Après une saison blanche l’an passé suite à de nombreux problèmes de dos et d’une aponévrosite plantaire, Grégory Rouault revient petit à petit depuis le début de saison sur le devant de la scène comme en témoigne sa sixième place décrochée début juillet sur le Grand Prix de Paris. Présent le week-end dernier à Rio de Janeiro (Brésil) pour les Jeux Mondiaux Militaires, le Pisciacais a enrichi son palmarès d’une très belle médaille d’argent derrière un autre Français, Pierre Le Corre. A cela s’ajoute l’or décroché par équipe avec Pierre Le Corre (1er) et Brice Daubord (7ème). De retour en France mardi matin, il a pris un peu de son temps libre pour revenir sur cette performance.Grégory, tu rentres du Brésil avec dans tes bagages un titre de vice-champion du Monde militaires. Que représente pour toi ce titre ?C’est encore une autre bonne course dans cette saison. Mises à part Monterrey et Nice cette saison, je continue à faire des courses très solides (victoire à Eilat et Clermont, 20e à Mooloolaba malgré un carton, 11e au GP de Dunkerque et 6e au GP de Paris). Du Brésil, je retiens surtout le titre par équipe car on a fait une très belle course avec mes coéquipiers Stéphane Poulat, Brice Daubord et Pierre Le Corre. Chacun a joué son rôle et on a rendu ensemble une partition parfaite. Peux-tu revenir sur cette course un peu plus en détail ?Tactiquement on fait la course parfaite. En vélo, on loupe le pack de tête d’un rien avec Brice. Du coup, Stéphane et Pierre ont temporisé le temps qu’on revienne dans le groupe. Dès qu’on est revenu, Stéphane est parti. Nous derrière on a désorganisé le paquet et surtout contrôlé l’équipe du Brésil. Brice m’avait dit qu’il était un peu juste à pied, je suis donc allé voir Pierre sur le vélo et je lui ai dit de me suivre à pied.On a ensuite fait une très bonne transition et on a laissé faire les autres dans le premier kilomètre à pied. Ensuite, j’ai fait le tempo et on s’est vite retrouvé à deux avec Pierre devant. C’était vraiment sympa. Malheureusement, je prends une pénalité dans le dernier tour à pied ce qui m’empêche de terminer avec lui. Brice se fait aussi pénaliser et sans cela on aurait pu se retrouver tous les trois sur le podium. Tu décroches également l’or par équipe. Comment était l’ambiance avec les autres Français ? L’ambiance était excellente et les résultats s’en sont ressentis. On nous a identifié comme les seconds couteaux de l’Equipe de France militaire mais je pense que l’on a prouvé la densité et la qualité du triathlon français et le fait que l’on pourrait faire partie des meilleurs triathlètes dans de nombreuses nations. Je pense aussi qu’on avait tous à cœur de montrer notre niveau et le fait qu’on est souvent victime du niveau très élevé des français en triathlon. On a tout de même largement battu des garçons comme le Brésilien Reinaldo Colucci et l’Italien Daniel Hoffer. Les conditions d’entraînements n’étaient pas excellentes pendant ces deux semaines mais on s’est serré les coudes pour que les sorties vélo à six heures du matin sur la piste de décollage (2km de long) de la base militaire ou les séances de natation dans une eau à 20 degrés se passent pour le mieux. Quels sont maintenant tes prochains objectifs majeurs pour la suite de la saison ?Je cours après les points après une saison blanche en 2010. J’ai bien bossé en juin et je me suis remis du coup de barre que j’ai subi en mai suite à l’accumulation des voyages et d’un début de saison très précoce. Ma natation a d’ailleurs beaucoup progressé depuis un mois et je veux le montrer. Je vais en Hongrie pour une Coupe du Monde mi-août puis il y aura les Grands Prix avec l’équipe de Poissy où l’on peut aller chercher la seconde place. Cela me ferait d’ailleurs énormément plaisir de ramener le club sur le podium national car Poissy m’a tellement donné depuis mon retour des Etats-Unis et ils ont cru depuis le départ en mon projet. Enfin, je ferai peut-être une ou deux autres Coupes du Monde pour finir la saison. Propos recueillis par Basile Regoli