En direct d’Hawaii – Pas de répit pour les braves….

A cinq jours de la course de l’année sur Longue distance, que fait un Ironman à Kona ? Il s’entraîne… Le jus, connaît pas vraiment, en fait. Obsédé, on vous dit…. Pour la majeure partie des 1800 qualifiés pour la grand-messe hawaïenne, la journée démarre tôt, très tôt. Décalage horaire oblige, l’Européen n’aura aucune difficulté à se lever à 5h du mat’. Une collation, et direction le Pier. Ou Dig-Me Beach, pour les habitués. Y sont organisés des entraînements collectifs tous les jours, dès 6h30, au lever du jour. Collectifs, mais assez anarchiques aussi, chacun faisant bien ce que bon lui semble. Tyr y distribue a volo lunettes et bonnets de bain. Aquasphere fait de même, et prête même des trifonctions. Les photographes à la pointe du combat – dont l’un des nôtres, à TRIMAG – font le métier, testent leurs caissons étanches, et leurs prises de vue. Ce matin, Nicola Hemet et ses potes auront fait l’intégrité du parcours natation. Après la dernière bouée de la première ligne droite, les dauphins auront fait la fête aux plus matinaux. Un ‘ptit coin d’paradis que ce Pier aux aurores. Frédérik Van Lierde est de la partie ce matin. Une bonne séance, et une petite trempette avec le fiston. Mais le swell est important ce matin. Et devrait encore augmenter d’ici le départ. Mike Aigroz est ravi de ces prévisions. un avantage pour les bons nageurs…. Certains, désireux de bien marquer et contrôler leurs appuis dans l’eau, quittent le Pier, direction la piscine, gratuite pour eux. Pas de remous, du sérieux, quelques séries dans des lignes d’eau où l’on est prié de garder sa ligne et d’annoncer son sens de circulation. Milieu de matinée. Pas le temps de mollir. Le thermomètre affiche déjà 82 degrés Fahrenheit à 9h30 (28°C)… Premier objectif : sortir sans heurts du centre ville grouillant. Un groupe d’âge français en a fait hier les frais. Bilan : clavicule cassée, et espoirs envolés. Sur la Highway, le traffic est impressionnant. Les vélos se croisent et se re-croisent sur Queen Ka’Ahumanu Highway. Jean Marie Gardeux, 25e Ironman et premier Hawaii, se tient au plan d’entraînement bâti par son coach Christophe Bastie. Pour demain, ce sera une sortie de 4 heures à vélo. Idéal pour reconnaître une partie du parcours. Un tracé qui embrasse différentes atmosphères tout au long des 180km d’abord minérale, avec une échappée en plein coeur des champs de lave. Une réverbération de la chaleur maximum, un vent plutôt favorable sur cet aller. Le problème, c’est que cette première partie est empruntée tôt le matin de la course, et le vent favorable ne souffle pas encore trop fort note Frédérik Van Lierde. Des bouts de ligne droite interminables, un enchaînement de faux plats et de bosselettes qui font mal. On est toujours en prise sur ce parcours, il n’y a pas une minute de répit. Et dans 90% des cas, le retour se fait avec un vent de face analyse le champion belge qui visera un Top 10 cette année. Surtout que le mercure continue de grimper. 90°F à 13h00 (32°C). L’atmosphère vire à l’ambiance savane le long de Waikoloa Raod et Kawaihae. Le bord de mer est tout proche, les cyclistes évoluent hors de la civilisation. Seuls quelques ranchs isolés sont posés au bord de la route. Hawi apparaît alors comme un mirage, tout au bout de la ligne droite. Une âme de petit village, de la vie, de la verdure. Et un demi-tour qui marque un retour délicat. Beaucoup montent ici dans les vans des accompagnateurs en ces jours de reco’. Il sera assez tôt, samedi, pour connaître l’enfer de la Highway….
Et puisqu’il reste de l’énergie à revendre, c’est torse nu, Polar sur le coeur et bidon à la main que les afficionados de l’entraînement s’offrent quelques lignes droites dans Energy Lab…. Un point redouté du marathon, éloigné du centre ville, loin des encouragements et de la foule. Pour parachever une journée type d’entraînement, va pour un ultime petit galop sur Alii Drive, qui continue de fourmiller de coureurs. Seul le coucher du soleil, vers 18 heures, saura stopper ce long ballet entamé dès les premières lueurs du jour….
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Luc Beurnaux – Photos Thierry Sourbier