La première médaille de cette deuxième journée du championnat d’Europe, organisé cette année au bord du lac Léman de Genève (Suisse), est venue de la junior Jeanne Lehair (Metz) qui a pris une belle médaille d’argent. Joli tir groupé des françaises avec les 5e et 6e places d’Emilie Morier (Issy) et de Margot Garabedian (Issy).

C’est l’histoire d’une jeune fille que l’on a très tôt catalogué comme grand espoir du triathlon français, notamment lorsqu’elle a été amené à participer à son premier championnat d’Europe à seulement seize ans. Puis que certains ont peut-être voulu enterrer un peu trop vite la saison dernière lorsque les résultats n’étaient plus là. Il faut dire que l’intéressée elle-même a bien cru pendant une période ne jamais arriver à retrouver son meilleur niveau. « C’était une année dramatique », résume brièvement Jeanne Lehair (Metz), qui n’a guère envie de s’attarder plus longtemps sur son année galère en 2014. « Je n’attendais qu’une chose la saison dernière, c’était la coupure. J’ai profité un peu de ma vie étudiante. Puis, petit à petit, je me suis remis dedans. » Dedans, c’est-à-dire dans une pratique du triathlon à haut-niveau avec des entraînements bi-quotidiens et des objectifs à plus ou moins long terme. Mais également avec une approche différente de sa pratique, beaucoup plus basée sur ses sensations lors des séances. « Jordan, mon entraîneur, me demande d’essayer de ressentir des choses. On échange beaucoup plus qu’avant sur mes sensations. Il arrive parfois que je donne mon envie sur certaines séances », explique la Messine, qui a donc pris le temps de se reconstruire durant l’hiver.

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Fort de ses bons résultats en ce début de saison, marqué notamment par des victoires sur la coupe d’Europe Elite de Madrid et au championnat de France jeunes, c’est tout logiquement qu’elle a été (r)appelée en équipe de France. Et cela, deux ans après sa dernière participation à un championnat d’Europe (18e en Turquie). « Je savais qu’il y avait cette année deux grandes favorites : Laura Lindemann, qui fait déjà des WTS, et Cassandre Beaugrand. Je me disais donc qu’il y avait une place à prendre sur le podium. » Cette place, Jeanne s’est véritablement donné les moyens d’aller la chercher. Sortie à sa grande surprise seule en tête de l’eau avec une belle facilité, elle a ensuite réalisé un vélo dans le groupe de tête avant de saisir sa chance en course à pied. Si elle n’a rien pu faire pour contrecarrer les plans de l’Allemande Laura Lindemann, sacrée pour la deuxième année consécutive, elle en a surpris plus d’un en pointant le bout de son nez en deuxième position sur la ligne d’arrivée. « Depuis le temps que je l’attendais cette médaille ! C’est drôle car d’habitude je m’interdis de me retourner dans la dernière ligne droite pour regarder derrière, mais là je n’ai pas pu m’empêcher de le faire car je voulais être sûr de pouvoir profiter un peu de l’arrivée. » Il y a parfois des médailles d’argent qui ont la même saveur que de l’or…

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Ce bonheur incommensurable contrastait, hélas, avec la mine des mauvais jours affichée par Cassandre Beaugrand (Poissy) sur les coups de midi. Médaillée de bronze l’an dernier, la jeune internationale tricolore pouvait légitimement espérer un nouveau podium cette année et peut-être même se mêler à la lutte pour la victoire. Ce sera malheureusement pour une autre fois puisqu’elle a abandonné dès le premier tour vélo, alors qu’elle était sortie de l’eau étonnement assez loin des filles de tête (à 1’10). Les deux autres françaises engagées sur cette course ont confirmé les espoirs placés en elles en terminant toutes les deux dans le Top 8 européen : Emilie Morier (5e) et Margot Garabedian (6e). Une petite surprise pour la première citée qui ne s’attendait pas forcément à un tel résultat après une préparation quelque peu perturbée par ses épreuves du baccalauréat. « J’ai eu deux semaines sans pouvoir vraiment m’entraîner, à faire trente minutes de footing par-ci et deux bornes de natation par là, explique la pensionnaire du Pôle de Montpellier. Mais j’ai eu de très bonnes sensations tout au long de la course. Je suis vraiment très satisfaite de cette cinquième place. »

Basile Regoli, à Genève

CLASSEMENT : 1. Laura Lindemann (Ger) 1h04’06 ; 2. Jeanne Lehair (Fra) 1h04’42 ; 3. Lena Meissner (Ger) 1h04’50… 5. Emilie Morier (Fra) 1h05’09 ; 6. Margot Garabedian (Fra) 1h05’11 ; AB. Cassandre Beaugrand (Fra)

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