Après trois semaines sans pouvoir courir en avril à cause de périostites, Pierre Le Corre a fait sa rentrée dimanche dernier lors de la Coupe d’Europe de Banyoles (Espagne). Si le sociétaire des Sables Vendée est encore loin de son meilleur niveau, cette 4e place est encourageante pour la suite. Cette saison, le jeune Français devrait être présent sur quatre manches WTS si tout se passe bien : Madrid, Kitzbühel, Hambourg et Stockholm. Une nouvelle étape dans sa carrière. Entretien.
Cette course de rentrée à Banyoles te satisfait-elle ?
Au départ, je ne voulais pas faire cette Coupe d’Europe car j’étais blessé pendant trois semaines aux périostites. J’ai repris seulement la course à pied il y a une semaine et demi, juste des footings. Je ne savais donc pas si j’allais courir à Banyoles. Je voulais nager, rouler et essayer de faire au moins 2 kilomètres à pied. Finalement, c’est passé et je termine 4e. Je ne pouvais pas espérer mieux comme résultat au vu de mon niveau à pied actuellement.
Justement, comment s’est déroulée cette course ?
J’ai fait une bonne natation en sortant deuxième de l’eau derrière Marco Rivera, un gars hyper solide. On s’est échappé à une quinzaine à vélo et je suis arrivé à passer de bons relais. Le but, comme je n’étais pas sûr de courir, était justement de faire un bon vélo. A pied, je suis parti prudemment (9e après le premier tiers de la course) et j’ai vu que ça allait. J’ai maintenu l’écart avec ceux devant et je suis remonté ensuite.
Comment s’est passée ta préparation hivernale ?
Elle n’a pas été terrible. Après les Mondiaux à Auckland, je suis parti en Guadeloupe. J’ai coupé pendant un mois. Quand j’ai voulu reprendre, je me suis blessé à cause de ma selle de vélo, que j’avais laissé trop haute depuis Auckland. Je n’ai pas pu rouler et courir jusqu’à début janvier. Tout s’est bien passé ensuite jusqu’à ces périostites début avril. La faute à des chaussures très légères que j’ai utilisées un peu trop souvent.
Iras-tu défendre ton titre de champion d’Europe U23 à Holten (Pays-Bas) fin juin ?
Je ne suis pas persuadé de participer à ces Championnats d’Europe car je vais essayer de faire toutes les WTS à partir de Madrid cette année, sauf celle de Londres où je participerai aux Mondiaux U23. Je vais peut-être également participer aux Championnats d’Europe Elite.
Te sens-tu prêt à courir sur le circuit WTS ?
Personnellement, je ne suis pressé d’y aller car je connais le niveau qu’il faut avoir. Pour l’instant, à pied, je ne suis pas prêt. Cet hiver, j’ai progressé en natation et en vélo et, comme sur les WTS ce sont souvent des gros vélos, ça va peut-être m’avantager. Après, si j’arrive à rentrer de bonnes sessions à pied…
Après tes belles performances en 2012, as-tu l’impression d’être désormais plus surveillé par tes adversaires ?
Oui, mais ça ne me dérange pas. J’arrive à faire abstraction. Je le ressens vachement surtout sur le ponton de départ. Certains se placent à côté de moi.
Les Sables Vendée vont-ils conserver leur titre de champion de France des clubs en 2013 ?
On aimerait bien mais ça va être très dur. Poissy a fait des bons transferts, Sartrouville aussi. Nous, nous avons eu l’arrivée du Sud-Africain Richard Murray et de l’Espagnol Vincent Hernandez (3e à Banyoles). Si les Brownlee et Gomez courent sur le Grand Prix, ça risque d’être compliqué de les battre. Je pense qu’il va y avoir un beau combat pour la 2e place avec Poissy.
Propos recueillis par Basile Regoli – Photo d’archive ITU