Pour sa première course en France sous ses nouvelles couleurs de Sartrouville, Emmie Charayron a remporté samedi la manche D3 de Versailles disputée sous un format Sprint. Après huit semaines sans courir en raison d’une fracture de fatigue, l’internationale française retrouve de nouveau des sensations et le plaisir de la compétition. Sa rentrée sur le circuit international est prévue pour la WTS de Madrid (1er juin). Entretien.

Emmie, quel était ton objectif en participant à cette manche de D3 à Versailles samedi ?« L’objectif était de continuer le travail course à pied mais aussi le travail d’enchaînement triathlon spécifique. Je suis vraiment contente de revenir et de courir. Ça me manquait un peu. J’ai fait la semaine dernière la Coupe d’Europe de Banyoles, ma première course internationale de la saison. C’était ma course pour rater d’entrée. Là , j’enchaîne avec un petit Sprint derrière où je n’ai pas des si mauvaises sensations que ça donc c’est bien. Bien sûr, ce n’est pas suffisant. On est dans le travail pour Madrid même si ça risque d’être encore un peu juste. Mais ce n’est pas grave. La saison est longue.Comment s’est passée ta préparation hivernale ?J’ai été arrêtée 8 semaines de course à pied pendant l’hiver. C’est énormément long. J’ai repris à Banyoles avec seulement deux semaines de course à pied. C’était des footings qui ne dépassaient même pas les dix kilomètres. Du coup, j’ai bien souffert sur Banyoles mais ce n’est pas si mal que ça compte tenu de l’entraînement que j’avais. De toute manière, on voulait organiser différemment cet hiver là pour nager et rouler plus. Finalement, c’est un mal pour un bien et de toute façon c’est comme ça. Au final, c’était donc beaucoup de natation mais pas tellement de vélo non plus car il fallait que je fasse tout en décharge. J’ai testé l’aqua jogging mais au bout d’un moment c’était dur.Quel est le programme de ta saison ?Ce n’est pas tout à fait ce que j’avais prévu car je voulais faire la WTS de San Diego comme première course puis enchaîner plusieurs WTS pour m’aguerrir sur l’enchaînement de ces courses. Ça ne sera pas le cas. Les Championnats d’Europe restent une étape importante pour moi. Madrid aussi mais peut-être que là on va revoir à la baisse la grosseur de l’objectif. Après, ça sera le reste de la série mondiale avec un accent sur la Grande Finale de Londres si je suis qualifiée. Avec Sartrouville, ça sera la montée en D2. Je ferai la finale mais pas la demi-finale car j’espère que je serai à Hambourg.Comment s’est passé ce premier rassemblement avec Sartrouville ce week-end ?Là , c’était la première fois qu’on se réunissait et il y a une très bonne ambiance avec les filles et un staff bien motivé. C’est ça qui m’avait un peu attirée. On sent qu’il y a une réelle envie. C’est bien qu’il y ait d’autres clubs qui aient envie de monter des équipes filles. J’ai toujours prôné la diversité des clubs donc si je peux faire qu’un autre club monte en D1 c’est avec plaisir. Car c’est ça l’objectif, monter et durer sur la D1. C’est ce qui est intéressant dans ce projet. Moi en tout cas ça me correspond car ça me laisse la possibilité d’être sur l’internationale même si j’ai hâte de retourner sur la D1 qui reste la vitrine française.Aujourd’hui, es-tu déjà repartie dans l’esprit d’une nouvelle olympiade ?Oui, mais sans me prendre la tête par contre. J’ai déjà vécu une olympiade et c’est quelque chose qui passe vite. Si on veut faire des projets d’entraînement un peu différents, ça va très vite car on ne peut avoir que trois axes. On ne peut pas avoir plus d’un axe par an. Après, c’est vraiment sans me prendre la tête car c’est très difficile et très éprouvant. Mais bien sûr que je suis repartie dans une nouvelle olympiade à fond pour Rio.Sur quelle(s) discipline(s) penses-tu qu’il va être nécessaire de mettre l’accent pour parvenir à rivaliser avec les meilleures filles ?Je pense qu’à pied il y a encore un cap à passer car c’est vraiment impressionnant la densité de filles. Ça a monté d’un cran. Pour l’instant, j’ai mis l’accent sur la natation. Il faut continuer ça car il m’a toujours manqué quelques petites secondes pour être sûr d’être dans le bon pack. En vélo, j’ai pas mal progressé donc je pense qu’il me manque un peu de réglage et d’allure de course. Après, il y a toujours un problème d’affutage, c’est-à -dire de trouver le poids de forme pour qu’on soit bien en natation et à pied. Là , je pense que j’ai bien pris la leçon à Londres et que je ne vais pas refaire la même erreur. Il faut que j’aie bien confiance en moi car je crois que j’ai le potentiel pour faire quelque chose de bien. Il faut tenter et être acteur des courses, en ayant conscience de ses points forts. On est en train de se dire en ce moment : comment, moi, je veux mener et diriger la course pour la gagner. »Propos recueillis par Basile Regoli

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