Médaillée d’argent la saison passée sur l’épreuve juniors de la Coupe d’Europe de Quarteira (Portugal), la jeune Audrey Merle (Parthenay) est repartie cette année avec le même métal. Mais cette fois-ci dans la course Élite où elle n’a été devancée seulement que par la Sud-Africaine Gillian Sanders. Place désormais à un mois d’entraînement avant de retourner sur le circuit WTS (au Cap fin avril) pour poursuivre son apprentissage du très haut niveau. Entretien en direct du Tramway montpelliérain.

Cette médaille d’argent à Quarteira doit te réjouir ?

« C’est un résultat qui fait plaisir. Même si je suis consciente qu’une Coupe d’Europe reste d’un niveau moindre qu’une Coupe du monde ou d’une WTS, il faut tout de même aller chercher la médaille. D’autant que je termine derrière une fille (la Sud-Africaine Gillain Sanders, actuellement n°30 mondiale) qui peut faire de belles choses sur le circuit international. Les Coupes d’Europe sont des courses intéressantes qui permettent de travailler certains points techniques et de voir où j’en suis. Au final, il y a eu du positif comme du négatif. Mais tant mieux car ça veut dire que j’ai encore des choses à travailler.

Quels sont les enseignements positifs que tu tires donc de cette course ?

En vélo, j’avais à coeur de m’appliquer sur toutes les parties techniques du parcours. J’ai cherché avant chaque virage à passer à l’avant du pack contrairement à d’habitude où je fais plutôt l’élastique derrière. C’est quelque chose qui est en progression, et très important si je suis amenée à participer au Test Event de Rio. Le parcours est assez technique avec notamment une grande descente puis d’un gros virage en bas de celle-ci. Tant qu’à faire, autant travailler ça maintenant.

Et les points négatifs ?

Je n’ai pas réussi à courir comme j’aurai aimé. J’ai été embêtée pendant la course à pied par des problèmes d’estomac. Jusqu’à présent, ça n’arrivait qu’à l’entraînement sur des footings. Ce n’est pas grand chose mais au lieu de prendre du plaisir sur la partie pédestre, j’ai subi à suivre la Sud-Africaine en me demandant quand ça allait partir. J’étais crispée en courant. C’est énervant mais je vois que j’arrive à courir à une vitesse correcte malgré que je ne sois pas bien à pied. J’ai un mois maintenant pour trouver de quoi il s’agit.

Comment as-tu vécu la natation où l’eau semblait très fraîche ?

C’était une natation vraiment particulière, avec une mer très agitée et une eau très froide. J’ai très vite été tétanisée. J’ai laissé beaucoup d’énergie dans l’eau. C’était un bon entraînement pour la WTS du Cap (Afrique du Sud) car c’est quasiment sûr que l’eau sera froide là-bas. D’ailleurs, la natation avait été réduite à 750m l’an dernier à cause de ça. Il va falloir que j’arrive à être plus lucide dans l’eau froide car, sinon, ça va être compliqué pour moi.

11084017_400568693448446_6397267813728992716_oMédaillée d’argent à Quarteira

Début mars, tu as fait tes premiers pas sur le circuit WTS à Abu Dhabi (32e). Quels souvenirs gardes-tu de ce baptême ?

Ça a été une superbe expérience. Au-delà même du résultat, c’est déjà quelque chose de positif d’en avoir fait une. C’est en allant sur ce genre de courses que l’on découvre vraiment ce qu’est le haut niveau. Participer à une étape WTS équivaut à dix courses en Coupe d’Europe. C’est limite violent comme apprentissage tellement c’est en accéléré. Mais il fallait que j’y aille une première fois pour découvrir. J’ai vraiment envie d’y retourner.

Comment avais-tu appréhendé ce rendez-vous ?

Avant la course, je me rassurais en me disant que j’avais déjà croisé la plupart des filles engagées sur le Grand Prix ou sur le circuit Coupe du monde. Mais la seule différence, et la plus grande, c’est que sur une WTS elles sont toutes là en même temps. Il y a donc une très grosse densité ce qui fait que la moindre erreur est interdite. Même si je n’ai pas fait la place souhaitée, je sais maintenant ce que je dois faire pour performer sur ces courses.

L’objectif de ce début de saison pour toi est donc d’aller chercher ta place pour le Test Event de Rio de Janeiro (01-02 août) ?

C’est l’objectif et cela va dépendre de la régularité des résultats avant Rio. Maintenant, la saison va être longue et il faut aussi que je me laisse le temps de digérer tout ça qui est assez nouveau pour moi. Je dois prendre les étapes les unes après les autres. Contrairement en juniors, on ne peut plus les sauter là. »

Recueilli par Basile Regoli

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