Un mois après sa médaille d’argent à Quarteira, Aurélien Lebrun confirme son bon début de saison en prenant le bronze sur la Coupe du monde de Chengdu (Chine). Il s’agit à 32 ans de son tout premier podium sur le circuit mondial. Le sociétaire du club de Saint-Quentin-en-Yvelines espère désormais qu’on lui ouvrira la porte pour aller voir plus haut. Entretien.

Monter sur le podium était-il l’objectif que tu t’étais fixé en allant en Chine ?

« Je ne visais pas le podium mais plutôt un Top 5 en allant là-bas. J’aurai été satisfait également de faire un Top 8. En natation, j’ai pris le risque de ne pas m’échauffer car il n’y avait personne pour prendre nos affaires. ça a été une erreur car je n’étais pas assez chaud et je n’ai pas pu m’exprimer correctement dans l’eau. D’autant que j’ai eu quelques soucis avec mes lunettes. J’ai dû m’arrêter quatre fois pour les remettre. Heureusement, ça n’a pas eu d’incidence pour la suite de la course. J’ai été bien en vélo et à pied, malgré le fait que ce fut hyper étouffant. Il était difficile d’avoir de bonnes sensations avec l’humidité qu’il y avait. Mon seul petit regret est de ne pas avoir réussi à afficher plus de consistance dans les trois disciplines.

Contrairement à Quarteira (2e derrière Aurélien Raphaël), le sprint final a cette fois-ci tourné en ta faveur ?

Je m’étais fait avoir à Quarteira donc je savais ce qu’il ne fallait pas faire, c’est-à-dire essayer de mettre plein d’énergie au moment du sprint. Je me suis plutôt concentré sur mon placement dans la dernière ligne droite et ça a payé. Le fait d’avoir été le premier à partir à 200 mètres de l’arrivée a joué aussi.

Il s’agissait de ta première course internationale en Chine. Comment gère-t-on un déplacement aussi loin ?

Le décalage horaire est quelque chose d’assez dur. On essaye de l’anticiper avant de partir en se couchant de plus en plus tôt. J’ai fait le choix de ne pas dormir dans l’avion pour arriver fatigué là-bas et tomber de sommeil. Ça a marché le premier jour mais ça a été plus difficile ensuite.

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Quelles sont tes ambitions maintenant pour la suite de la saison ?

Je ne sais pas trop encore si avec ce résultat il y aura des ouvertures. Je suis conscient aujourd’hui que je n’ai pas un niveau natation/vélo pour une WTS mais j’aimerai bien aller voir si je suis capable justement de m’adapter à ces courses. Car pour l’instant je ne prends pas trop de ‘’sanctions’’ sur Coupe d’Europe ou Coupe du monde. Si on me demande d’y aller par exemple pour marquer des points pour les dossards olympiques, ça serait avec plaisir. J’attends d’en faire une ou deux pour voir si je suis capable d’avoir ma place.

Tu enchaînes depuis deux ans les podiums sur la scène internationale (3 victoires et 2 médailles d’argent en Coupe d’Europe, 1 médaille de bronze en Coupe du monde). Est-ce frustrant de voir que ces résultats arrivent aussi tard ?

Il y a des deux. C’est une frustration par rapport aux années perdues où j’ai été mal orienté. Je ne savais pas la quantité qu’il fallait s’entraîner pour faire du haut-niveau. C’est sûr que si j’avais encore cinq ans devant moi, je m’éclaterais. Après, c’est aussi une satisfaction car ces résultats aujourd’hui sont l’aboutissement d’un long travail que j’ai construit seul. Je suis en ce moment à mon meilleur niveau dans ma carrière.

Prêt à attaquer le Grand Prix avec ton club de Saint-Quentin-en-Yvelines dans dix jours ?

Je suis très content de retrouver le Grand Prix. Ce sont toujours des courses chouettes. Si je fais des bonnes natations, je peux être performant et décrocher un bon résultat comme l’an passé. C’est même peut-être l’occasion de marquer quelques points pour une éventuelle sélection… »

Recueilli par Basile Regoli – (c) Delly Carr/ITU

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