« At first I was afraid, I was petrified
Kept thinking I could never train for such lonely ride…but now I know I’ll will survive »

« Tic, tac, tic, tac, tic, tac… Ce mois de juin est évidemment très particulier pour ceux que l’on appelle dorénavant « les Niçois ». Les comptes Facebook se mettent à jour, rappelant à leurs followers le stress et l’impatience de chacun et annonçant les numéros de dossard. Question charge de travail, on doit bosser jusqu’à J-10 sans relâche. Il n’est plus question d’intensité mais travail de fond ; continuer de se « tanner le cul » sur la selle, de creuser les runnings pour que chaque pied y soit à sa place sans irritation et de boire des litres d’eau de l’étang que nous traversons sans cesse.

Personnellement, mon emploi du temps ne me permet pas de rejoindre mes compères sur les sorties vélo de 140/150 km de ces derniers dimanches et une légère douleur dans le haut de la cuisse m’invite à la plus grande prudence du côté de la course. Alors, plutôt que de longues distances en CAP, je privilégie les enchainements vélo/CAP, seul si possible, en duo quand j’ai plus de chance. Ce qui est assez dingue, c’est que peu importe l’heure à laquelle on part s’entraîner, l’endroit, la distance, la météo ou le jour de la semaine, on rencontre toujours un comparse parti aussi faire « ses heures ». Alors on en profite pour discuter, faire passer le temps plus vite car les trainings en solo sont longs, très longs. Le seul cas où vous ne risquez pas de tomber sur un membre du club, c’est sur le home trainer !

Cette année, le mois de Juin est relativement pluvieux et du coup la roue arrière est souvent obligée de tourner sans sa roue avant, à l’abri d’un garage, d’une salle à manger ou d’une chambre. Il ne s’agit pas d’éviter la pluie, mais les orages et les tempêtes qui s’abattent comme une fin Août avec une force rarement vue dans la région. L’intensité de ces déluges est telle que nos triathlètes craignent pour leur sécurité et, à ce moment de l’histoire, la blessure ou l’accident sont interdits. Ce serait tellement stupide de louper le départ de Nice parce qu’on aurait fait LA sortie de trop ; on a tous cette angoisse qui rôde dans le fond de notre tête. Si on ne peut pas vivre dans la crainte de la chute, ce stress fait partie de la fin de préparation ; et puis convenons qu’il ne faut pas non plus trop tenter le diable … donc :
•    évitons de partir courir en forêt sous un mur de pluie qui n’offre à peine une visibilité à 3 mètres,

•    laissons le vélo au garage quand le vent fait valdinguer les poubelles dans les rues,

•    prenons plutôt la direction du bassin de 25m au lieu de faire la route pour nager en eau libre alors que Météo France nous classe en vigilance orange pour risque d’orages violents et chutes de grêles.

Avec nos contraintes personnelles et professionnelles, nous continuons de jongler pour aligner les heures. Pour une partie d’entre nous, il est temps que cela se termine. Soyons honnête, 6 mois de préparation ça use, ça rince, ça fatigue et ça ne vous rend pas super populaire dans votre famille. Encore 2 semaines à patienter avant la libération. Cette date du 29 juin est attendue autant qu’elle est redoutée. On a travaillé, souffert, fait des concessions pour se préparer et maintenant que nous sommes si proches de la fin, on a une énorme envie d’y être, de suer, de souffrir et d’avoir les réponses aux questions qu’on se pose quotidiennement : Finisher OUI/NON, Temps final 10h/11h/12h/13h/14h/15h ?

En plus de ces questions, une nouvelle commence à se promener dans ma tête : « et après ? » Le lundi 30 juin, je raccompagne ma famille à l’aéroport, le mardi on prend la voiture et on rentre chez nous, ensuite quelques jours pour récupérer mais je me demande ce qui se passe après ces premiers jours. Est-ce qu’on reprend notre précédente vie du jour au lendemain ? Hop, on ne ressort le vélo qu’une fois par semaine, reprise de la vie sociale, ouverture de la saison des barbecues et le ventre qui pousse. Après une préparation aussi intense, il doit y avoir comme une forme de blues post IM ? Enfin, on verra cela plus tard. Pour l’instant la priorité est au repos et dans la gestion de l’impatience du jour J qu’on attend depuis juillet l’année dernière. »

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