Course après course, l’internationale française Jessica Harrison semble monter en puissance et confirme ses capacités à rivaliser avec les meilleures triathlètes du circuit mondial. Samedi, à Kitzbühel, à l’occasion de la 4e étape de la WTS, la sociétaire de Poissy a constamment été aux avant-postes de la course, terminant à une très belle 5e place. De bon augure donc à un peu plus de cinq semaines des Jeux de Londres où elle croit plus que jamais en ses chances de bien figurer.
Jessica, cette 5e place à Kitzbühel ce week-end te satisfait-elle ?
C’est toujours dommage de passer aussi proche d’un podium mais oui ce résultat est bon signe. De toute façon, cette saison, la manière est plus importante que le résultat. Le fait que dans la course je sois à la bagarre avec les meilleures montre que le travail porte ses fruits. Je vois carrément des progrès. En course à pied, j’ai vraiment bien amorti les accélérations des filles de tête. Il m’a juste manqué un petit quelque chose dans le final. J’ai en tout cas maintenant quelques pistes de travail pour les semaines à venir.
Dans quels domaines as-tu l’impression d’avoir progressé ?
Un peu partout ! J’arrive à tenir un vélo assez fort quand il s’agit de rouler avec les meilleures filles. En natation, ma progression est assez linéaire ces dernières saisons. De toute façon, tant que je progresse, c’est que je bosse de la bonne manière. A pied, on a plus mis l’accent ces derniers temps sur la VMA.
Qu’a-t-il manqué pour monter sur le podium ce week-end ?
Peut-être un manque d’ambition dans le passé… et un peu de travail et de fraicheur, comme toutes les autres filles. Dans cinq semaines, je serai prête. Il faut en tout cas que je crois en moi car les écarts avec les filles devant sont de plus en plus faibles.
Ton début de saison te satisfait-il ?
Je prends chaque course comme un entrainement avec à chaque fois quelque chose de précis à travailler. Par exemple, à Kitzbühel, on avait dit qu’il fallait que je fasse une grosse natation. C’est pour ça que j’ai mené la natation pendant 400 m. Donc ça c’est positif quand j’arrive à placer ce qu’on avait prévu.
As-tu déjà la course des Jeux en tête ?
Je ne peux pas dire que je n’y pense pas, c’est forcément présent dans la tête. De toute façon, tout le monde est fixé dessus. La pression s’envolera le 4 août à midi. En attendant, il faut rester focaliser sur la préparation d’autant que je suis actuellement dans la meilleure forme de ma vie. Ce n’est donc pas le moment de s’éparpiller ou de faire des bêtises alors qu’on est si près du but. Il est important de rester très vigilant à cinq semaines des Jeux.
Ces JO, chez toi en Grande-Bretagne, comment les vois-tu ?
Ça sera spécial car ils ont lieu en Europe donc il y aura forcément un peu plus de monde pour nous supporter qu’à Pékin. Il y aura donc un peu plus de pression. Maintenant, comme en 2008, on va pouvoir rester dans notre bulle car on sera logés hors du village olympique.
Es-tu prête à faire la course de ta vie le 4 août ?
Je ne peux pas promettre un résultat mais en revanche je peux promettre de me donner à 100 %. Je veux faire une course sans aucun regret. Si, comme à Pékin, j’arrive à me retrouver sur la ligne de départ détendue, en me disant d’avoir tout fait pour être prête, alors je vais pouvoir tout donner. Je sais en tout cas que j’ai les armes pour rivaliser à n’importe quelle situation de course. Ça serait dommage en tout cas de se limiter à un top 8. Après, on peut très bien faire la meilleure course de sa vie et au final ne faire qu’une dixième place. Car si les autres font aussi la course de leur vie… A Pékin, je n’aurais pas pu faire mieux que ma 12e place.
As-tu prévu de recourir avant Londres ?
Le Grand Prix de Paris sera ma dernière course avant les Jeux malgré une grosse envie de faire la WTS de Hambourg car je sais que je suis en forme. Mais les JO sont le focus de la saison et il ne faut pas faire la course de trop. Le Grand Prix de Paris me permettra donc de faire mes derniers réglages et de me mettre dans une condition de course. Et ça fera aussi plaisir à mon club que j’y participe.
Propos recueillis par Basile Regoli