Horst (Hollande) a été le théâtre, le week-end dernier, des championnats d’Europe de Duathlon Longue Distance (75/60/7,5). Fidèle au rendez-vous depuis plusieurs années, le Normand Anthony Le Duey (ESM Gonfreville l’Orcher) y a décroché une très belle médaille d’argent derrière le Belge Joerie Vansteelant, champion du Monde de la discipline. Un résultat qui, espère-t-il, permettra à la fédération française de triathlon de s’intéresser un peu plus à la discipline pour que celle-ci apporte tout son soutien aux duathlètes français lors des grands championnats.
Tu es monté sur la deuxième marche du podium des Championnats d’Europe de Duathlon Longue Distance. Après tes deux titres européens en 2010 et 2011, il s’agit pour toi d’une nouvelle médaille internationale qui doit forcément te satisfaire ?
Cette médaille d’argent me satisfait étant donné ma gestion de course parfaite. Joerie (Vansteelant) était, une nouvelle fois, plus fort mais je prouve qu’il faut toujours compter sur moi dans les grands rendez-vous. Evidemment, je n’ai pas les mêmes conditions d’entrainement que Joerie, qui lui est professionnel, mais j’arrive à me préparer correctement. Pour gagner, il aurait fallu que je coure avec la tête mais il m’a manqué 48 sur la première course à pied.
Comment s’est déroulée la course ?
La course est partie très vite, sous l’impulsion du Russe Yakovlev, avec un passage au 5e km en 15’30. J’ai laissé partir un groupe de sept athlètes pour me refaire la cerise et je boucle donc la première course à pied en 47’55 à 48 des quatre hommes en tête. Ensuite en vélo, j’étais très bien. J’ai rattrapé très vite le Russe Yakovlev et l’Italien Picco. De Cort et Cadalen m’ont suivi pendant 20 km. J’ai ensuite temporisé dans le 2e tour de vélo et j’ai attaqué dans le 3e pour rattraper le Belge Rjianders. Je rentre au parc avec 2’20 de retard sur Vansteelant et 40 d’avance sur les deux autres belges. Sur la deuxième course à pied, où j’étais encore mieux que la première, je reprends 35’’ sur Vansteelant et j’arrive à maintenir mon écart sur les poursuivants ce qui me permet de conserver ma 2e place devant Rijander et De Cort.
Le duathlon Longue Distance te permet-il de vivre actuellement ?
Il est impossible de vivre que du duathlon en France. Joerie est Belge et peut en vivre grâce au soutien de sa fédération. Malheureusement, en France le duathlon Longue Distance n’est pas reconnu par la FFTRI. J’ai dû me débrouiller pour ces championnats d’Europe ainsi que pour les championnats du Monde à Zofingen l’an dernier. Thibault Humbert a terminé vice champion du monde et rien n’a changé. Aujourd’hui, Yannick Cadalen finit 5e de ces championnats d’Europe, il a 24 ans et il est champion de France U23 2010 et 2011. Quand la fédération lui a dit de se débrouiller, il était désœuvré. Ce n’est pas comme ça que les jeunes français vont percer dans le duathlon. Actuellement, seul le nombre de licenciés intéresse notre fédération en duathlon et pour les autres sports enchainés.
Il n’y a donc pas de soutien de la part de la fédération française pour les meilleurs duathlètes ?
La politique actuelle est centrée principalement vers la préparation olympique. Ce qui est normal mais le budget pourrait être plus conséquent pour le duathlon. Les choses évoluent dans le bon sens au niveau des instances internationales – l’ETU et l’ITU – envers le duathlon mais la fédération française ne suit pas. Alors à bon entendeur, j’espère faire évoluer les choses en faveur du développement du duathlon. Non pas pour moi car j’ai beaucoup donné mais pour les jeunes passionnés par ce sport.
Propos recueillis par Basile Regoli