Elle est de retour. Après avoir enchaîné les pépins physiques depuis le début de l’année, Charlotte Morel revient sur la scène internationale ce week-end à l’occasion de la Coupe d’Europe de Genève (Suisse). Sa passion est la même, son ambition intacte. La sociétaire de Beauvais sait ce qu’elle veut et a des convictions. Sur la suite de sa carrière, et sur sa vie en dehors du triathlon. Six mois gâchés par des blessuresTout athlète de haut-niveau connaît dans sa carrière des hauts et des bas. Charlotte n’échappe pas à la règle. En 2011, elle réalise une saison pleine de promesses marquée notamment par un titre de vice-championne de France, une 4e place aux Championnats d’Europe U23 et une 8e place aux Mondiaux U23. De quoi faire naître de belles ambitions. « Je partais sur une saison 2012 pleine d’objectifs sur la scène internationale, visant notamment une grosse progression en course à pied. » Las, un pincement discal au niveau du dos (étape précédent la hernie discale) en décembre dernier puis une double fracture de fatigue l’ont coupée en plein élan. « J’ai dû d’abord m’arrêter un mois complet sans aucune activité, et cela a duré deux mois et demi pour me guérir complètement. Je commençais à retrouver des bonnes sensations dans les trois disciplines, ma première course (4e sur la Coupe d’Afrique de Larache) était d’ailleurs encourageante, mais malheureusement une nouvelle douleur est apparue brutalement. C’était reparti pour un mois sans vélo ni course à pied. Ça a été très dur pour moi de me blesser une seconde fois. J’avais l’impression que l’on s’acharnait sur moi et que je n’allais jamais m’en sortir ! J’ai quand même pu nager deux fois par jour, ce qui m’a permis de franchir un nouveau cap en natation ». Mais Charlotte est surtout consciente que la blessure fait partie du quotidien du sportif de haut-niveau. Alors, au lieu de se morfondre, elle préfère prendre son mal en patience. « La blessure n’est facile à vivre pour aucun athlète mais rare sont ceux qui évoluent sans blessures. Je me dis juste que c’était un mauvais passage. »Objectif Rio de Janeiro en 2016Désormais débarrassée de ses pépins physiques, la Beauvaisienne doit mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard et atteindre les objectifs internationaux qu’elle s’était initialement fixés en début de saison. A savoir, « un podium aux Championnats d’Europe U23 et un top 5 aux Mondiaux U23. » Et pour cela, Charlotte n’aura pas d’autres choix que de briller ce dimanche sur la Coupe d’Europe de Genève. « Etant donné que j’étais blessée pendant la période de sélection, c’est mon unique chance de qualification pour aller aux Championnats d’Europe U23. Je dois montrer que je serai capable d’être forte dans un mois et demi pour ce rendez-vous. » Si le défi s’annonce de taille, avec seulement trois semaines réelles d’entraînement dans les jambes, Charlotte promet en tout cas d’être à « 300% de ma forme actuelle dimanche ». Début août, et comme tout passionné de triathlon, elle regardera avec attention les Jeux olympiques. Avec le rêve de pouvoir y participer un jour. « Si je n’ai pas d’embûches sur mon chemin d’ici 2016, j’arriverai à progresser et je mettrai toutes les chances de mon côté pour me qualifier aux Jeux olympiques de Rio. Ma mère vit en Amérique du Sud depuis quatre ans et vivra à Rio à partir de 2013. Alors, ça me ferait encore plus plaisir de courir là -bas, chez elle ! J’ai maintenant quatre ans pour m’y préparer, c’est mon objectif. » Et pour Charlotte, tout est bon pour y croire : « le 16 est mon numéro préféré alors, si je suis un peu superstitieuse, peut être que l’année 2016 me portera chance. » L’avenir nous le dira…Ouvrir un établissement sport-santé après sa carrièreConsciencieuse, Charlotte a profité de ces deux mois de blessure en avril et en mai pour se consacrer à ses études. Et ainsi valider la première année de son master en sport et nutrition. « L’année prochaine, j’aurai mes derniers examens en spécialisation nutrition et je ferai un stage de six mois à distance pour finir totalement mon master ». La Beauvaisienne sait pertinemment qu’une carrière d’athlète de haut-niveau est éphémère. Alors, elle pense déjà à son avenir pour son après-carrière. « J’aimerais créer un établissement proposant tous les services autour du sport, de la santé et du bien-être, c’est à dire un suivi à la fois sportif et nutritionnel. J’ai une petite idée dans mon esprit, qui reste pour l’instant à l’état de projet car cela représente de gros moyens, mais j’espère trouver les personnes qui sont intéressées pour partager ce projet : créer une salle de fitness avec en plus une salle de biking et une piscine aquagym, un espace détente et bien-être, un restaurant diététique, un masseur-kinésithérapeute, et également proposer un suivi nutritionnel et des plans d’entraînements personnalisés… » Avis aux amateurs ! « C’est une idée qui émerge mais je consacrerai mon temps à ce travail lorsque j’arrêterai le triathlon, ce qui n’est pas d’actualité pour le moment. » A seulement 23 ans, Charlotte fourmille en tout cas de projets professionnels et sportifs pour les années à venir. La tête bien sur les épaules. Basile Regoli – Photos Karen Kubena et Thierry Sourbier

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