En début de semaine, Jordan Rouyer, entraîneur de la cadette Jeanne Lehair (Metz Triathlon), a accordé une large interview au journal local Le Républicain Lorrain (journaliste Michaël Perret). Le ton est donné à deux heures du départ de ce Championnat d’Europe.

Jordan Rouyer, avec quels objectifs Jeanne Lehair aborde-t-elle ces championnats d’Europe ?
L’an dernier, elle y était pour courir cette fois, elle visera une place dans les huit meilleures et une qualification directe pour les championnats du monde juniors, en septembre à Londres. D’accord, elle n’est que cadette, mais si elle veut être en position de gagner un titre continental et faire un podium dans deux ans, elle doit en passer par-là .
L’an passé, pour ses premiers championnats d’Europe, elle terminait vingt-cinquième, éprouvée par la chaleur. Comment avez-vous travaillé cette fois-ci pour progresser ?
Il fera au moins aussi chaud en Turquie qu’en Israël, alors elle a travaillé en pull et dans des endroits chauds. Jeudi dernier, elle fait sa meilleure séance de l’année dans ces conditions : elle peut y être performante.
Craint-elle toujours les fortes températures ?
Il ne faut pas rentrer dans ce genre de considérations. Les conditions seront les mêmes pour chaque athlète et la championne d’Europe sera simplement la plus forte. La chaleur est souvent plus une excuse à une mauvaise performance qu’une réelle gêne.
A-t-elle digéré sa déception des championnats de France de duathlon, où elle n’était pas apparue sur le podium ?
Ça l’a remise dans le bon sens. Avant cela, elle n’avait jamais pris de réelle tôle. La remise en question passée, la revoilà donc à nouveau très déterminée.
Dans ces conditions, peut-elle rêver d’encore mieux que le Top 8 européen ?
J’en suis intimement persuadé. Aux derniers championnats d’Europe, entre la sixième et la douzième place, il n’y avait que cinq secondes d’écart. Imaginons que ça se reproduise : à cinq secondes près, pourrait-on faire passer sa performance d’excellente à décevante ?
L’enjeu d’une saison n’est-il pas trop lourd à porter pour une jeune fille de son âge ?
C’est l’objectif de la saison et elle le sait… Elle se lève deux fois par semaine à 6h30, fait des journées de 12 heures tous les jours quasiment… Alors, elle n’ira pas en Turquie pour faire du tourisme. Et puis, cette fois, le club a pu dégager un budget pour que je puisse l’accompagner.
Votre présence est importante pour elle ?
Une fois la sélection dévoilée, la première question qu’elle m’a posée était : est-ce que tu viens avec moi en Turquie ? En Israël, elle s’était sans doute senti un peu seule, avec les entraîneurs nationaux. Et puis, ils n’ont pas le même discours que moi.
C’est-à -dire ?
Quand eux lui diront que c’est une bonne performance parce qu’elle est encore très jeune, je sais quand ce n’est pas terrible, quand elle a mal vécu la course. En tout cas, une chose est sûre : si elle est en forme le jour J, ce qui devrait être le cas, Jeanne peut sortir quelque chose d’énorme.

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