Alors que la majorité des triathlètes viennent de mettre un terme à leur saison, coupure hivernale oblige, la junior Léonie Periault (Issy-les-Moulineaux) doit, elle, encore patienter quelques jours. La raison ? Une participation aux Championnats du monde juniors dimanche, en Nouvelle-Zélande, où la jeune triathlète, vice-championne d’Europe, nourrit de grandes ambitions.

« C’est comme une famille »
Le parfum d’une gloire naissante n’a pas tourné la tête de la jeune Léonie Periault, vice-championne d’Europe juniors en avril dernier à Eilat (Israël). Si la jeune sociétaire d’Issy fait aujourd’hui figure de grand espoir du triathlon français, elle compte bien prendre le temps d’exploiter un potentiel très prometteur. Formée à Versailles, où elle a passé quatre ans, puis à Poissy l’an dernier, Léonie Periault a rejoint depuis un an le club d’Issy-les-Moulineaux sous la houlette de Guillaume Lepors. «C’est parfait, c’est comme une famille», glisse-t-elle. Si son départ du club pisciacais en a surpris plus d’un, la jeune femme a rapidement montré qu’elle ne s’était pas trompée dans son choix. A l’instar d’autres triathlètes, Léonie ne s’entraîne pas uniquement avec son club de triathlon. Bien au contraire. Elle nage au club de natation de Versailles 3 à 4 fois/semaine et court également chaque semaine avec le club d’athlétisme de Saint-Quentin-en-Yvelines.

Une saison 2012 parfaite
En 2012, elle a collectionné les succès en devenant successivement championne de France de cross-country, de duathlon puis de triathlon. A cela s’ajoute un titre de vice-championne d’Europe de triathlon pour ce qui était sa première expérience internationale sur un grand championnat. «Cette saison est parfaite ! Je ne m’y attendais pas du tout. Je me rends compte qu’en étant plus régulière à l’entraînement, ça paye», explique celle qui a longtemps traîné l’étiquette d’une jeune fille talentueuse mais peu assidue à l’entraînement. Ses succès lui ont donc fait prendre conscience de ses capacités et de la rigueur impitoyable qu’il est nécessaire de s’adjuger pour tendre vers le haut niveau. En bref, Léonie vit, mange et dort triathlon. «Léonie a un esprit indépendant. Elle s’interroge sur ses objectifs et ses moyens, et elle sait pourquoi elle fait du sport. Elle ne se contente pas de suivre le mouvement : c’est exactement l’image d’un leader, ajoute Thibaut Kerhervé, son premier entraîneur à Versailles. Léonie pourrait briller tout autant dans d’autres disciplines sportives, parce que ses qualités physiques et mentales dépassent le cadre du triathlon.»

Un podium aux Mondiaux ?
Dimanche (à minuit en France), Léonie représentera la France à l’occasion des Championnats du monde juniors en Nouvelle-Zélande. Si trois garçons ont été retenus, l’Yvelinoise sera en revanche la seule féminine de la délégation française pour ce grand rendez-vous planétaire qu’elle a dans un coin de la tête depuis le début de saison. «C’est une belle expérience, surtout si loin, reconnaît-elle. Je vise un top 10 mondial voire un top 8 même si je ne me rends pas vraiment compte du niveau. Ça dépendra de la course… Au Championnat d’Europe je visais un top 15 et je fais 2e. Je ne veux en tout cas pas avoir de regrets.» La suite, l’athlète et l’entraîneur l’imaginent forcément au niveau international. Avec un objectif en tête : participer un jour aux Jeux olympiques. «C’est un rêve et j’aimerais bien y aller. Après, je ne sais pas si j’en suis capable car s’entraîner 20-25h/semaine c’est un autre monde.» Pour l’instant, elle est dans les temps, ‘’malgré’’ ses 13h/semaine. «Léonie est motivée. Elle a fait des choix l’amenant vers le haut niveau, conclut son entraîneur Guillaume Lepors. L’avenir nous dira si ce sont les bons…mais je crois fortement en son potentiel.» A priori, il n’est pas le seul !

Texte et photos Basile Regoli

• Thibaut Kerhervé (Versailles, entraîneur de 2006-2010) : «Il me semble que Léonie va être solide à Auckland. Elle en a envie. Elle sait qu’on ne fait pas un tel déplacement à la légère, ça se prépare comme le sommet de la saison.»
• Thomas Bouteiller (Poissy, entraîneur de 2010-2011): «Elle possède des qualités intrinsèques prééminentes. Je pense qu’à vélo, si elle durcit la course, elle peut se retrouver dans une situation à son avantage.»
• Guillaume Lepors (Issy, entraîneur depuis 2011) : «Junior 1re année, Léonie a encore beaucoup à apprendre. Ses résultats cette année lui ont fait gagner en confiance en elle. Toutefois, un Championnat du monde à 18 ans n’est pas facile à gérer, surtout à des milliers de kilomètres. L’Anglaise Taylor Brown (la championne d’Europe) et les Australiennes seront bien évidemment présentes. Cela annonce une belle bagarre mais Léonie débarquera sur le sol néozélandais avec beaucoup d’ambition.»

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