Lisbonne accueille ce week-end, les Championnats d’Europe Elite, juniors et paratriathlon. Plusieurs médailles sont envisageables pour l’équipe de France. Sacré l’an dernier, David Hauss défendra son titre.
A un peu plus de deux mois des Jeux de Rio, les Championnats d’Europe de Lisbonne offrent une belle occasion de voir évoluer quelques-uns des prochains acteurs de la course olympique. L’an dernier, à Genève, David Hauss avait remporté le titre européen. Sept ans après Frédéric Belaubre, sacré en 2008 (ainsi qu’en 2005 et 2006), la Marseillaise avait de nouveau retenti à l’arrivée d’un championnat continental Elite hommes (Emmie Charayron en or, en 2011, chez les femmes).

Le Réunionnais de 32 ans, quatrième des Jeux olympiques de Londres en 2012, est à nouveau présent à Lisbonne pour remettre son titre en jeu. Malgré un début de saison en retrait, David Hauss désormais licencié à Liévin, se veut optimiste. « Les dernières nouvelles sont bonnes, explique Sébastien Poulet, entraîneur national. David a réussi à bien s’entraîner ces derniers jours et aborde la course dans un bon état d’esprit. La perte de son statut de « sélectionnable » pour les Jeux olympiques ne l’a pas abattu (la France dispose de trois quotas masculins pour Rio et seul Vincent Luis a rempli tous les critères pour être sélectionnable. La proposition de sélection sera annoncée lundi 30 mai). »
« Je vais porter le dossard numéro 1 avec un titre à défendre, commente le champion d’Europe en titre. Mais je ne fais pas une fixation dessus. Je ne suis pas dans la même forme que l’an dernier mais je monte en puissance. J’ai calé ma préparation sur le mois d’août et même si j’ai perdu mon statut de sélectionnable, je reste axé dessus. J’ai effectivement connu un début de saison difficile. Je me suis beaucoup entraîné à La Réunion et j’ai dû prendre un peu de repos. Ces Championnats d’Europe seront importants pour marquer les esprits avant l’annonce de la sélection. Je vais vendre chèrement ma peau et me battre jusqu’au bout. »
Raphaël Montoya sera le deuxième représentant tricolore au Portugal. Champion du monde et d’Europe juniors en 2014, le sociétaire de Sartrouville, à seulement 20 ans, peut surprendre. « Raphaël va très bien, confie Sébastien Poulet. Après pratiquement un an sans course, ses deux participations à la Coupe d’Europe de Quarteira au Portugal (4e) et à la Coupe du monde de Chengdu en Chine (9e) ont montré que la forme était bonne. Tous les voyants sont au vert physiquement et psychologiquement. Il a hâte d’en découdre et de voir où il en est. Il continue à monter en puissance. Raphaël se nourrit de la compétition et il passe rarement au travers. Il a les moyens de jouer aux avant-postes. Il cherchera aussi à aller chercher sa sélection pour les Mondiaux U23 de Cozumel au Mexique en septembre (top 8 pour être sélectionnable, top 12 pour être éligible à la sélection). »
Troisième mondial l’an dernier, Vincent Luis, vice-champion de France de cross cet hiver, a en revanche décidé de reporter son retour à la compétition. Perfectionniste, le leader tricolore, après une petite alerte à une cheville en avril, a besoin de réaliser de bonnes séances à pied avant de lancer sa saison olympique en pleine confiance. Mais rien d’inquiétant tant le Français a toujours prouvé qu’il était capable d’être performant sans afficher un volume de compétitions important. La WTS de Leeds (12 juin) devrait marquer son retour, avant les Europe Sprint de Châteauroux.
A Lisbonne, quelques grands noms seront présents, notamment le quintuple champion du monde espagnol Javier Gomez Noya, auteur d’une bonne course rentrée le week-end dernier à Dunkerque lors de la première étape du Grand Prix de Triathlon pour la rechercher contre le cancer (4e). Très en vue depuis un mois, le Norvégien Kristian Blummenfelt, 3e l’an dernier, pourrait aussi surprendre. A suivre également le Suisse Sven Riederer, vice-champion d’Europe 2015 ou encore les Portugais Joao Silva et Joao Pereira.
Aucune tricolore ne sera présente au départ de la course féminine. Seule sélectionnée Audrey Merle a préféré renoncer estimant qu’elle n’était pas suffisamment au point pour honorer pleinement sa sélection.
Juniors : Des filles pleines d’ambition et des garçons sans complexe
Chez les juniors, dans une catégorie où les Bleuets ont pris l’habitude de briller en récoltant de nombreuses médailles ces dernières années (quatre médailles dont deux titres chez les garçons lors des trois dernières éditions et trois médailles chez les filles lors des deux dernières années), la délégation tricolore sera moins imposante que d’ordinaire. Ça ne l’empêchera pas d’afficher de beaux objectifs. Notamment chez les filles avec Cassandre Beaugrand (Poissy) et Emilie Morier (Issy). « Ce seront les quatrièmes championnats d’Europe juniors pour Cassandre, précise Sébastien Poulet. Elle y va clairement pour le podium. Ses dernières courses se sont bien passées (9e de la Coupe du monde à Cagliari avec le meilleur temps à pied, 1ère de la Coupe d’Europe junior de Quarteira) et lui ont donné confiance. Elle surfe dessus. Emilie a quant à elle terminé 5e l’an dernier et évidemment l’objectif est de faire mieux un an après et de jouer également devant.

Les deux garçons, Maxime Menesson (Valence) et Louis Vitiello (Blanquefort), seront en revanche des néophytes. Ils découvriront ce championnat d’Europe juniors. Maxime a de très belles qualités à pied. Louis a montré pour sa première sortie internationale lors de la Coupe d’Europe juniors de Quarteira qu’il pouvait bien faire avec une 9e place certes mais à seulement 12 secondes du podium. Ils n’auront rien à perdre et devront y aller sans complexe. » Au-delà du championnat, les quatre tricolores viseront aussi une qualification pour les Mondiaux juniors, à Cozumel (Mexique), en septembre. Ils devront pour cela terminer dans le Top 3 pour être « sélectionnables » et dans le Top 8 pour être « éligibles » à la sélection.
Paratriathlon : les derniers quotas paralympiques à assurer

Pour les paratriathlètes, l’enjeu est de taille puisque de précieux points au ranking paralympique sont en jeu. Pour la première fois de l’histoire, le paratriathlon fait en effet son entrée au programme des Jeux paralympiques (11 et 12 septembre). Même s’il restera deux épreuves, dont Belfort le 19 juin, à prendre en compte dans le ranking paralympique, le classement n’évoluera quasiment plus après ces Championnats d’Europe. La France devrait partir à Rio avec cinq dossards, trois chez les hommes et deux chez les femmes.
Chez les hommes, Stéphane Bahier (PT2) et Yannick Bourseaux (PT4), respectivement vice-champion d’Europe et troisième l’an passé, tenteront cette fois-ci de décrocher la première place. Ils s’élanceront sans pression ayant déjà assuré les critères pour être sélectionnables (Bourseaux, 3e du test event de Rio et 3e de la finale mondiale à Chicago, et Bahier, 2e de finale mondiale de Chicago).
Maxime Maurel (PT4), cinquième en 2015 (6e des Mondiaux) devrait lui aussi assurer son quota. Enfin, dans une catégorie non paralympique (PT5) le tandem Arnaud Grandjean et son guide Julien Hervio porteront eux aussi les couleurs de la France dans ce rendez-vous continental.
Chez les femmes, Elise Marc en PT2 (5e des Mondiaux en 2015) est assurée d’un quota et Gwladys Lemoussu en PT4, 4e l’an dernier, devrait valider le sien. Récemment sacrées championnes de France à Montluçon, elles partiront en pleine confiance. « Tout le monde est en plein forme, se réjouit Nicolas Becker, entraîneur de cette équipe de France de paratriathlon. Si tout va bien, nous pouvons espérer trois médailles à Lisbonne. C’est notre plus petite sélection en nombre depuis plusieurs éditions mais tout le monde est dans une dynamique de performance et peut entrer dans le top 5. »

Source communiqué FFTRI

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