Après un hiver où elle a dû se résoudre à lever le pied en raison de douleurs au tendon d’Achille, Jeanne Lehair a retrouvé le sourire ce dimanche à Vierzon. La sociétaire de Metz est montée comme l’an dernier sur la deuxième marche du podium de la Coupe d’Europe junior.
La blessure est le cauchemar de tout sportif. Encore plus quand vous ne savez pas précisément la nature et la durée d’indisponibilité de celle-ci. Blessée au tendon d’Achille gauche pendant trois mois cet hiver, la jeune Jeanne Lehair (Metz) a donc dû se résoudre à prendre son mal en patience. Et à faire des croix sur des objectifs de début de saison qu’elle avait ciblé comme le Championnat de France de cross-country ou les tests de sélection en équipe de France. « On se dit vite que ça va être une année blanche, lâche la Messine. Le plus dur, c’était de voir les autres s’entraîner alors que moi je ne pouvais pas courir et qu’on n’a rien réussi à diagnostiquer. J’ai dû vraiment couper la course pendant deux ou trois semaines avant de reprendre par des footings de 20 minutes car ça ne passait pas. »
Au fil des semaines, les douleurs au tendon d’Achille ont fini par s’estomper et la protégée de Jordan Rouyer a eu le feu vert pour lancer enfin sa saison à l’occasion de la Coupe d’Europe junior de Quarteira (Portugal). Un retour à la compétition plus difficile que prévu, avec au final une décevante 43e place bien loin de ses ambitions. Partie ensuite en stage avec son club du côté de l’Espagne pour préparer Vierzon, épreuve sélective pour le Championnat du monde junior fin août, Jeanne n’a pas lésiné sur les efforts et s’est mis en tête de faire le hold-up parfait le 11 mai dans le Cher. C’est à dire gagner. Au final, on se rend compte que le coup n’est vraiment pas passé loin avec cette médaille d’argent comme en 2013.
Entre satisfaction d’être enfin de retour sur le devant de la scène et déception d’être passée à côté d’un critère d’accès pour les Mondiaux, Jeanne se montrait partagée à l’issue de l’épreuve. « Certes, j’ai raté la sélection pour les Mondiaux et je suis un peu dégoutée mais je relativise. Avant la course à Vierzon, je n’y croyais pas trop au podium même si c’était l’objectif. J’ai tenté et ça n’est pas passé. » La Messine aura même fait mieux que tenter, sortant en tête de l’eau et prenant ses responsabilités en vélo pour durcir la course. Une attitude plus que méritoire. « Après Quarteira, j’étais un peu en dépression. Là, je fais une bonne natation et un super vélo je trouve. J’ai pris peut-être au moins un tiers des relais car je me sentais bien et surtout car j’avais besoin de me tester pour me remettre dedans. » Au coude à coude pour la victoire avec son amie Célia Bremond jusqu’à deux kilomètres de l’arrivée, Jeanne a donc finalement dû se résoudre à rendre les armes pour se contenter d’une seconde place. « Ça n’a pas été terrible à pied mais en même temps je ne peux pas faire des miracles. Ça va finir par revenir. » Après tout, la saison ne fait que commencer !
Basile Regoli