« Là , dans la tête, j’ai plus Rio que Sotchi. Aujourd’hui je perds donc ça me motive encore plus pour travailler pendant ces trois années. Je n’ai pas envie de gâcher un hiver qui pourrait peut-être me couter cher en 2016. » Ces propos sont ceux tenus par le paratriathlète Yannick Bourseaux (Triathlon Académie Montluçon), le 13 septembre dernier, quelques minutes après sa médaille d’argent au Championnat du monde à Londres (Royaume-Uni). Trois semaines après, l’international français a officiellement annoncé sa décision de faire une croix sur les Jeux paralympiques d’hiver de Sotchi (Russie) qui auront lieu en mars 2014.
Après deux participations en 2006 et 2010 en ski de fond et en biathlon, et un titre de vice-champion du monde de biathlon en 2013, Yannick pouvait légitiment espérer une médaille olympique l’an prochain. Oui mais voilà , l’Auvergnat a décidé de donner un nouveau tournant à la suite de sa carrière sportive. Terminé le ski de fond l’hiver, désormais le triathlon redevient sa priorité numéro une. « C’est une décision un peu brutale car, depuis 2006, je rêvais de faire une médaille aux Jeux d’hiver et là , à cinq mois de ce qui aurait été ma dernière occasion pour atteindre cet objectif, je dis « stop. Mais bon, en 2006, le rêve de faire une médaille aux Jeux en paratriathlon ne pouvait exister, il est apparu soudainement en décembre 2010. Le triathlon, c’est vraiment mon sport, alors que le biathlon est mon sport d’adoption, on va dire. Voilà sûrement pourquoi le rêve d’une médaille aux Jeux d’été est devenu le plus fort. »
Pour la première fois cette saison, une équipe de France de paratriathlon a été sélectionnée pour les Championnats d’Europe et les Championnats du monde. Un projet ‘’Rio 2016’’ a également été mis en place par la fédération française pour accompagner les meilleurs paratriathlètes jusqu’aux Jeux dans trois ans. « Aujourd’hui j’ai 38 ans, à Rio j’aurai 41 ans, mais j’ai encore la motivation de mes années juniors avec ce projet. J’ai vraiment envie de m’y investir à fond pour aller chercher une médaille à Rio. » Dans les prochaines semaines, Yannick devrait intégrer un groupe d’entraînement de natation à l’ASPTT Clermont pour pouvoir progresser dans une discipline qui est actuellement son point ‘’faible’’. Le rêve d’une médaille olympique en 2016 commence maintenant !
Texte et photo Basile Regoli