Alors qu’elle disputera ce dimanche la Coupe du monde de Guatape (Colombie), la dernière course de sa saison, Charlotte Morel a décidé de rendre publique son choix de passer sur le format Longue Distance la saison prochaine. A 24 ans, la néo-sociétaire du club de Saint-Raphaël se lance dans un nouveau défi avec des rêves plein la tête. Entretien.

Charlotte, tu as décidé de donner un nouveau virage à ta carrière en 2014. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
« Effectivement, j’ai changé de projet pour l’année prochaine puisque j’ai choisi de passer sur Longue Distance, un format qui correspond beaucoup plus à mes qualités. J’ai fait de nombreuses années en équipe de France Jeune depuis mes années cadettes en 2006. J’ai réalisé de beaux résultats aux Championnats d’Europe et aux Mondiaux (plusieurs Top 8), plusieurs places honorables sur le circuit Coupe du Monde (8e à Edmonton, 6e à Tongyeong et 7e à Cozumel) ainsi que plusieurs podiums sur Coupe d’Europe (1re au Luxembourg, 2e en Belgique, 3e à Genève et Karlovy Vary). Je suis passionnée par le triathlon et je m’entraine toujours dans le but d’aller plus haut et de viser plus loin.
En étant réaliste, on remarque facilement que le niveau international est de plus en plus élevé en course à pied et qu’il me sera difficile de rivaliser avec les toutes meilleures mondiales sur le court. J’aurai beaucoup de mal à atteindre les critères de sélection fédérale très très élevés pour me qualifier aux Mondiaux et aux JO, même si je fais partie des meilleures françaises sur la distance olympique actuellement. Je suis très contente de tout ce que j’ai pu réaliser jusque-là sur le Court mais j’ai choisi maintenant de changer d’orientation pour aller vers un circuit Longue Distance qui m’attire aussi énormément et qui correspond parfaitement à mes forces et ma philosophie pour le triathlon.
Pourquoi ce choix de passer sur le format Long à seulement 24 ans ?
J’ai seulement 24 ans mais maintenant quelques années de triathlon donc je me suis laissée du temps avant de faire ce choix qui émerge en moi depuis un bon moment maintenant. J’ai toujours énormément apprécié les courses sans drafting et ce sont des courses qui me réussissent. J’ai un gros point fort en vélo, et ma force est dans la résistance et la difficulté. Je pense avoir les capacités pour être parmi les meilleures mondiales sur ce format de course. C’est un nouvel objectif qui me motive énormément, un peu comme un nouveau départ ! De plus, j’ai pris beaucoup plus de plaisir sur toutes les courses non drafting que j’ai pu faire et c’est important pour moi de préserver cela car c’est la raison première pour laquelle je pratique le triathlon. Je suis jeune alors ma fraicheur pourrait être une de mes qualités supplémentaire pour être encore plus rapide car ces courses vont aussi de plus en plus vite !
Quelles sont les courses au format Longue Distance qui te font rêver ?
J’ai découvert le triathlon depuis ma petite enfance à Embrun et chaque année je regarde l’Embrunman avec admiration. C’est vraiment une course que je veux gagner un jour. J’aime beaucoup l’Ironman de Nice également. Cependant, avant de passer sur Ironman dans quelques années, je veux me consacrer tout d’abord au format Half et aux courses non drafting. Chaque chose en son temps. L’année prochaine, mes objectifs seront le Championnat de France LD, le Championnat du Monde LD, quelques Half et 70.3, certains Courte Distance sans drafting que j’apprécie particulièrement comme Embrun et Gérardmer et au moins trois Grand Prix avec ma nouvelle équipe de Saint-Raphaël.
Tu avais l’habitude de t’entraîner depuis tes 15 ans au sein du CREPS de Boulouris. Comment vas-tu t’organiser désormais ?
Je reste toujours sur le Pôle France au CREPS de Boulouris avec mon entraineur Mickael Ayassami qui s’investit énormément et qui continuera à me suivre au quotidien pour atteindre mes nouveaux objectifs. Cependant, je me rapproche l’année prochaine du club de Saint-Raphaël pour rejoindre un groupe et une équipe locale avec qui je vais pouvoir partager une vraie émulation au quotidien, sur les stages et sur les Grand Prix.
Tu disputeras donc à Guatapé (Colombie), ce dimanche, ta dernière Coupe du monde. Avec quelles ambitions et dans quel état d’esprit vas-tu prendre le départ ?
Effectivement, Guatapé sera ma dernière Coupe du monde (Bien que je n’exclue pas le fait de refaire un jour une ou deux World Cup que j’apprécie énormément). Je viens de finir 7e de la Coupe du monde de Cozumel. J’y suis allée pour moi avant tout, pour me faire plaisir et être performante. Je vais à Guatapé dans le même état d’esprit. Guatapé est un parcours très spécifique et très dur : 1950 m d’altitude et très vallonné en vélo. Cette course convient parfaitement à mes qualités. Je me suis très bien entraînée pour préparer cette course et je suis en forme donc je ne me donne pas de limite de résultats. Au fond de moi, j’aimerai finir par un podium pour ma dernière Coupe du monde. Je sais que c’est faisable si toutes les conditions sont réunies. Je pourrai ensuite passer à autre chose ! »

Propos recueillis par Basile Regoli

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