Sous le soleil de Galice, douze des meilleures triathlètes mondiales étaient alignées au départ des Championnats du Monde de Triathlon Longue Distance 2025 à Pontevedra, prêtes à affronter 3 km de natation, 120 km de vélo et 30 km de course à pied.
La Britannique Chloe Sparrow a donné le ton d’entrée, sortant en tête de l’eau grâce à une très belle performance en natation. Juste derrière, la Française Marjolaine Pierré n’a pas perdu de temps en transition et s’est rapidement installée en tête de course.
Sur le vélo, Pierré a commencé à creuser l’écart. À partir du 80e km, elle avait déjà pris une avance conséquente, tandis que la tenante du titre Charlène Clavel (FRA) remontait à la 2e place, devant Sparrow et la Polonaise Marta Łagownik.

Marjolaine Pierré
Marjolaine Pierré a continué sa progression en solitaire, dominant la quasi-totalité du segment vélo. À l’entame du dernier tour, elle possédait 11 minutes d’avance sur Clavel, et arrivait dans la deuxième transition seule au monde. Maîtresse de sa course et de son rythme, elle était la première à s’élancer sur les 30 km de course à pied.
Malgré une belle forme de Charlène Clavel, qui grignotait du temps sur le vélo, Pierré semblait intouchable. Son allure régulière dans les rues de Pontevedra ne laissait entrevoir aucune faiblesse, et elle ne se retournait même pas. Déjà championne du monde 2023 à Ibiza, elle signe une nouvelle démonstration et décroche un deuxième titre mondial avec une performance quasi parfaite.
« Je suis super heureuse, il faisait très chaud donc je suis contente d’avoir réussi à bien gérer mon rythme et à garder l’écart. Je suis super heureuse. Ça représente beaucoup pour mes parents, mon copain, et je suis tellement heureuse pour mon équipe. C’est une victoire d’équipe, on gagne ensemble », a déclaré Pierré.
Derrière, la lutte pour le podium s’intensifiait. Au 20e km de la course à pied, Clavel commençait à fléchir, tandis que Marta Łagownik passait à la 2e place, maîtrisant la chaleur espagnole avec détermination. Elle maintenait son rythme jusqu’à la fin pour conserver sa médaille d’argent de 2024, confirmant son rôle majeur sur la scène longue distance.
« Je suis tellement heureuse ! C’est incroyable de défendre ma deuxième place de l’année dernière. C’était dur, très chaud, surtout les 5 derniers kilomètres, mais tout le monde a dû faire avec. Je suis fatiguée mais tellement heureuse et reconnaissante envers tous ceux qui m’ont encouragée ici à Pontevedra », a confié Łagownik.
Charlène Clavel, même si elle n’a pas pu rééditer sa performance de l’an passé, a prouvé toute sa classe sur les trois disciplines. Elle a puisé dans ses ressources pour aller chercher une médaille de bronze bien méritée, complétant un podium féminin d’un niveau exceptionnel.

Charlène Clavel
« C’était une super course, j’ai tout donné. Félicitations aux filles devant, elles étaient très fortes. Je suis contente de ma performance aujourd’hui », a déclaré Clavel.
Magnien 2e chez les hommes
Chez les hommes, ils étaient 25 triathlètes élites à en découdre. Antonio Benito (ESP), le tenant du titre, a donné le ton dès le départ, sortant de l’eau aux côtés de l’Australien Josh Amberger.
Le rythme s’est intensifié rapidement à vélo, un groupe de tête se formant avec Benito, l’Espagnol Guillem Montiel, le Belge Tom Vaelen, le Français Casimir Moine et Amberger.
Au 80e km, le jeune Espagnol Montiel a tenté un coup de poker, s’échappant en solitaire pour créer un écart de 30 secondes. Il a résisté jusqu’à la fin des 180 km de vélo, atteignant la T2 avec plus d’une minute d’avance sur les poursuivants, parmi lesquels figuraient Benito, Vaelen, William Draper (GBR), Dylan Magnien (FRA), Lukáš Kočař (CZE), Ondrej Kubo (SVK) et Amberger.

Casimir Moine
Mais le tenant du titre n’a pas tardé à reprendre les choses en main. Dès le premier tour de la course à pied, Benito a imposé sa foulée caractéristique, doublant Montiel. Au fil des kilomètres, il a creusé l’écart, inarrêtable dans les rues de Pontevedra.
Derrière lui, la course a totalement changé de visage. Montiel, héroïque sur la natation et le vélo, a commencé à faiblir, visiblement touché physiquement. Vaelen, pourtant en lice pour le podium, a lui aussi craqué à mi-course. Cela a ouvert la voie à Dylan Magnien, qui s’est hissé à la deuxième place, et à William Draper, solide en troisième position.
Porté par les encouragements du public local, Antonio Benito a filé vers l’arrivée avec assurance, remportant un deuxième titre mondial consécutif. Dylan Magnien a décroché l’argent pour la France au terme d’une course bien gérée et stratégique, tandis que William Draper a signé la performance de sa carrière en montant sur la troisième marche du podium pour la Grande-Bretagne. Casimir Moine aura dû abandonner.

Dylan Magnien
Photos Wagner Araujo