A seulement 25 ans, Gwladys Lemoussu est aujourd’hui l’une des plus jeunes athlètes de l’équipe de France de paratriathlon. Mais le talent n’attend pas le nombre des années. La sociétaire du Saint-Jean-de-Monts Triathlon a démarré tambour battant sa saison en prenant une médaille d’argent (catégorie PT4) sur la première étape du World Paratriathlon Event, à East London (Afrique du Sud). La course pour les Jeux paralympiques de Rio en 2016 est désormais lancée. Entretien.

Gwladys, le retour d’Afrique du Sud s’est-il bien passé ?

« C’est le retour à la réalité maintenant. Mais j’ai mieux vécu ce déplacement que celui au Canada pour le championnat du monde. Il y avait forcément un peu moins de décalage horaire. Ce qui a été difficile là-bas, c’est la température. On a eu droit à 30 degrés le jour de la course. Là, l’organisme a beaucoup souffert mais heureusement que nous sommes arrivés deux jours avant pour pouvoir s’acclimater un peu.

Quel bilan fais-tu de cette première course internationale de la saison ?

Je suis très satisfaite de moi. On a eu le droit à un parcours difficile mais la course était assez sympa. Alors que l’on a plutôt l’habitude de nager en lac, on a eu cette fois une natation en mer. Ce qui est plutôt rare en paratriathlon. L’autre nouveauté de cette année, c’est que nous n’avons désormais plus droit d’avoir l’aide d’une personne extérieure dans l’aire de transition. C’est quelque chose de nouveau pour nous. Le parcours vélo était assez technique, avec de nombreuses relances. Enfin, en course à pied, la chaleur a rendu cela dur. Mais j’ai fini au mental. Globalement, la mission est accomplie car on (les quatre français engagés) est chacun repartis avec une médaille.

A l’instar des athlètes valides, cette année 2015 va être déterminante en vue des Jeux paralympiques de Rio l’an prochain. Comment abordes-tu cette saison ?

Mon objectif, ainsi que celui des autres membres de l’équipe de France, est le même. C’est-à-dire marquer le maximum de points ITU pour avoir sa place pour les Jeux. Tous les athlètes veulent y prétendre. On met donc toutes les chances de notre côté pour y arriver.

N’est-il pas difficile de se faire sa place dans cette équipe de France quasiment entièrement masculine ?

Non, ça ne me pose vraiment pas de problème car j’ai fait du rugby avant (rires). Nous ne sommes que deux filles en équipe de France pour l’instant, moi et Elise Marc, mais l’ambiance est vraiment sympa. Pour que chacun réussisse, il faut qu’une équipe soit soudée et c’est le cas. On prend toujours soin l’un de l’autre quand on est tous ensemble. C’est très plaisant.

Comment es-tu arrivée au paratriathlon ?

J’ai longtemps fait de la natation handisport, et je détiens d’ailleurs toujours le record de France du 100m brasse dans ma catégorie. Mais un jour j’en ai eu marre et j’ai décidé de me lancer un défi. J’ai voulu participer au triathlon de la Baule, c’était en 2010. Mon seul objectif était de le finir. J’ai mis du temps mais j’y suis arrivée. Je me souviens que j’avais utilisé une combinaison de suf et mon vieux VTC pour le faire.

Quelle va être maintenant la suite de ton programme pour les prochains mois ?

On va se retrouver avec l’équipe de France pour un stage d’entraînement à Callela (Espagne) du 14 au 21 mars. Ensuite, je vais participer aux courses internationales de Madrid (10 mai), Besançon (7 juin), Iseo (18 juillet), mais aussi au championnat de France à Cambrai et au championnat d’Europe à Genève.

Pour un sportif amateur, cela doit être quelque chose d’incroyable de voyager autant pour sa passion ?

Etant jeune et motivée, c’est une superbe expérience dont je profite à fond. Je vis chaque jour comme si c’était le dernier. »

Recueilli par Basile Regoli

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