Il y a 20 ans, en 2002, le label Ironman arrivait en France. Organisé à Gérardmer de 2002 à 2004, la course au célèbre label s’est ensuite installée à Nice, en 2005. Là où le triathlon était apparu en France, en 1982. Depuis, l’Ironman France n’a plus quitté la French Riviera. Dimanche prochain, deux épreuves seront au programme : l’Ironman 70.3 et l’Ironman. 5200 concurrents sont inscrits à cette édition. Un chiffre incroyable à l’heure où certains organisateurs peinent à remplir, voire jettent l’éponge. Yves Cordier, Project Director d’Ironman France, revient avec nous sur cette success story.

Par Luc Beurnaux

  • Yves, comment s’annonce l’édition 2022 de l’Ironman France Nice ?

A ce jour, on a 2500 inscrit sur le 70.3, et 2700 sur le « full ». Je ne vais pas me plaindre ! On constate que les gens sont moins rapides à s’inscrire, leur vie personnelle, professionnelle, a changé avec le covid. Mais on constate la même prudence pour réserver ses vacances ; les gens n’ont pas encore repris leurs habitudes d’avant, qui pourraient encore être perturbées par la pandémie. Nous, on n’en souffre pas trop. Les plus petites organisations, par contre, soufrent davantage. Certains organisateurs jettent l’éponge, c’est devenu trop risqué d’organiser. On y verra plus clair en 2023. 2022 va redonner confiance aux coureurs !

  • Quel courbe de développement a suivi l’Ironman à Nice depuis 2005 ?

Depuis 2007, on a toujours été en capacité maximale sur l’évènement. La dernière évolution provient du Covid. Depuis cette pandémie, on a réfléchi à essayer de lancer un nouveau concept à Nice, à savoir lancer sur la même journée 70. 3 et l’Ironman, sans mettre en danger les athlètes et en gérant parfaitement le flux des compétiteurs, pour que chacun puisse franchir la ligne d’arrivée sans être perturbé par les autres. Et on y est parfaitement parvenu jusque-là. C’était aussi souhaité par la ville de regrouper les épreuves. Car il n’y a pas que l’Ironman à Nice ; tous les week-ends ou presque, il y a des évènements de cette envergure. Durant l’épreuve, la ville est littéralement mise sous cloche. Il n’y a aucun autre endroit où l’on constate un tel dispositif. Tout est bloqué, 300 blocs de béton et des véhicule anti intrusion sont positionnés dans toutes les artères attenantes à l’évènement… Pour les athlètes, les clubs, c’est aussi intéressant de de proposer les deux options de distance. Mais accueillir 5000 personnes concurrents sur une journée de course, ça reste une sacrée performance !

  • Est-ce qu’il existe des passerelles entre le 70.3 et l’Ironman au niveau des concurrents ?

Oui, cette transition se fait naturellement. Et c’est une passerelle à double sens, d’ailleurs. C’est tellement lourd de préparer un Ironman, que le 70.3 est une vraie première opportunité de participer à un évènement Ironman. C’est un format plus accessible quand même.  A la limite, même à cours d’entraînement, un Ironman 70.3, ça se fait. Finir un Ironman non préparé, c’est clairement impossible. Et il faut reconnaître que le développement de notre circuit est lié à ce format, qui s’est développé de façon impressionnante, et qui permet aux gens de partager l’expérience Ironman.

  • Le parcours vélo niçois favorise un certain type de triathlète. As-tu pensé modifier ce parcours, le rendre plus roulant pour attirer davantage de « stars » du triathlon qui évitent Nice car « trop sélectif « ?

Absolument pas. On ne va pas déplacer ce parcours sur une voie rapide, ou que sais-je…  Ce parcours vélo a été élu plusieurs fois meilleur parcours vélo du circuit Ironman par ceux qui l’ont pratiqué. Quand on fait l’Ironman de Nice, et son parcours vélo notamment, on vient chercher quelque chose de non stéréotypé, d’inédit. On ne va pas faire de « copier-coller » d’autres profils de course pour faire plaisir à Untel ou Untel. Et puis côté star, on a quand même au palmarès quelques grands noms, comme Zamora, Van Lierde…

  • Qu’est ce qui rend l’Ironman de Nice toujours aussi attrayant à ton avis, et qu’est-ce que vous faites pour cultiver cet attrait ?

C’est une épreuve historique de la discipline, avec un site et parcours en eux-mêmes attrayants. Certes, on est challengé, et je fais en sorte de ne pas tomber dans une routine. Notre devoir est de continuer à faire perdurer cette Histoire. Moi je viens du terrain, et en tant qu’ancien athlète, il n’est pas question de bâcler l’expérience athlète à Nice. Aujourd’hui, l’ensemble des événements français Ironman se placent dans le Top 10 mondial aux yeux des pratiquants, c’est un magnifique résultat, et on reste donc très attentif à l’ensemble des détails pour conserver cette position !

–> Interview complète à retrouver dans TRIMAG 100 en kiosque dans quelques jours !

L’édition 2022 verra comme favoris « Rudy » Von Berg (USA), Cameron Wurf (AUS), Joe Skipper (GBR) et William Mennesson (FRA). Pour l’Américain et le Français, ce sera la première fois qu’ils courront le « full » IRONMAN niçois.

Chez les féminines, Manon Genêt (FRA), qui a terminé troisième du Championnat d’Europe Mainova IRONMAN de Hambourg cherchera à remporter la victoire à domicile. Ses principales adversaires seront Svenja Thoes (GER), Federica De Nicola (ITA) ou Jeanne Collonge (FRA) qui, malgré son retour de blessure, essayera de suivre le rythme de la tête de course jusqu’à la course à pied !

Chiffres clés de l’édition 2022 :

  • Inscrits : 5200
    • IRONMAN : 2700
    • IRONMAN 70.3 : 2500
  • % Hommes/Femmes :
    • IRONMAN : 92% / 8%
    • IRONMAN 70.3 : 85% / 15%
  • Nationalités :
    • IRONMAN : 77
    • IRONMAN 70.3 : 71
  • Pays les plus représentés :
    • IRONMAN : France (57%) / Royaume Uni (10%) / Italie (7%)
    • IRONMAN 70.3 :  France (54%) / Italie (11%) / Royaume Uni (8%)
  • Plus âgé : 73 ans
  • Plus jeune : 18 ans
  • Moyenne d’âge : 41 ans
  • 472 TriClubs vs 322 en 2019
  • TriClub le plus représenté : Team Nissa Triathlon avec 43 triathlètes
  • 2200 Athlètes qui courent un évènement IRONMAN pour la première fois
  • +2% participation féminine vs 2021

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