Sabrina Godard Monmarteau fait partie de ces personnes extrêmement discrètes dans la vie de tous les jours, mais qui se révèlent de véritables compétitrices une fois sur un vélo ou à pied. Elle l’a prouvée une fois de plus il y a un mois sur 10 km, en descendant sous les minima requis pour prétendre à une sélection pour les Jeux mondiaux. A 31 ans, la sociétaire du Tri Saint-Amand aborde donc cette 6e saison de duathlon de manière très sereine.

Comptable et duathlète
A l’instar d’un bon nombre de duathlètes ces derniers mois, Sabrina a dû faire face cet hiver à des conditions météorologiques exécrables pour s’entraîner. « Le début de l’hiver a été très dur. Je penser avoir subi un vieux contrecoup des évènements passés… A une baisse de moral, j’ai accumulé les maladies et une petite blessure », explique celle qui exerce la profession de comptable dans la vie civile. Car oui, le duathlon ne permet pas encore de vivre convenablement de ses performances sportives. Au quotidien, Sabrina doit donc jongler entre son travail et ses entrainements. « Cela fait beaucoup de stress à gérer et des récupérations souvent raccourcies. Mais depuis l’an passé, mon employeur (le Conseil général du Cher) me laisse 20% de mon temps de travail pour m’entraîner et me déplacer sur les compétitions. C’est un plus indéniable mais cela reste juste dans l’optique d’une préparation optimale », explique-t-elle.
34’21 au 10 km de Cannes
Malgré ces journées à courir un peu partout, l’élève de Stéphanie Deanaz a frappé fort le 24 février dernier sur le 10 km de Cannes en réalisant, à sa plus grande surprise, les critères de sélection pour les Jeux mondiaux qui se dérouleront à Cali (Colombie) en juillet. « Je n’étais vraiment pas sereine à la veille de la course – bronchite deux semaines plus tôt – mais je me suis motivée en me disant de faire le maximum et en partant tout de même sur des bases de 3’25 au kilo, chose que je me sentais totalement incapable de tenir tout le long. » Pourtant, ce rythme de sénateur, Sabrina aura même fait mieux que le tenir puisqu’elle boucle son 10 km en 34’21 (Ndlr : minima à 34’30). Soit la 3e meilleure performance française de la saison à ce jour derrière notamment une certaine Christelle Daunay. « Je n’en reviens toujours pas d’avoir réalisé ce chrono. Cela m’a redonné confiance », souligne-t-elle.
Un podium à Avignon ?
Faute de Championnat d’Europe cette année encore, Sabrina s’est inscrite au Championnat d’Europe Longue Distance le 21 avril prochain. « Cela représentera une nouvelle expérience et j’espère accrocher un top 5 », prévient-elle. Si elle est retenue, la duathlète pourrait ensuite revêtir une nouvelle fois la tenue tricolore à l’occasion des Jeux mondiaux puis des Championnats du monde (11e en 2012). En attendant ces échéances internationales, la jeune femme aura à cœur de briller cette année encore sur le Grand Prix où sont présentes à chaque étape les meilleures duathlètes mondiales. Pour cette 1re étape à Avignon, Sabrina reconnaît avoir « du mal à se positionner sur une ambition, d’autant plus que je ne connais pas la start-list. » Une inconnue qui ne l’empêche pas de viser en toute modestie « un podium » demain. Par équipe, elle est en revanche un petit peu plus sceptique sur les chances du Tri Saint-Amand de jouer les premiers rôles cette saison. « Ça va être à nouveau difficile car l’effectif reste jeune. A Avignon, on peut peut-être viser un podium, enfin la 3e place, avec Aurélie Gauliard et Sandrine Delannoy. Mais je dis ça sans connaître la composition de chaque équipe. Un top 5, ce serait également une bonne perf pour nous. » A suivre…

Basile Regoli

Programme (1re étape GP à Avignon) : 8h30 (D2 Homme) 10h (D1 Femme) 11h45 (D1 Homme)

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