L’idée lui trottait dans la tête depuis quelques temps. A 35 ans, Frédéric Belaubre (Vitrolles) a décidé de se lancer cette saison sur le circuit 70.3. Pour sa première sortie le 28 mars dernier, l’ancien international tricolore a pris la 21e place de l’épreuve d’Oceanside (Etats-Unis). L’apprentissage va forcément demander un peu de temps. L’envie d’aller se frotter très rapidement aux meilleurs de la discipline est en tout cas bien présente chez le double sélectionné olympique. Prochaine sortie sur le long dans dix jours, à l’occasion du triathlon de Cannes. Entretien.

Ça y est, tu as fait tes débuts sur le circuit 70.3 il y a quelques jours ?

« Oui, le baptême est fait. C’était le premier test. Ça m’a permis de me rendre compte des choses à modifier au niveau de l’entraînement et de l’alimentation. J’ai beaucoup appris sur cette première course.

C’est-à-dire ?

Il va falloir faire ce qu’il faut à l’entraînement pour que ça passe la prochaine fois, c’est-à-dire augmenter le kilométrage vélo. Je me rends compte que j’ai encore du mal à rouler 90 bornes à 50km/h. Cet hiver, j’ai surtout beaucoup nagé (30 km/semaine). Je vais donc pouvoir lever un peu le pied en natation et rouler davantage. J’ai été aussi pénalisé sur la course en oubliant de prendre des gels à certains moments en vélo. Je n’ai pas eu l’impression d’être en « hypo » tout de suite. C’est au bout de dix bornes à pied que j’ai commencé à ressentir une sensation bizarre. Je modifierai donc certaines choses la prochaine fois.

Pour tes débuts, on peut dire que tu n’as pas choisi la course la plus simple ?

C’est sur que je n’ai pas choisi la plus facile. Je savais que ça allait être compliqué car elle était un peu tôt dans la saison. Avec du recul, je me dis que ce n’était peut-être pas le meilleur choix. Il aurait été sûrement plus intelligent de prendre une course avec moins de monde, ça m’aurait permis de mieux la gérer. Mais peut-être aussi que je n’aurais dans ce cas pas commis les erreurs que j’ai faites en Californie. Et puis, la destination était assez sympa. J’ai aussi pu en profiter pour discuter avec Jan Frodeno.

Sur quelles épreuves vas-tu te rendre maintenant ?

J’irai sur le triathlon de Cannes car c’est à côté de la maison et que j’aime l’ambiance de cette course, puis sur les épreuves 70.3 d’Aix-en-Provence et de Barcelone pour continuer dans la foulée. Ce sont des courses qui vont permettre au sélectionneur national de voir où j’en suis par rapport aux autres français (Ndlr : dans l’optique de la sélection pour le championnat du monde LD le 27 juin). J’essayerai aussi de marquer des points pour les mondiaux 70.3.

Après être passé par les clubs de Poissy, Sartrouville, Beauvais et Saint-Quentin-en-Yvelines, tu as rejoint cette saison celui de Vitrolles. Pourquoi ce choix ?

Mon départ de Saint-Quentin-en-Yvelines n’était pas forcément calculé, ni volontaire à la base. Mais il y a eu un changement au niveau du club qui a fait que beaucoup d’athlètes sont partis. En quelque sorte, une page se tournait. Je me suis rapidement rapproché de Vitrolles car j’avais eu de bons contacts avec les dirigeants l’an dernier. Ça s’est rapidement concrétisé. On sent qu’il y a dans ce club une volonté de mettre les petits plats dans les grands. On va avoir de gros objectifs de résultats sur le Grand Prix.

Quel regard as-tu sur la nouvelle génération tricolore sur distance olympique ?

Je suis vraiment impressionné par le niveau français global. On va être une nation à suivre de très près. Les gars qui sont en équipe de France actuellement sont vraiment très professionnels. Ils ont du « style ». Je me souviens encore du premier championnat du monde junior de Pierre Le Corre (en Australie en 2009) car on était dans la même chambre. Il me demandait comment il fallait faire pour se raser les jambes. Le voir maintenant à ce niveau là, c’est génial. Je suis super content pour lui. Ce sont, en quelque sorte, tous ces jeunes qui m’ont poussé vers la sortie. Chez les filles, ça fait vraiment plaisir de voir cette relève. J’aimerai être jeune à nouveau et pouvoir rivaliser avec eux. Je me verrai bien en tout cas dans cette équipe de France car il y a vraiment un bon état d’esprit. »

Recueilli par Basile Regoli

 

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