Après une opération d’une hernie de Spiegel en janvier dernier, Grégory Rouault (Poissy), enfin débarrassé de ses soucis physiques, a pu progressivement reprendre l’entraînement. Avec pour objectif de retrouver son meilleur niveau et d’exploiter un potentiel que beaucoup jugent immense. Sa victoire, le mois dernier, lors de la Coupe d’Afrique de Larache (Maroc), sa deuxième en deux ans sur cette épreuve, confirme qu’il est sur la bonne voie. Dimanche, sa présence au départ de la Coupe du Monde de Huatulco (Mexique) devrait lui permettre de se situer dans un contexte international.
Des années de frustration
Handicapé par des blessures à répétition depuis deux ans, Grégory Rouault a connu ces dernières années des saisons en dents de scie avec des hauts et des bas. Des coups d’éclats, comme l’an passé lors des Mondiaux militaires à Rio de Janeiro (2e) ou du Grand Prix de Paris (6e), entrecoupés par des périodes de repos forcé. « Cette hernie était une blessure que je trainais depuis 2008 et qui m’a handicapée de plus en plus au fur et à mesure des années. Même lorsque je faisais des bons résultats ou de bonnes courses, il fallait que gère la douleur et mon allure pour ne pas être obligé de m’arrêter. Car, dès que je me mettais un peu dans le rouge, la douleur devenait insoutenable et j’étais contraint d’abandonner. » Opéré au début de l’année, le Pisciacais a donc enfin pu tourner la page sur plusieurs années de galère. « J’ai vécu avec beaucoup de frustration. La frustration de ne pas pouvoir concourir à mon niveau, la frustration de voir les autres réussir et de rester à quai, la frustration de ne pas savoir ce que j’avais et la frustration de voir des personnes perdre confiance en moi ou me dire que c’était un problème de motivation ou de mental. » Totalement rétabli, Grégory revit et semble donc désormais libérer mentalement. « Aujourd’hui, on connait le problème, c’est réglé et tout va mieux. Je suis content pour moi et pour mon entourage proche qui a toujours cru en moi et qui a galéré avec moi. Mon amie, mes parents, Boris Gros, mon club car quand on est une équipe, on gagne ensemble et on perd ensemble. »
Une préparation hivernale studieuse
Forcé de se reposer durant trois semaines après son opération, Grégory Rouault n’a repris le chemin de l’entraînement qu’au début du mois de février. Avec pour test de rentrée, une participation aux Interrégionaux de cross-country où il a pu se frotter aux meilleurs spécialistes des labours. S’en est suivi, un prometteur 29’’36 sur le 10 km de Cannes et une 29e place lors des championnats de France de cross-country qui ont confirmés qu’il n’avait rien perdu de ses qualités à pied. « Hormis les trois semaines d’arrêt que j’ai dû observer pour récupérer de mon observation, j’ai vécu une préparation hivernale très studieuse. J’ai effectué deux stages à Mulhouse avec mon frère Sébastien (nageur international spécialiste du 800 et 1500 m nage libre) et tout son groupe d’entraînement pour faire un gros effort en natation, puis je me suis appuyé sur les stages de Poissy Triathlon et de l’Equipe de France Militaires de Triathlon pour bien rouler. » Son succès lors de la Coupe d’Afrique de Larache (Maroc), le 7 avril dernier, devant des pointures comme l’Espagnol Alarza ou le Français Diemunsch, une semaine après avoir pris la 6e place sur la Coupe d’Europe de Quarteira (Portugal), lui a montré qu’il était sur la bonne voie. « Dans l’ensemble, je suis très satisfait du gros travail de base qui a été effectué et je commence progressivement à placer des séances clés. »
Retrouver son meilleur niveau
Dimanche, à Huatulco (Mexique), Grégory Rouault disputera sa première Coupe du Monde depuis plus de huit mois. L’occasion, pour lui, de revenir sur le devant de la scène internationale. « La forme est là . Je connais mes forces et mes faiblesses, et il faudra faire avec sur un parcours très difficile. » L’Yvelinois espère en tout cas retrouver rapidement la plénitude de ses moyens pour pouvoir rivaliser de nouveau avec les meilleurs triathlètes mondiaux. « Mon objectif sera de gagner des courses mais surtout de pouvoir concourir à mon niveau et exploiter mon potentiel à 100 %. Le reste se fera naturellement et je serai dans le coup au niveau national et international. Quand je vois Dada et Laurent, ce sont des exemples. Ils en ont bavé à un moment dans leur carrière mais maintenant ce sont des assurances tous risques. Ils sont toujours placés devant. » Sélectionnable pour les Mondiaux de Duathlon à Nancy en septembre prochain, Grégory pourrait, dès cette saison, s’il est retenu, avoir l’occasion de retrouver les joies d’une sélection en équipe de France. « Y participer est un objectif. Il y a un titre de champion du Monde en jeu et c’est en France ! » Avec ses problèmes de blessures qui semblent enfin derrière lui, le Français peut légitimement croire en ses chances.
Basile Regoli – Crédit Photos Thierry Sourbier