Demain aux Pays-Bas, ce ne sera pas une ni deux mais trois Messines qui représenteront la France à l’occasion de la Coupe d’Europe Juniors d’Holten. C’est le petit exploit réalisé par Jeanne Lehair, Perrine Gillot et Marion Doll qui se voient ainsi récompenser après leurs belles performances de ce début de saison. Entrainées par Jordan Rouyer, les trois filles jouent à fond la carte du collectif. L’union fait leur force.

Jeanne Lehair, la surdouée
Elle est sans aucun doute la plus connue des trois. Et la plus talentueuse ! Depuis sa 3e place lors des championnats de France d’Aquathlon à Gray en 2010, Jeanne est à chaque fois revenue avec une médaille autour du cou d’un championnat de France : l’or en triathlon (2011) et en duathlon (2012), l’argent en duathlon (2011), aquathlon (2011) et triathlon (2012), et le bronze en aquathlon (2010). Une présence régulière au plus haut niveau français depuis maintenant deux ans qu’elle doit au départ à son père, « l’initiateur de mes débuts dans le triathlon. A 7 ans, j’ai fait mon premier triathlon. » Et si le baptême dans la discipline fut « assez difficile », la jeune Messine a tout de suite accroché au triple effort. « J’ai commencé à m’entraîner avec le groupe de jeunes, il y avait une bonne ambiance, de nouveaux amis… c’était parfait. Mais à la base le triathlon pour moi c’était juste deux ou trois compétitions. » Puis les résultats ont suivi et les compétitions se sont ajoutées. Rapidement, Jeanne s’est rapprochée des toutes meilleures jusqu’à décrocher son premier titre national en triathlon à l’Aiguillon l’an passé. Le talent est là et ne demande dès lors qu’à éclore. Bingo, les sélectionneurs de l’équipe de France décident de la retenir en avril dernier pour les Championnats d’Europe Juniors alors qu’elle vient tout juste de passer dans la catégorie cadette. Vingt-cinquième à l’arrivée, Jeanne continue son apprentissage du haut-niveau. « Dans ces courses, il n’y a que du bon à prendre pour les compétitions futures. » Samedi, aux Pays-Bas, elle aura à nouveau l’occasion de s’étalonner face à des concurrentes européennes qui ont parfois deux ou trois ans de plus qu’elle. De quoi la stresser ? « Cette Coupe d’Europe, je la prends en mode relax et sans prise de tête. Elle n’était pas prévue à la base mais j’ai décidé de la faire et je ne compte pas passer à côté. Je ne connais pas, une fois de plus, les autres, mais je crois pouvoir faire quelque chose de bien. Peut-être un podium, voir une victoire ..! » Parole de championne.
Perrine Gillot, la néo-messine
« J’ai découvert le triathlon lors des Championnats d’Europe à Autun en 2006. J’ai trouvé qu’il y avait une superbe ambiance et quel spectacle. » Merci Fred Belaubre ! C’est donc à l’occasion de ce grand rendez-vous continental que « tout a commencé » pour Perrine Gillot. Sa passion pour le triathlon et son baptême dans la discipline lors d’une course avenir organisée en marge des Europe. « Ce sport m’a permis de changer et aujourd’hui je ne me verrai pas vivre sans le triple effort. » En 2010, après seulement quatre années de pratique dans la discipline, elle devient championne de France d’Aquathlon en devançant à l’arrivée une certaine… Jeanne Lehair (3e). De quoi lui permettre d’intégrer, dès son entrée au lycée, une section sportive à Chalon-sur-Saône afin qu’elle puisse continuer à combiner sa passion et ses études. « Je bénéficie ainsi de plages horaires intéressantes pour me permettre de m’entraîneur deux fois par jour. » Depuis un an, elle a rejoint les rangs de Metz, suivant à distance les conseils avisés de Jordan Rouyer. Et les résultats sont là ! La preuve avec cette inattendue médaille d’argent à l’occasion des championnats de France de duathlon en avril dernier. « Ça a été une réelle surprise pour moi ! Au championnat de France de triathlon, je suis en revanche un peu passée à travers. Les prochaines courses me permettront de faire mieux. » Pourquoi pas dès demain à Holten pour ce qui sera sa première course au niveau international. « Je donnerai le meilleur de moi-même pour ne rien regretter sur la ligne d’arrivée. »
Marion Doll, une promesse pour l’avenir
A force de travail et de persévérance, Marion a gravi petit à petit les échelons vers les premières marches des podiums. Pourtant rien ne destinait à la base à ce qu’elle pratique le triathlon. « Un médecin du sport m’avait déconseillé temporairement l’athlétisme à cause d’une maladie de croissance bien connue chez les coureurs à pied. Je me suis donc orientée vers un sport comme la natation. Au cours des grandes vacances scolaires, une association de ma commune proposait des stages de triathlon et c’est à ce moment-là que j’ai découvert le cyclisme. L’enchainement des trois disciplines m’a bien plu, les entraînements étaient variés et j’ai donc débuté le triathlon à l’âge de douze ans. » Comme Jeanne, sa coéquipière de club et camarade de classe, Marion profite depuis septembre 2011 des horaires aménagés de la section sportive du lycée Schuman de Metz pour s’entraîner de manière quotidienne voir biquotidienne chaque jour. A l’écoute, la jeune Messine prend le temps d’analyser ses erreurs pour ensuite mieux rebondir. « Le début de saison, notamment à Liévin, n’a pas été à la hauteur de mes attentes. J‘ai compris pourquoi et c’est là l’essentiel. Cette défaite m’a beaucoup appris ! » S’en est suivi une victoire lors de la demi-finale Nord-Est des championnats de France, à Forbach, et une très belle 4e place lors des championnats de France de triathlon à Madine. Des progrès récompensés par une sélection en équipe de France, à l’occasion de la Coupe d’Europe Juniors d’Holten, qu’elle aborde de manière « assez sereine car je sais que je donnerai le meilleur de moi-même. » Sa force est donc peut-être là , dans cette confiance en soi et en ses capacités. « Je suis fière de porter la tenue tricolore et je veux l’honorer. »

Basile Regoli

PROGRAMME
11h00 : Elites Femmes
12h30 : Juniors Hommes (Boulet, Magnien, Blondel, Regerat, Coninx, Gentet, Bouisson, Montoya, Mersak, Dupuy)
12h55 : Juniors Femmes (Bremond, Gillot, Doll, Lehair)
13h45 : Elites Hommes (André, Duchampt, Jarrige, Dupuy, Court)

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