettre en disponibilité de son professorat d’EPS pour tenter l’aventure du professionnalisme. Et qui avait surtout brillé à Hawaï en décrochant une prometteuse 12e place parmi le gratin mondial de la discipline. Dès lors, retourner à Kona dès cette année relevait plus du fantasme qu’autre chose puisque les médecins ne lui promettaient pas un retour à la compétition avant juin au mieux.

Et pourtant, Cyril a pris la décision de se battre contre le sort et de tenter un incroyable retour. Six mois après, le pari est indiscutablement gagné avec ce succès sur l’Ironman Royaume-Uni, aujourd’hui, alors qu’il n’avait à ce jour encore jamais remporté une course sur le circuit international (deux fois second sur l’IM Afrique du Sud en 2012 et 2013). Pointé en 5e position à la sortie de l’eau à plus de quatre minutes de la tête de course, Cyril a réussi à combler une bonne partie de son retard en signant le meilleur chrono du jour en vélo (4h50’48). Tout en gérant parfaitement son effort. L’inconnu était désormais de savoir s’il lui serait possible de venir à bout du marathon sans craquer. Lui qui a dû faire une croix sur une bonne partie de sa préparation hivernale à cause de son accident à vélo. Mais, parfois, le corps humain est surprenant. Deuxième à l’entame de la partie pédestre, Cyril s’est retrouvé aux commandes de la course au passage au semi-marathon. Un leadership qu’il a ensuite conservé avec brio et panache pour s’en aller s’offrir une magnifique victoire en 8h44’10. « C’est une vengeance sur ce qu’il m’est arrivé, a glissé l’international tricolore après la ligne d’arrivée. Je savais que je devais être patient sur cette course. J’ai attendu mon heure. » Son résultat lui permet de remonter à la 25e place du KPR et donc, très certainement, d’envisager une quatrième participation à Hawaii en fin de saison. Incroyable !

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A l’arrivée, Cyril Viennot a réussi à devancer le Britannique Joe Skipper (2e en 8h48’12) et l’Estonien Kirill Kotsegarov (3e en 8h51’01). Les trois hommes ont été les seuls capables de courir en moins de trois heures sur le marathon aujourd’hui. Le français Victor Debil-Caux a lui terminé « dans la douleur » à la 8e place (9e au scratch) en 9h19’17. Le sociétaire de Beauvais est insatisfait de sa course : « Bravo à Cyril tout d’abord ! Ma natation a été plutôt mauvaise et j’ai perdu beaucoup de temps en vélo. Vers le 130e km, plus de son ni d’image. Une grosse galère. Sur la course à pied, j’ai commencé très rapidement à avoir des problèmes intestinaux et j’ai dû m’arrêter quatre fois aux toilettes pendant la course. Le dos m’a fait souffrir aussi. La course à pied s’est donc rapidement transformée en calvaire. » Chez les femmes, la victoire est revenue à la Britannique Tamsin Lewis qui a empoché la mise (en 9h52’12) dès sa première expérience sur la distance.

 Basile Regoli

CLASSEMENT

– Hommes : 1. Cyril Viennot (Fra) 8h44’10 ; 2. Joe Skipper (Gbr) 8h48’12 ; 3. Kirill Kotsegarov (Est) 8h51’01… 8. Victor Debil-Caux (Fra) 9h19’17

– Femmes : 1. Tamsin Lewis (Gbr) 9h52’12 ; 2. Katja Konschal (All) 10h11’25 ; 3. Joanna Carritt (Gbr) 10h21’14

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