Belle journée d’entraînement aujourd’hui pour Patrick Vernay, le rare pro français engagé sur cette édition 2011, en compagnie de son équipier de Beauvais Cyrille Viennot. Une séance de natation à la piscine découverte de Kona, une sortie vélo cet après-midi, et une petite course à pied en fin de journée pour le Calédonien, qui nous a accordé quelques instants après un shooting pour Compressport.Patrick, dans quel état d’esprit arrives-tu à Kona ?Je me sens mieux que l’an dernier. En 2010, je sortais de blessure j’avais eu une tendinite pendant six mois à la cheville, l’entraînement à pied avait été galère. je ne pouvais pas trop tirer dessus. Depuis, j’ai retrouvé de bonnes sensations. J’ai davantage nagé en piscine cette année. Car je sais que je suis encore un peu juste à ce niveau. Si je manque mon départ , c’est tout le reste de la course qui peut être remis en cause, puisque ça veut dire que si on rate un des groupes de tête, on va ensuite être isolé en vélo…. Bref, j’ai toujours cette appréhension en natation…Penses-tu pouvoir renouer avec le top 10 cette année ?Pour y parvenir, il faudra absolument que je sois avec un groupe à la sortie de l’eau, pour ne pas que je m’épuise tout seul et que je m’éteigne au 100e kilomètre. Mais il y a encore du monde devant, avec ces gars qui viennent du 70.3 comme Campbell, O’Donnell, et les valeurs sûres comme Vanhoenacker, Alexander, Jacobs qui joueront certainement le podium. Il va falloir se bouger pour aller chercher les places derrière. Ce top 10, je l’ai déjà réalisé trois fois, mais d’année en année c’est toujours plus difficile.Surtout que dans ceux qui prétendent au top 10, tu es l’un des seuls à avoir des contraintes au quotidien….Cette année ça va mieux, car j’ai refusé le poste que l’on me proposait, donc je n’ai pas travaillé. En même temps, j’ai mes deux enfants à garder la journée. Ce qui veut dire que les siestes sont rares, et que l’entraînement doit être programmé en début de soirée. C’est un peu la spécificité française. Pour qu’on soit pris au sérieux, qu’on ait des conditions favorables pour s’entraîner, il faut que l’un de nous fasse un gros coup à Hawaii, que cela prenne une certaine ampleur médiatique. J’espère vraiment que Sylvain Sudrie va réussir sur Ironman dans les prochaines années. Je ne vois que lui pour assurer la relève, et porter haut les couleurs de l’Ironman en France.Le nouveau système de qualification par points a-t-il perturbé tes plans cette année ?Disons que j’ai dû aller faire un 70.3 à Singapoure pour récolter quelques points supplémentaires. Ma 19e place d’Hawaii l’an dernier m’avait apporté 600 points. Et malgré ma belle réussite à Busselton cette année, j’ai dû aller à Francfort avec la pression de faire un top 12, ce que j’ai réussi (9e). Mais avec ce nouveau système, il ne faut pas se rater. On n’est jamais à l’abri d’une contre-perf’ et on peut passer à la trappe rapidement !
Recueilli par Luc Beurnaux – Photos Thierry Sourbier

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