Ancien champion du monde ITU longue distance (Perth, 2009), ancien élève de Mark Allen aussi, Tim O’Donnell est l’Américain le plus expérimenté à Hawaii aujourd’hui. 3e en 2015, 2e en 2019, il aura cet octobre, à tout juste 41 ans, la possibilité de faire trembler (un peu) ce Terminator qu’est Jan Frodeno. Tim DeBoom est pour l’instant le seul vainqueur américain à Hawaii en ce XXIe siècle (2001, 2002). Avant lui, c’était Mark Allen en 1995. Tim, ancien officier de marine et plongeur démineur, est mariée depuis 2013 au phénomène australien Mirinda Cafrae, trois fois championne du monde à Hawaii (2010, 2013, 2014). Mirinda, c’est encore elle qui détient le record du marathon le plus rapide de Kona chez les filles : 2h50’26 » (2014). De quoi booster son chéri de mari quand ils seront sur la ligne de départ tous les deux le 9 octobre prochain !  

Recueillis par Gaël Couturier

TriMag : Nous avons regardé votre interview avec Bob Babbitt sur YouTube avant le challenge Daytona de décembre dernier. Votre polo comportait plus de patch de sponsors qu’un pilote de Nascar ou de Formule 1 ! C’est assez rare pour un triathlète d’être aussi « décoré ». Alors oui, bien sûr, vous êtes l’Américain qui cartonne le plus à Kona ces dernières années, et puis vous êtes issu du pays le plus riche au monde. C’est ça l’explication : vos résultats et puis l’argent qui circule dans ce sport dans votre pays ? Qu’est-ce que ces sponsors obtiennent quand ils sponsorisent Tim O’Donnell ?

Tim O’Donnell : Les résultats c’est important bien sûr, mais ça ne fait pas tout. Un sponsor recherche souvent autre chose. C’est l’image de l’athlète qui les intéresse aussi. Je pense, en ce qui me concerne, être quelqu’un de sympa, de gentil et d’attentionné. Avec ma femme, nous avons des valeurs fortes et une intégrité irréprochable. C’est quelque chose qui les intéresse, c’est sûr.

TriMag : C’est vrai que vous dégagez une belle maîtrise de soi, vous ne parlez pas pour ne rien dire, vous êtes posé, ancien officier de marine aussi. Vous faites très gendre idéal finalement !

Tim O’Donnell : Oui, je ne sais pas si je fais très « gendre idéal », mais je crois que c’est fondamental pour moi de rester concentré sur ce que je peux apporter à mes partenaires et pas seulement sur ce que eux peuvent m’apporter. Cela semble évident mais je tiens à le rappeler pour les triathlètes plus jeunes qui nous liraient. Je sais par expérience que bien trop souvent les jeunes athlètes négligent le lien qui les lie à leurs partenaires. Ils ne cherchent pas souvent à comprendre leurs buts, leurs intérêts. Ils sont centrés sur leurs performances et trouvent normal qu’on les soutienne. Je pense qu’en cherchant plutôt à créer du lien, on se donne davantage les moyens de créer une relation commerciale sur le long terme. Tout le monde a à y gagner.

TriMag: Racontez-nous un peu ce que vous avez fait quand vous étiez dans la Navy. Pourquoi avez-vous au départ choisi cette carrière ?

Tim O’Donnell : J’ai fait la United States Naval Academy en 1999, à 19 ans après mon lycée (l’équivalent de l’École Navale française, NDLR). Mon grand frère Thomas y était encore et quand je suis passé lui rendre visite un jour je me suis laissé séduire par ce chemin. À mon avis les écoles supérieures militaire sont en mesure d’offrir bien plus que les universités traditionnelles, du moins ici aux USA. Ça m’a semblé donner plus de sens à mes études, à la direction que prenait ma vie en général. Une fois terminé, je suis passé par un 3ème cycle à Berkeley, près de San Francisco, tout en restant dans la Marine. Aussitôt terminé mon 3ème cycle, j’ai immédiatement été intégré à une école de commandos nageurs de combat. J’étais spécialisé dans les explosifs. En même temps, je tournais déjà sur le circuit ITU. C’était assez intense comme vous pouvez l’imaginer. Je faisais partie de l’équipe nationale américaine de triathlon et j’ai même remporté plusieurs titres militaires nationaux. C’est en me qualifiant pour l’équipe olympique que la Navy a décidé de me laisser m’entraîner davantage. Le programme ici s’appelle le World Class Athlete Program et permet à des jeunes de très haut niveau de pouvoir bénéficier de conditions de vie avantageuses pour s’entraîner et porter les couleurs de leur arme. J’imagine qu’il existe la même chose dans beaucoup de pays, dont la France. Du coup, je ne suis jamais étonné quand un autre athlète pro a un passé de militaire. Ça vous façonne différemment. C’est un peu bête à dire mais vous êtes du coup beaucoup plus discipliné.

TriMag: Bien sûr, mais cela ne fait pas tout. On sait par exemple que vous avez beaucoup travaillé dernièrement votre position aéro sur le vélo. Vous avez d’ailleurs récemment déclaré : « La puissance développée par les différents athlètes de ces dernières années n’a pas vraiment évolué. Ce sont les positions aéro qui ont beaucoup changé et, aujourd’hui, vous obtenez beaucoup plus de vitesse pour une même puissance ». On sait que votre coach, c’est Julie Dibens, mais que pour le vélo vous faites appel à Matt Bottrill, un ex-champion anglais qui fait office de nouveau sorcier chez les pros comme vous. Il s’est aussi occupé de Tim Don ou encore Rachel Joyce. Pouvez-vous nous donner quelques tuyaux experts dans ce domaine ? Quel est son secret, à Matt Bottrill ?

Tim O’Donnell : Ah ah, je ne sais pas si je vais vous révéler ses secrets, à moins de vous tuer tout de suite après, bien sûr. Plus sérieusement, le plus important à vélo c’est toujours de minimiser votre surface frontale. Mais ce n’est pas qu’une question de géométrie, vous savez. La question c’est aussi de savoir si vous allez pouvoir tenir la position sur 180 km ! Pour le reste, contactez Matt de ma part….

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