Huit mois après sa victoire sur le Trail des Anglais (27 km) à La Réunion, l’international français David Hauss (4e aux Jeux de Londres) est de retour sur son île natale cette semaine. Il disputera vendredi le trail de La Mascareignes (67 km dont 4 000m de dénivelé positif) qui a lieu en marge du Grand Raid, plus connu sous le nom de la Diagonale des fous.
L’année qui suit les Jeux olympiques n’est pas évidente à aborder pour tout triathlète qui a eu la chance d’y participer. Repartir tout de suite pour une nouvelle olympiade ou au contraire lever un peu le pied pour se régénérer ? L’international français David Hauss (4e aux Jeux de Londres) a choisi la seconde option. « J’avais besoin de faire un break avec le triathlon car ça faisait trois ans où toute ma vie tournait autour de cette qualification olympique et de cette course », explique-t-il. De retour chez lui, à La Réunion, l’hiver dernier, l’international français en a profité pour souffler en allant «courir en montagne, faire du skate ou aller surfer. Pour mon équilibre, c’est très important. Ça me booste pour la suite de ma saison. »
Le temps, David a donc voulu le prendre cette année avant de repartir vers un nouveau projet : Rio 2016. Cette saison off, en quelque-sorte, le sociétaire de Sartrouville a voulu la consacrer au trail. Une discipline pour laquelle il voue un véritable amour depuis son enfance. Et en bon Réunionnais, son rêve est évidemment de disputer un jour La Diagonale des Fous. Un raid nature de 170 km (10 845 m D+) qui consiste à traverser l’île du sud au nord, probablement l’un des plus difficiles au monde. Ce défi sportif hors du commun, David en avait d’ailleurs fait son objectif majeur cette année « avant que mon père m’en dissuade en m’expliquant que ça risquerait de laisser des traces pour la suite de ma carrière en triathlon. » Et d’ajouter : « Le Grand Raid, c’est quelque chose d’unique avec une ferveur populaire incroyable. Chaque Réunionnais rêve d’y participer pour dire : ma tord’a li baba, mwin lé finisher (‘’Je l’ai torché, je suis finisher’’). J’y passerai en tout cas un jour car elle me fait rêver. J’ai vraiment envie de m’y mettre sérieusement pour faire un résultat sur cette course, même si je dois mettre des années pour y parvenir »
A défaut de pouvoir s’aligner sur Le Grand Raid cette saison, David s’est inscrit sur sa petite sœur – La Mascareignes – un trail de 67 km (4 000 m D+) qui aura lieu vendredi. Une course à laquelle il avait déjà pris part une première fois en 2008. « J’avais beaucoup apprécié de faire partie de la fête et de pouvoir courir à travers des paysages incroyables. Le trail permet de se connaître vraiment et de partager quelque chose d’unique avec les autres concurrents. » En février dernier, sa victoire sur le Trail des Anglais (27 km) dans le nord de l’île, devant tous les spécialistes locaux de la discipline, avait d’ailleurs fait beaucoup de bruit. « Tout le monde ne m’a parlé que de ça pendant une semaine. J’avais d’ailleurs fait la une des journaux. C’était presque plus important que ma course aux JO », se souvient l’intéressé qui aura donc une belle carte à jouer vendredi sur La Mascareignes. Avant de se replonger à fond dans le triathlon pour les trois prochaines années, en vue des Jeux de Rio 2016.
Texte et photos Basile Regoli