Tôt ou tard, le travail finit toujours par payer. Grégory Rouault n’en dira pas le contraire. A 32 ans, le sociétaire de Poissy est monté pour la première fois de sa carrière sur un podium en Coupe du monde : 3e à Cancun (Mexique). La concrétisation de nombreuses années de travail et d’un retour au premier plan réussi après plusieurs saisons gâchées par des pépins physiques.
Grégory, quel sentiment prédomine après ce premier podium en Coupe du monde ?
Je suis heureux pour moi mais surtout pour toutes les personnes qui me soutiennent depuis 2007 : ma copine, ma famille, Boris Gros, le club de Poissy, l’armée et puis tous mes coéquipiers. Je savais que j’avais le niveau et il fallait juste arriver à le faire. Tout le monde le savait aussi je pense, mais il y avait toujours un truc qui faisait que cela ne se passait pas. Ce n’est donc pas un accomplissement en soi mais plus une preuve supplémentaire que je suis capable de le faire. Certes, c’est une Coupe du monde de fin de saison mais il y avait tout de même un joli plateau (Justus, Shoemaker, Jones, Jarales, Huerta…) et je vais m’en servir pour continuer à me construire cet hiver.
Comment la course s’est-elle déroulée ?
Je fais une course pleine et intelligente mis à part ma 2e transition qui fut surement la pire de ma vie (mon vélo n’arrêtait pas de tomber). Je suis sorti devant de l’eau et je me suis vite retrouvé dans le bon pack à vélo. Ensuite, je me suis caché. J’ai voulu m’économiser le plus possible pour ne pas trop subir la chaleur et l’humidité. Je suis bien rentré dans le parc pour la 2e transition mais ce fut la catastrophe au moment de poser le vélo… Ensuite, je suis parti au train à pied et j’ai contrôlé mon effort au maximum. Au premier demi-tour, j’étais 5e. J’ai vite repris Justus qui était devant puis j’ai remonté mon retard sur les trois de devant mais je n’ai jamais pu recoller. A 1 km de l’arrivée, Jarrod a décroché et je l’ai vu regardé en arrière. Je me suis dépêché de le doubler et de filer prendre cette 3e place.
Ce podium est-il l’un des plus beaux de ta carrière ?
Je ne sais pas… En tout cas, c’est un déclic. La preuve que je peux le faire. Je vais donc m’appuyer dessus pour continuer à progresser et j’espère qu’il y en aura d’autres.
Quel bilan général tires-tu de ta saison 2012 ?
C’est ma meilleure saison. J’ai été très régulier mise à part Huatulco. J’ai toujours répondu présent depuis Quarteira à Cancun. Je finis avec un podium en Coupe du monde, un top 8 à Tiszaujvaros, une victoire sur Coupe continentale à Larache, un top 8 à Quarteira où il y avait un très beau plateau, un podium aux France CD (3e), et puis cinq beaux Grand Prix. J’ai bossé dur ma natation et ça commence à venir. J’ai réussi aussi à courir très vite sur certaines courses. Maintenant, je sais aussi que je suis passé à côté de belles occasions à Lausanne (Mondiaux militaires), au Grand Prix de Nice (9è alors que je jouais le podium) et aux Mondiaux de Nancy car j’ai eu des soucis au niveau abdominal. Ça me fait plaisir de finir sur une note positive et de lancer la nouvelle campagne olympique sur de bonnes bases.
Quels sont désormais tes objectifs pour 2013 ?
Etre compétitif et tirer le maximum de mon potentiel. Je vais tenter une nouvelle aventure au niveau de l’entrainement et j’espère que ça paiera. Le potentiel est là , la motivation aussi et je suis quelqu’un de studieux donc il ne reste plus qu’à régler des détails et faire en sorte que tout se mette en place.
Propos recueillis par Basile Regoli – Photos ITU