Arrivée en France en 2007, la jeune triathlète Fabienne Saint Louis rêve de représenter, en août prochain, les couleurs de l’île Maurice aux Jeux olympiques. Un rêve qui semble bien parti pour devenir réalité puisqu’en terminant à la 24e place de la Coupe du Monde de Huatulco (Mexique), le week-end dernier, la sociétaire du Lagardère Paris Racing a fait un grand pas vers les Jeux. Sa présence à San Diego (Etats-Unis), vendredi, pour y disputer la première WTS de sa carrière, pourrait lui permettre de valider définitivement son billet pour les JO même si l’officialisation des athlètes qualifiées n’interviendra que le 1er juin.

Les JO en ligne de mire
Disputés tous les quatre ans, les Jeux olympiques représentent le summum d’une carrière pour un sportif. A 24 ans, la triathlète mauricienne Fabienne Saint Louis en a fait le grand objectif de sa saison. Qui plus est, concrétiser ce rêve d’une participation aux Jeux de Londres deviendrait une première dans l’histoire de son pays qui n’a jamais été représenté dans la discipline. « Mon objectif personnel en 2012 est évidemment ma qualification pour les Jeux. Cela fait déjà quatre ans que mon projet olympique a commencé et y participer serait tout simplement un rêve », reconnaît-elle. Un rêve qui lui était pourtant déjà réalisable en 2008, à Pékin, mais la jeune femme a préféré décliner l’invitation qui lui avait été offerte. « Je n’avais vraiment pas le niveau et il n’y avait pas pour moi de satisfaction personnelle. Se qualifier est bien plus gratifiant même si mes critères de sélection sont plus abordables que d’autres athlètes. Mais comme je dis souvent : chacun sa chance. Il y en a qui ont des grandes fédérations, des gros budgets… Moi, j’ai une bonne étoile », explique celle qui a découvert le triathlon à l’âge de 10 ans par le biais de sa sœur. « J’ai tout de suite aimé, par contre, il m’a fallu arriver en France pour vraiment comprendre ce que voulait dire s’entraîner. A Maurice, c’était beaucoup plus fun. »
Le Lagardère Paris Racing comme tremplin
En 2007, son arrivée en France, un an après avoir participé à ses premiers championnats du Monde dans la catégorie junior, la propulse dans une nouvelle dimension, celle du haut-niveau. « Je suis arrivée au Lagardère Paris Racing pour un stage qui devait durer à la base trois mois. Ça fait bientôt cinq ans que j’y suis… » Sous la houlette de David Bardi, la Mauricienne a franchi les étapes avec succès tout en apprenant à jongler avec la fragilité de son corps. « Je fais totalement confiance à David pour mes entrainements. Comme je suis fragile, je ne peux pas me mettre des charges trop importantes comme les autres. On fait donc beaucoup plus de qualité que de quantité afin de privilégier quelque chose sur le long terme. » Et pour l’instant, les résultats suivent puisque Fabienne a déjà à son palmarès un titre de championne d’Afrique U23 (2011) après avoir décroché l’argent en 2008, 2009 et 2010. En Elites, son plus joli fait d’armes reste pour l’instant sa 26e place lors des championnats du Monde Sprint à Lausanne l’an dernier.
Un rêve olympique bientôt réalité
Mais la plus belle page de sa carrière, l’athlète mauricienne pourrait donc l’écrire, en août prochain, à Londres. Pour atteindre son rêve olympique, elle consacre actuellement tout son temps et toute son énergie à sa passion pour se donner tous les moyens d’être présente à ce grand évènement planétaire. « Je n’ai, pour le moment, pas d’activité professionnelle à côté du triathlon mais des supers sponsors comme Inoven, Diagast et Mizuno qui me supportent dans ma quête. Je ne les remercierais jamais assez. » Actuellement positionnée à la 52e place du classement olympique – et premier athlète africaine hors coureurs sud-africains -, Fabienne sait qu’elle a, sauf accident de dernière minute, assuré sa place aux JO de Londres. Vendredi, lors de la WTS de San Diego (Etats-Unis), la première de sa carrière, il s’agira donc pour elle de marquer quelques points ITU pour conforter encore un peu plus son dossard olympique. « Il ne reste plus que trois semaines avant le verdict. Une fois qualifiée, mon objectif sera de me faire plaisir en courant avec des grands noms du triathlon et d’essayer de terminer dans le milieu du classement. » Aux Jeux, l’important n’est donc pas de gagner mais bel et bien de participer. Et de savourer une qualification amplement méritée.

Basile Regoli – Photos Thierry Sourbier

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