En cette fin de saison, de nombreux triathlètes professionnels ont annoncé leur intention de mettre fin à leur carrière sportive. C’est le cas par exemple de Delphine Pelletier, Stéphane Poulat, François Chabaud, Delphine Py-Bilot mais aussi de Carole Péon. A 34 ans, la sociétaire de Poissy disputera demain, à L’Aiguillon-sur-Mer (Vendée), son dernier triathlon.

Rien ne prédestinait au départ à ce que Carole ne devienne une triathlète professionnelle un jour. Nageuse durant sa jeunesse, elle n’a découvert le triple effort qu’à l’université de Rennes où elle étudiait pour devenir professeur de sport. Ses amis lui proposent alors à l’époque d’essayer ce sport puis de prendre le départ d’un triathlon avec eux. Bilan : une dernière place sur la course. « J’étais loin de m’imaginer à ce moment-là que j’allais faire une carrière en triathlon », glisse-t-elle. Pourtant, à force de travail et de persévérance pendant ses années étudiantes, Carole va voir ses efforts récompensés en intégrant le pôle France de Montpellier en novembre 2001. « C’est arrivé comme ça. Je ne m’y attendais pas du tout. »
La suite, c’est une carrière à haut-niveau pendant douze ans avec des hauts et des bas. Des moments de bonheur comme sa médaille d’argent au Championnat d’Europe en 2010 ou ses deux titres de vice-championne du monde par équipe en 2010 et 2012. « Stockholm reste un super souvenir. Je me souviens qu’avec Jess et Tony, on avait pris le temps de profiter au maximum de ce moment en restant après la course dans l’aire de transition, avec notre bouteille de champagne. » La saison 2005 sera également à marquer d’une pierre blanche dans sa carrière avec quatre victoires d’affilée sur le Grand Prix et une 7e place déclic sur la Coupe du monde de Madrid. « Il y a très peu de courses où j’ai versé une larme mais celle-ci en fait partie. Elle a marqué le début de quelque chose. »
La double sélectionnée olympique (34e à Pékin et 29e à Londres) s’apprête donc à mettre un terme à sa carrière avec un des plus beaux palmarès du triathlon français. Sans regrets. « C’est le moment d’arrêter. Je suis allée au bout, avec les possibilités que mon corps m’a permis de faire. Aujourd’hui, je ne suis plus capable d’aller rouler seule cinq heures, ajoute-t-elle. J’ai passé de très belles années avec Châteauroux et Poissy, où j’ai rencontré de superbes personnes. Et je ne compte pas perdre contact avec eux. La dernière décennie aura été d’une richesse énorme. J’ai appris énormément auprès des personnes rencontrées mais aussi lors de tous mes voyages. Ça t’oblige ensuite à regarder la vie avec un autre œil. »
A l’instar de Stéphanie Gros et de Frank Bignet, ses deux principaux entraîneurs durant sa carrière, Carole va rester dans le monde du triathlon l’an prochain. Elle va en effet travailler comme professeur de sport sur le projet IATE (Identification et Accompagnement des Triathlètes Emergents) à la fédération, au côté de Gérard Honorat. « Notre mission est d’apprendre aux jeunes à être autonome et à ce qu’ils comprennent ce qu’ils font et pourquoi ils le font. » Nul doute que la Pisciacaise sera transmettre sa passion du triple effort à tous ces apprentis triathlètes qui constituent la relève du triathlon français.

Texte Basile Regoli – Crédit photos ITU

PROGRAMME : Duathlon (samedi 8h30), Triathlon (samedi 13h30), Jeunes (dimanche 8h30)

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