Ce n’est désormais plus un secret pour personne. La Corrida de Houilles (Yvelines) est incontestablement une course pour ‘’faire un chrono’’ bien qu’elle se situe en pleine période de préparation hivernale. La preuve avec les très belles performances réalisées hier par certains triathlètes : Greg Rouault (12e en 29’13), Etienne Diemusnch (18e en 29’52), Charlélie April (30e en 30’52), Yannick Cadalen (44e en 31’31), Nicolas Becker (45e en 31’32), Pierre Mandart (75e en 32’51), Romain Eliasse (99e en 33’33)…

On a beau être athlète de haut niveau depuis des années, il est encore possible de s’étonner soi-même. La preuve avec Grégory Rouault qui a claqué un très gros chrono de 29’13’’ (record à 29’08 en 2007) après une semaine intensive au niveau de l’entraînement. « Les gens ne me croiront pas mais je n’ai fait aucune séance depuis la reprise, juste du travail technique et du renforcement musculaire. Et je viens de faire en plus une semaine à trente heures d’entraînement. J’étais encore dans le dur vendredi et samedi. Au final, je me retrouve ici et j’arrive à me sortir… pour être dedans. » Parti sur un très gros rythme dans le 1er tour, le sociétaire de Poissy Triathlon a baissé un peu de rythme dans le 2e tour avant de retrouver des ailes dans le dernier tour pour finir sur les talons de l’international français Yohan Kowal. « Il a une pointe de vitesse un peu supérieure à la mienne donc à la fin j’ai dû m’incliner, reconnaît volontiers Greg. Maintenant, le but c’est d’arriver à courir comme ça après une heure vingt d’effort à avoir nager et rouler. » Suite de la préparation hivernale maintenant du côté de San Diego (USA) pour deux mois avant, peut-être, quelques semaines en Nouvelle-Zélande pour peaufiner la dernière ligne droite de la saison 2014.
A la veille de s’envoler pour l’hémisphère sud, Etienne Diemunsch a lui trouvé ce qu’il était venu chercher. « Il fallait faire un petit chrono sous les 30’ pour assurer une qualif’ en duathlon (Ndlr : le Championnat du monde aura lieu en Espagne le 31 mai). C’est chose faite donc objectif rempli », explique d’entrée le sociétaire de Vitrolles Triathlon. En bonne compagnie tout le long du parcours – Driss El-Himer et Abdellatif Meftah notamment – Etienne Diemunsch s’est montré très régulier dans ses allures au fil des kilomètres. Pour, à l’arrivée, prendre une belle 18e place en 29’52’’. « C’était ma première participation à Houilles et c’était vraiment sympa. Il y a une belle densité. Le parcours n’est pas des plus rapides car il y a quand même pas mal de petites relances, mais ça reste une course pour faire un chrono. » Direction maintenant la Nouvelle-Zélande pour les trois prochains mois afin de passer l’hiver au chaud et commencer la saison internationale là -bas (Coupe du monde de New Plymouth le 23 mars ?). « C’est ma première expérience aussi longue là -bas. J’y vais pour tester un peu et borner au soleil tranquillement. »
S’il y en a bien un qui affichait également un large sourire sitôt la ligne d’arrivée franchie, c’était bien le jeune Charlélie April. Bien moins connu que les deux autres cités précédemment, le champion de France U23 de duathlon a pourtant lui aussi frappé un joli coup dimanche à Houilles. Nanti d’un record personnel à 31’43’’ sur la distance avant de venir dans les Yvelines, il a majestueusement fait voler en éclat celui-ci en le portant à 30’52’’. « Je suis très satisfait de descendre la perf’ comme ça. Je venais à Houilles pour voir ce que ça donnait sur un chrono de 10 bornes donc c’est super satisfaisant. Maintenant, il va falloir remonter sur le vélo », confie le sociétaire de Gonfreville en duathlon qui a « toujours eu du monde en point de mire toute la course. C’est ça qui est motivant. » Désormais entraîné par Benoît Holzerny (en 30’44’’ hier), le jeune Sarthois semble donc avoir passé un cap à pied ces derniers mois. Son prochain objectif ? Se faire une place dans l’équipe de Free Run 72 pour la saison de cross-country. « On a une équipe très dense et on risque d’avoir une petite prétention de belles choses à venir sur le cross long. »

Texte et photos Basile Regoli

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