En juillet dernier, l’Auvergnate Audrey Merle (TCG Parthenay) avait été la grosse surprise des Championnats de France d’Aquathlon puisque, pour sa première course avec enchaînement, elle décrochait la médaille d’or au nez et à la barbe des meilleures françaises. Une sacrée performance pour cette jeune lycéenne en première scientifique qui, à tout juste seize ans, débarque par la grande porte dans le milieu du triathlon. Sa priorité reste pour l’instant la natation, le sport où elle s’est révélée en premier, mais elle sera néanmoins présente ce week-end à la Coupe de France à Parthenay pour participer à l’épreuve Super Sprint (250m de natation, 8km en vélo et 2km à pied). L’occasion d’en savoir un peu plus sur elle…Peu de gens te connaissent dans le milieu du triathlon, pour commencer, peux-tu te présenter ? Je pratique la natation depuis l’âge de 6 ans et comme j’avais des résultats et que j’étais passionnée, je suis rentrée en horaires aménagés au collège Blaise Pascal à Clermont-Ferrand. En ce qui concerne l’athlétisme, je ne me suis licenciée que récemment mais cela ne m’empêchait pas de participer, quand mon emploi du temps le permettait, à quelques courses régionales. Suite à ma victoire au championnat de France UNSS de cross devant Camille Laplace (internationale française cadette), les choses se sont un peu bousculées et je me suis rendue compte que je pouvais défendre mes chances au championnat de France d’athlétisme. Ma médaille (de bronze) m’a alors confortée dans l’idée que je pourrais rejoindre le triathlon. Cependant, mon sport majeur reste pour l’instant la natation et je viens d’ailleurs de rejoindre le club de l’EN Tours où je m’entraîne dans un groupe élite avec Céline Page-Sabourin.
Pour quelle raison as-tu pris une licence de triathlon au TCG Parthenay ?
Suite à mes résultats sportifs en natation et en athlétisme, j’ai été contactée par la Direction Technique Nationale du triathlon avec laquelle j’ai beaucoup échangé afin de mettre en place un projet commun car mon parcours est un peu atypique. Mes relations avec mon ancien club de natation (Chamalières Montferrand) s’étant dégradées, leur approche tant sportive que humaine ne correspondait pas avec ma philosophie du sport, j’ai choisi de m’entraîner seule dans les lignes d’eau publiques les derniers mois de la saison. C’est à ce moment que j’ai muté à l’EN Tours en m’entraînant à distance grâce à Céline Page-Sabourin, tout en finissant l’année scolaire à Clermont. Compte tenu de ces mois difficiles, il était primordial que je rejoigne en triathlon un club dont la priorité était la mise en place d’un projet humain et sportif à long terme. Avec mes parents, nous nous sommes donc renseignés sur les clubs présentant des garanties en termes de formation, d’assise financière et de pérennité. Les premiers contacts avec le président Jacky Baudrand du TCG 79 m’ont rassurée et convaincue.
Pour ta première course dans le milieu triathlon (ndlr : Championnats de France d’Aquathlon), tu décroches la médaille d’or. Ce résultat te surprend-t-il ?
Ma mauvaise surprise fut surtout de ne sortir de l’eau qu’en 9e position alors que je pensais avoir un avantage dans ce domaine. Le fait de ne pas avoir de combinaison n’explique pas tout et je pense que mon manque d’expérience en eau libre m’a montré qu’il me reste encore beaucoup de choses à apprendre. Par contre, j’ai été agréablement surprise par mon premier enchaînement dans le parc et ma mise en action en course à pied qui m’a permis de raccrocher devant. Cette configuration de course m’a procuré beaucoup de plaisir !
Seulement cadette, tu te permets en plus le luxe de terminer devant la première junior Jessica Leroux. Connaissais-tu tes adversaires avant la course ? J’avais juste regardé les classements en triathlon et je connaissais quelques athlètes issus de la natation. Quand à Jessica Leroux, je ne la connaissais pas avant la course mais ce fut une très belle rencontre.
Quels sont tes objectifs pour cette nouvelle saison ?
Mon objectif est d’être Elite en natation, tout en défendant mes titres si le calendrier me le permet.
As-tu des modèles dans le milieu du sport ?
Depuis toute petite, le sport en général me passionne. Mention particulière aux sportifs qui ont un palmarès hors norme comme celui de Teddy Riner ou Sébastien Loeb. J’ai beaucoup de respect aussi pour le handisport trop souvent oublié. Je connais l’entraîneur de l’escrimeur Laurent François (ndlr : double médaillé aux JO) avec qui j’ai beaucoup parlé des Jeux Olympiques de Pékin. Mais mon plus grand modèle dans le sport reste ma meilleure amie Margaux Verger Gourson, championne d’Europe Junior du 4x200m nage libre en juillet dernier. Elle a aussi quitté Chamalières pour rejoindre l’INSEP. On a commencé le sport ensemble, traversé des périodes difficiles, quitté notre famille pour le sport et on a un rêve commun. On fera tout pour y arriver !
Participer à de grandes compétitions comme les championnats du Monde ou les Jeux Olympiques te fait-il rêver ?
Oui, j’ai toujours aimé le sport de haut niveau, la recherche de performance et je ne me fixe aucune limite. Qui ne tente rien n’a rien ! Je viens de rencontrer des gens dans le milieu du triathlon qui me font confiance, qui font des efforts pour moi et je vais leur rendre. Propos recueillis par Basile Regoli