Hier matin, 4500 triathlètes ont pris le départ du triathlon Open de Paris (format DO), sous le Pont Alexandre III. Le Garmin Triathlon de Paris s’affiche aujourd’hui comme une des plus grosses épreuves française sur laquelle beaucoup viennent passer une journée intense tant sportivement qu’au niveau des émotions.
Dans la longue procession qui mène les participants du Garmin Triathlon de Paris du parc à vélos à la zone de départ de la natation, sous le Pont Alexandre III, on plaisante encore. Pour certains, le rendez-vous est désormais un classique. Pour d’autres, il est un défi. Un pari peut-être, un soir où après quelques verres, on se tape dans la main et on se dit « chiche ». Et les voilà tous là réunis pour 1500m de natation, 40km de vélo et 10km de course à pied. Avec pas mal d’interrogations, parfois un peu d’appréhension mais surtout beaucoup d’envie. Muriel, deuxième participation, ne peut dissimuler son excitation « Maintenant que je suis là , je ne peux plus reculer ! On est tous dans l’euphorie, ça va être génial. L’année dernière j’ai terminé avant avant derrière…(rires). Mon objectif est donc de faire un meilleur score cette année mais surtout me sentir plus à l’aise sur les épreuves ».
Avec près de 70% de non licenciés, le Garmin Triathlon de Paris est pour beaucoup l’occasion de découvrir la discipline. Quitte à faire un triathlon, un jour dans sa vie, autant que ce soit celui de Paris. Un peu comme New York quand on parle marathon. Imaginez un peu : nager dans la Seine, respirer en ayant la verrière du Grand Palais sur la rive droite, la Tour Eiffel à l’horizon sur la rive gauche. Le décor est ici en taille XXL.
Dans le parc à vélos, avant de filer le long des quais vers le Bois de Boulogne, on reconnaît les triathlètes entraînés et habitués à sauter sur leur engin sans perdre la moindre seconde. Pour d’autres, la manœuvre est plus délicate. Mais le sourire et l’enthousiasme restent les mêmes. Parce que le Garmin Triathlon de Paris n’est pas un triathlon comme les autres, on y voit même des Velib : Stéphane Cascua, médecin du sport et ses 15 camarades ont relevé le défi sur le deux-roues parisien : Nous avions envie de démontrer qu’il est possible de faire du sport pour le plaisir, qu’une épreuve réputée inaccessible peut être abordée de façon ludique sans aucune ambition chronométrique mais uniquement pour l’effort et le bien-être. Nous avons bien ri mais surtout suscité l’étonnement et l’amusement du public qui nous à encouragé tout au long du parcours.. Pas forcément, l’équipement le plus approprié, mais sans aucun doute dans l’esprit du jour. Un esprit où l’on constate une fois encore que le triathlon est loin de l’image de sport de surhomme qu’il traine parfois comme un boulet mais bien une discipline à la portée de tous et de toutes.
Sur le bord de la route, on retrouve d’ailleurs les scènes habituelles des grands rendez-vous populaires, celles que l’on peut apercevoir en avril, un dimanche de Marathon de Paris, par exemple. Ces enfants qui crient des « allez papa », pour encourager leur héros du jour, ces compagnes, ou compagnons, qui sprintent avec leur appareil photo pour immortaliser l’instant. Avec, si possible, la Tour Eiffel en fond d’écran. Une photo qui trouvera sa place dans l’album aux bons souvenirs sportifs.
L’Allée aux Cygnes, île artificielle posée au milieu de la Seine entre le Pont de Bir-Hakeim et le Pont de Grenelle, là où trône la Statue de Liberté made in Paris, le Trocadéro, le Pont de l’Alma pour rallumer la flamme quand les foulées sont de plus en plus lourdes, la partie course à pied à des allures de guide touristique. Jusqu’à cette arrivée jugée sur le Trocadéro.
Pour beaucoup, le Triathlon parisien devait être une expérience unique. A regarder les sourires et écouter les réactions la ligne d’arrivée franchie, après deux heures d’effort pour les meilleurs, parfois plus de trois heures pour les moins aguerris, sûr qu’ils seront pourtant nombreux à revenir l’an prochain. On en prend le Paris.
Côté résultats, on notera les victoires de Cyril Moreau chez les hommes, et de Virginie Popieul chez les filles.
Photos JM Mouchet